TwitterLinkedinWhatsAppTelegramTelegram
1

Alimentation des élevages de truies reproductrices (1)

1 commentaires
L'objectif de l’élevage des reproductrices est de produire systématiquement un nombre défini de porcs sevrés de bonne qualité à coût ...
4 Octobre 2005
TwitterLinkedinWhatsAppTelegramTelegram
1

L'objectif de l’élevage des reproductrices est de produire systématiquement un nombre défini de porcs sevrés de bonne qualité à coût réduit. Les données d'une étude récente indiquent que l'Espagne a des coûts de production relativement faibles (figure 1) mais elle est moins compétitive quant au nombre de porcs abattus par truie et par année (figure 2). La France se situe dans la moyenne mais n’a pas la meilleure productivité.

Figure 1


Figure 2

Parmi les facteurs pouvant contribuer à une mauvaise performance d'un élevage de truies reproductrices, on peut rencontrer les suivants :

• Utilisation d'un stock de reproducteurs de moindre qualité (choix à partir d'animaux en engraissement) ou nombreux (portées importantes de porcs plus petits) • Mauvaise conduite des primipares.
• Sevrage précoce (moins de 21 jours d'allaitement)
• Elevage de grande taille
• Manque de personnel d'élevage spécialisé, informé et motivé
• Conditions d’ambiance : température importante, haut degré d'humidité
• Niveau sanitaire
• Alimentation et gestion de la truie gestante et allaitante

Notre tâche dans l'élevage de reproduction se complique aussi par notre sélection d'animaux à croissance rapide et avec du tissu maigre. Quand nous sélectionnons une croissance rapide, nous sommes aussi en train de sélectionner une plus grande taille à l'âge adulte. Par conséquent, nos truies sont plus grandes et plus lourdes aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Ces animaux plus grands auront de plus grands besoins d'entretien et sont plus sujets aux problèmes d'aplombs.
La sélection des plus grandes tailles de portées a aussi supposé des exigences plus grandes chez la truie en raison d'un plus grand nombre de porcs à développer pendant la gestation et d'un plus grand besoin en lait pendant la lactation. Dans beaucoup de génotypes, l'appétit ne s'est pas adapté au rythme d'une meilleure productivité de la truie et d'un plus grand besoin en éléments nutritionnels.
Le résultat est fréquemment une fatigue importante de la truie, en particulier lors des premières mises-bas, et un plus petit nombre de porcs sevrés par truie tout au long de sa vie.
Dans le tableau 1, on trouve quelques indicateurs de performance d'élevage enregistrés au Canada. Beaucoup de ces données sont semblables à celles décrites en Espagne. En outre, le coût de substitution de truies primipares est 1,7 fois plus important pour un taux d'élimination de 60% que pour un taux de 35%. Je garantis que ces différences sont similaires en Espagne ou en France.

Tableau 1: Effet du taux d'élimination sur le coût du porc sevré
Remplacement Coût
Taux d'élimination (%)
Coût de la cochette ($Cdn) Coût par porc sevré*
35
45
60
152,950
197,050
262,500
5,46
7,04
9,38
*En se basant sur un coût de la cochette de $350/cochette, dans un élevage de 1250 truies sevrant 22.4 porcelets/truie/an.

1 $Cdn = 0,65€

Dans cet article je discuterai du programme d'alimentation des truies gestantes et de son éventuelle influence sur la productivité des truies.

Alimentation de la truie gestante

Nous avons tendance à oublier que même les truies d’aujourd’hui, si on leur en donnait l’occasion, mangeraient ce dont elles ont envie pendant la gestation et prendraient beaucoup de poids, principalement en matière grasse, et utiliseraient ensuite cette réserve corporelle accumulée pour maintenir la production de lait durant la lactation.
Mais nous voulons que nos truies gagnent seulement une quantité de poids bien définie pendant la gestation et qu'elles arrivent à la mise-bas avec seulement 18-20 mm de gras dorsal. Durant la lactation nous aimerions que nos truies ingèrent de grandes quantités d'aliment, produisent suffisamment du lait et perdent seulement une petite quantité de poids et de gras dorsal. Il est évident que les objectifs de la truie et les nôtres sont très différents. Par conséquent, l'alimentation et la conduite de la truie actuelle doivent s'adapter en tenant compte de ces différences si nous voulons optimiser la productivité et la longévité de la truie.

Pendant la gestation, le niveau d'alimentation et les besoins nutritionnels de la truie devront être déterminés en fonction :

• du poids de la truie au moment de la reproduction
• du niveau de gras dorsal au moment de la saillie et de la quantité de poids et de gras dorsal que la truie a besoin de constituer de façon à ce qu'elle ait 18-20 mm d'ELD au moment de la mise-bas.

De toutes façons, notre objectif est de ne pas suralimenter ou sous-alimenter les truies.
Les truies ayant plus de 20 mm d'ELD (P2) à la mise-bas ont été suralimentées. Ces truies auront une consommation moindre d'aliment en lactation, ce qui peut se traduire par une perte excessive de poids, entraînant ainsi ultérieurement une mauvaise performance de reproduction.
D'autre part, les truies avec moins de 12 mm d'ELD P2 à la mise-bas ont été sous-alimentées. Il est probable que ces truies perdront un peu de gras durant la lactation et arrivent au sevrage avec une ELD inférieure à 10 mm. Ces truies pourraient avoir de plus longs intervalles du sevrage aux chaleurs, de plus mauvais taux de saillies fécondantes et de plus petites portées à l'avenir. En outre, les truies avec moins de 12 mm d'ELD au moment de la reproduction retrouvent très difficilement une bonne condition corporelle. Elles ont des niveaux d'activité beaucoup plus élevés et passent davantage de temps debout. Des études effectuées à l'Université de Kansas (USA) ont démontré que le temps passé debout des truies peut varier entre 80 et 500 minutes par jour. Les dépenses énergétiques des truies maintenues debout pendant 80 minutes seraient d'approximativement de 0.35 Mcal d'énergie métabolisable (EM) par jour (1.46 M joules) alors que l'énergie dont a besoin une truie lorsqu'elle est debout pendant 500 minutes par jour serait de 2.15 Mcal EM /jour (9 M joules). Par conséquent, pour une truie qui consomme 2 kg d'aliment par jour (6 Mcal EM), (25.1 M joules), l'énergie consommée pour l'activité variera entre 6 et 36% de la consommation énergétique.
Ces truies maigres (avec moins de 12 mm d'ELD) peuvent constituer 20% ou plus du troupeau et auront besoin de plus de 3 kg d'aliment par jour pour obtenir les 18-20 mm de gras dorsal à la mise-bas. Dans la pratique, certaines d'entre elles ne récupéreront jamais leur bon état corporel et devront être réformées.

Pour mettre en place un plan d'alimentation il peut être utile d’estimer la manière dont la truie gestante consomme l'aliment qu'elle reçoit. Comme on peut le voir sur la figure 3, une consommation alimentaire de plus de 1,5 kg d'aliment par jour a un effet minimal, sinon nul, sur le nombre de porcs nés sur une portée ou sur le poids de naissance. Toutefois, plus la truie consomme d’aliment, plus elle prend de poids. Ceci est dû au fait que la portée en développement a une demande de nutriments très faible et une priorité très importante pour les nutriments disponibles. Dix nouveaux-nés d'1.5 kg chacun équivalent à 15 kg, dont 80% d'eau. Par conséquent, les niveaux d'alimentation pendant la gestation devraient être très faibles pour qu'ils arrivent à avoir un effet sur la réduction de la taille de la portée ou du poids à la naissance. De même, avec les niveaux de protéines de la ration (figure 4), un niveau au-dessus de 11% de protéine diététique a un faible effet sur la performance de la truie.

Figure 3 : Effet de la consommation durant la gestation sur la productivité de la truie
Figure 4 : Effet de la consommation de protéines sur la productivité de la truie.
Dans un prochain article j'établirai un programme d'alimentation qui aidera à réduire les variations de l'état corporel au moment de la mise-bas.

Frank Aherne - Alberta Pig Co - Canada

Commentaires de l'article

Cet espace n'est pas destiné a être une zone de consultation des auteurs mais c'est un lieu de discussionouverts à tous les utilisateurs de 3trois3.
29-Sep-2012Talnan Rhodes KoneTalnan Rhodes Koneje suis novice dans l’élevage de truies je veux mieux m'informer
leurs alimentations leurs soins et tout ce dont il faut pour une bonne production. merci
Publier un nouveau commentaire

Pour commenter, vous devez être utilisateur de 3trois3 et vous connecter

Vous n'êtes pas inscrit à la liste Dernière heure

Dernières nouvelles de la filière porcine

Connectez-vous et inscrivez-vous à la liste

Vous n'êtes pas inscrit à la liste La newsletter de 3trois3

Un résumé tous les 15 jours des nouveautés de 3trois3.com

Connectez-vous et inscrivez-vous à la liste