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L’Institut Roslin : des porcs résistants à la peste porcine classique

Les porcs acquièrent une résistance à la peste porcine classique grâce à l’édition génétique, offrant ainsi l’espoir de protéger le bétail contre cette maladie virale coûteuse.

28 Octobre 2025
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Des chercheurs ont mis au point des porcs résistants à une maladie hautement infectieuse ayant un impact considérable sur la production porcine mondiale.

Leur travail démontre que l’édition génétique peut prévenir l’infection par la peste porcine classique (PPC), une maladie hautement contagieuse, souvent mortelle et endémique dans de nombreux pays, offrant ainsi une nouvelle approche prometteuse pour le contrôle des maladies chez les animaux d’élevage.

Les travaux ont été dirigés par une équipe du Roslin Institute, qui a utilisé la technologie d’édition génétique pour modifier une protéine dont le virus dépend pour se répliquer dans les cellules porcines.

Les porcs génétiquement édités exposés à la PPC ne présentaient aucun signe d’infection, tandis que les animaux non édités montraient des symptômes clairs de la maladie.

Cette modification génétique a offert une protection complète contre l’infection, sans effets négatifs observables sur la santé ni le développement des animaux. Les chercheurs estiment qu’il est très peu probable que les porcs génétiquement modifiés transmettent le virus à d’autres animaux.

L’équipe de recherche souligne que l’édition génétique pourrait contribuer à une stratégie intégrée de prévention des maladies, en combinaison avec les vaccins et les mesures de biosécurité destinées à limiter la propagation des infections chez les animaux d’élevage.

Cerdos editados genéticamente resistentes a la peste porcina clásica.
Cerdos editados genéticamente resistentes a la peste porcina clásica.

Édition ciblée

Avant de produire des porcs génétiquement édités, les chercheurs ont collaboré avec d’autres équipes afin d’étudier comment un groupe de virus, comprenant celui de la PPC, collectivement appelés pestivirus, interagit avec les cellules porcines.

L’équipe s’est concentrée sur une protéine porcine clé, appelée DNAJC14, qui avait déjà démontré un rôle important dans le processus de réplication virale lors d’études sur des cellules cultivées. Dans ces essais de laboratoire, la modification du gène responsable de la production de DNAJC14 a empêché la réplication du virus.

Cela a suggéré que réaliser la même modification génétique chez des animaux vivants pourrait produire un bétail résistant à ces virus.

Étude in vivo

Les chercheurs ont apporté une modification précise dans une région du gène DNAJC14 dans des embryons de porc, empêchant ainsi le virus d’utiliser les cellules porcines pour fabriquer ses propres protéines virales.

Les embryons ont ensuite été implantés dans des truies porteuses. Une fois adultes, les porcs génétiquement édités ont été exposés au virus de la PPC.

Les experts ont surveillé la santé des porcs pendant plusieurs semaines et n’ont observé aucun signe d’infection virale chez les animaux modifiés. En revanche, les porcs non modifiés exposés au virus ont présenté les symptômes typiques de la maladie.

Potentiel interespèces

La PPC n’est pas présente actuellement au Royaume-Uni, mais elle continue de provoquer des foyers importants en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Europe, entraînant des interdictions commerciales et des pertes économiques majeures pour les éleveurs.

La famille des pestivirus comprend également des maladies telles que la diarrhée virale bovine chez les bovins et la maladie de la frontière chez les ovins.

Bien que des vaccins existent contre la PPC, son contrôle reste difficile en raison de la persistance du virus et de la transmission interespèces.

Théoriquement, la même approche d’édition génétique pourrait être appliquée à d’autres espèces d’animaux d’élevage, offrant une protection plus large contre ces maladies, explique l’équipe de recherche.

Cette étude a été publiée dans Trends in Biotechnology, en collaboration avec l’entreprise de génétique animale Genus, l’Agence britannique de santé animale et végétale (APHA) et l’Université de Lübeck (Allemagne). Les travaux ont été soutenus par une subvention de l’Infrastructure nationale de recherche en biotechnologie (BBSRC) et facilités par le Centre de recherche et d’imagerie des grands animaux de l’Université d’Édimbourg.

« Nos recherches mettent en évidence le potentiel croissant de l’édition génétique dans l’élevage pour améliorer la santé animale et promouvoir une agriculture durable. »

« Si des travaux antérieurs avaient déjà identifié le rôle de cette protéine dans des cultures cellulaires, le transposer à des animaux vivants constitue une étape essentielle, nécessitant l’infrastructure permettant d’élever, de suivre et d’évaluer en toute sécurité le bétail génétiquement modifié. Notre Centre de recherche et d’imagerie des grands animaux nous permet d’éditer et d’évaluer différentes espèces d’animaux d’élevage, en collaboration avec l’Agence de santé animale et végétale, qui apporte son expertise et ses installations de biosécurité pour relever ce défi », a déclaré le Dr Simon Lillico, chercheur principal à l’Institut Roslin.

Octobre 2025 - The Roslin Institute

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