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A quel âge sevrer les porcelets ? - 1ère partie

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Sevrer correctement est probablement la tâche la plus difficile des opérations réalisées en production porcine. Il y a différents facteurs influençant...
10 Février 2004
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Sevrer correctement est probablement la tâche la plus difficile des opérations réalisées en production porcine.

Il y a différents facteurs influençant le choix de l'âge au sevrage des porcelets. Nous évoquerons dans cet article le type de logement et l'alimentation avant et après le sevrage et, dans une prochaine publication, nous aborderons le rôle du profil sanitaire de l'élevage, l'impact sur la fertilité et la fécondité, l'impact du poids au sevrage sur la croissance future et les répercussions sur le bien-être animal.

Disponibilité d'un logement adapté :

Le sevrage peut entraîner une réduction transitoire de l'ingestion d'énergie, ce qui conduit à une chute de la production de chaleur métabolique. Chez les jeunes porcs, la thermorégulation est très peu développée et il est, par conséquent, essentiel que pendant les 24 à 48 heures suivant immédiatement le sevrage, le logement soit adapté pour maintenir une température de l'air constante, de 3°c au-dessus de la température critique avec un débit minimum de ventilation entre 1,3 et 3,8 m3/heure par porcelet, ce débit dépendant du poids corporel. Au fur et à mesure que l'âge et le poids au sevrage augmentent, les besoins de température des porcelets diminuent et il y a ainsi une diminution linéaire des coûts de fourniture de chaleur.
Quand le poids des porcelets au sevrage dépasse les 8 kg., les expériences montrent que, dans un climat relativement tempéré comme celui du Royaume-Uni, une isolation adaptée et l'absence de courants d'air permettent le respect de normes techniques moins sévères.
En plus des propriétés thermiques et climatiques des installations, il faut tenir compte de la taille du groupe au sevrage et de la conception des cases. Aujourd'hui, on pense que, surtout dans les bâtiments positifs en M.A.P, les groupes petits et stables ont une meilleure croissance que les grands.

La situation idéale serait d'éviter le mélange de porcs en ayant une case par portée et des groupes stables de 9-12 porcs pendant tout le cycle de production. L'expérience française indique qu'un groupe de porcelets sevrés de 13 ou moins permet d'atténuer la sévérité de la M.A.P.. Au Royaume-Uni, on s'est mis d'accord sur un maximum de 30 porcs par groupe au sevrage, avec un poids minimum de 8 kgs. Certains éleveurs ont obtenu plus de succès en augmentant le poids au sevrage jusqu'à 10 kg. Par ailleurs, les coûts de logement et de conduite d'élevage des porcs sevrés peuvent être réduits en augmentant la lactation mais ceci augmente les coûts des truies allaitantes et des cases de maternité.

Peut-être que les meilleurs guides du processus de décision pour l'utilisation optimale des installations sont les pourcentages de mortalité totale et les performances de la naissance jusqu'à 20 kg.

Alimentation du porcelet avant et après le sevrage :

La première chose à prendre en compte est la capacité de la truie à élever les porcelets. Ceci dépend du nombre de mamelles fonctionnelles qu'elle peut offrir aux porcelets quand ils têtent. Par conséquent, l'évaluation de sa capacité à élever les porcelets doit tenir compte de la configuration de la case de maternité et de l'examen physique de la truie. Si les porcelets sont incapables de recevoir du colostrum ou le lait nécessaire, ils ne croîtront pas et ils n'atteindront pas le poids adéquat en même temps que le reste du lot. Il est important d'utiliser les techniques adaptées d'adoption pour minimiser la variation des poids au sevrage.

Le deuxième point concerne la production de lait de la truie. Elle dépend de son potentiel génétique, de l'alimentation correcte avant et immédiatement après la mise-bas, de la diminution des facteurs de stress durant les premiers instants de la mise-bas, du déparasitage et du contrôle des agents infectieux pouvant provoquer des mammites ou une maladie systémique. Dans des conditions optimales, la production de lait augmente depuis la mise-bas jusqu'à atteindre un pic maximum après 3 semaines de lactation.
La production de lait est le fruit des "investissements" réalisés sur la conduite d'élevage et l'alimentation avant la mise-bas et il n'y aurait aucune raison de ne pas en profiter au mieux. Ceci explique que l'idéal est de sevrer les porcelets des truies après les avoir laissé tèter pendant au moins 3 semaines. De toutes façons, il y a toujours le dilemme de savoir si les porcelets sevrés à 2-3 jours d'âge auraient une croissance plus rapide pendant les 3 premières semaines de vie que s'ils étaient alimentés par la truie pendant ces 3 mêmes semaines, en supposant qu'ils soient sains, élevés dans des conditions d'ambiance et d'hygiène optimales et alimentés avec une ration liquide bien formulée..
Logiquement, il faut considérer l'aspect économique , les investissements faits sur la truie devant être comparés aux coûts nécessaires pour obtenir les conditions optimales pour un bon élevage "artificiel". Les bénéfices de l'aliment pré-starter sont beaucoup discutés et il n'est pas évident qu'il augmente le poids au sevrage. Des données publiées démontrent que les aliments pré-starter fournissent de 1 à 17% de l'ingéré quotidien d'énergie.

Le dernier point à prendre en compte est la capacité des porcelets à digérer un autre aliment que le lait de la truie. La question est de savoir si la synthése des enzymes pancréatiques est seulement déterminée par l'âge, par l'âge et le poids au sevrage ou par la composition de l'aliment. En fait, on pense que la fréquence d'alimentation est aussi importante que l'âge du porcelet et le type d'aliment.
Les systèmes d'alimentation au sevrage doivent donc être conçus pour optimiser la fréquence d'ingestion de l'aliment et aussi garder la fraîcheur de l'aliment, assurer une bonne hygiène et faciliter l'ingestion. L'aliment lui-même doit être attractif et savoureux, il faut aussi tenir compte de l'étroite relation entre ingestion d'aliment et ingestion d'eau.

John Mackinnon (Stowe Veterinary Group Suffolk, Royaume-Uni)

Commentaires de l'article

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20-Déc-2011Antonio NoviegaAntonio NoviegaLes porcs sont les vaches des pauvres.
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