Dans ce dernier article, nous présentons une table de rationnement alimentaire pour les truies gestantes basée sur une estimation du poids de la truie au moment de la saillie en la pesant ou en mesurant la distance entre les flancs à l'aide d'un mètre ruban. Pour ceux qui sont réticents à peser les truies ou à utiliser le mètre ruban, les truies peuvent être classées par catégorie de poids en se basant sur une appréciation visuelle. Par exemple :
Très
léger |
<150
kg 150-180 kg 180-215 kg 215-250 >250 kg |
De plus, les élevages qui ne réaliseront pas de mesure d'épaisseur de lard pourront la remplacer par une valeur de notation d'état. Bien sûr, on n'obtiendra pas une estimation aussi précise du poids et de l'épaisseur de lard par rapport à ceux qui utilisent le mètre ruban et l'appareil à ultra-sons. Cependant, les estimations de rationnement seront néanmoins meilleures que celles basées sur la seule appréciation visuelle de l'état corporel.
Dans sa version la plus simple, le tableau de rationnement ressemblera à ceci :
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Il s’agit d’une
formule à 3.0 Mcal ME/kg Toutes les truies consomment 1 kg/j de plus du 102ème au 115ème jour Les truies sont maintenues à une température de 20°C ou plus |
Le rationnement de ce tableau est exactement le même que celui du tableau basé sur une mesure du poids et de l'ELD de la truie. Il devrait permettre à la majorité des truies d'atteindre un niveau d'épaisseur de lard dorsal de 18 à 20 mm au 100ème jour de gestation. Toutes les truies reçoivent une quantité de ration supplémentaire d'1 à 1,5 kg par jour du 102ème au 112ème jour ou jusqu'à la mise-bas.
Certains éleveurs préfèrent réduire l'ingéré alimentaire de la truie deux ou trois jours avant la mise-bas. De plus, certains éleveurs limitent l’ingéré d’aliment des truies primipares à 2 kg par jour pendant les 3 premiers jours après la saillie. Certains indices montreraient en effet qu'un niveau réduit d'alimentation des primipares après la fécondation augmenterait la taille de la portée. En revanche, les truies multipares devraient être nourries avec les niveaux d'aliment indiqués dans le tableau 1 depuis le jour de la saillie.
La température d’ambiance doit être maintenue à 20 ºC pour les truies logées en case sur caillebotis ou à 14 ºC pour les truies sur paille. Cerationnement alimentaire suppose aussi que les truies soient nourries individuellement.
Pour satisfaire les besoins des truies en énergie et en nutriments, l'aliment doit contenir :
3,0
Mcal ME/kg 13,5% de protéines 0,55-0,60% de lysine 0,9% de calcium 0,75% de phosphore |
Les calculs des niveaux de lysine de la ration pour des truies nourries avec les niveaux d'aliment montrés dans le tableau 1 sont représentés dans le tableau 2 :
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Il s’agit d’une
formule à 3.0 Mcal ME/kg Basé sur les équations du NRC 1998 |
Comme on peut le constater, on peut utiliser des niveaux de lysine qui varient entre 0,41% et 0,59% suivant l'ingéré alimentaire. Dans la pratique, un niveau de 0,55 à 0,60% satisfera la majorité des niveaux de rationnement.
Les avantages de nourrir les truies en fonction de leur poids et de leur épaisseur de lard dorsal sont :
• Un moindre
coût alimentaire • Une plus grande proportion de truies qui mettront bas avec des niveaux optimaux d'épaisseur de lard de 18-20 mm. • En nourrissant les truies selon leur poids, leurs besoins en oligo-éléments et en vitamines peuvent être satisfaits en utilisant une ration standard. |
Moindre coût d'alimentation
Nous avons constaté que de passer d'un rationnement basé sur une notation visuelle à un rationnement basé sur le poids et l'épaisseur de lard réduisait le coût alimentaire de 10-15 $ par an et par truie .
On a aussi constaté un pourcentage moindre de truies en dessous du poids normal moyen au moment de la mise-bas (meilleure homogénéité).
Ingéré d'oligo-éléments et de vitamines
Si les truies sont nourries en fonction de leur état corporel, il est probable que toutes les truies ayant la même note recevront la même ration alimentaire journalière indépendamment de leur poids. Par conséquent, au fur et à mesure que les truies se font davantage plus vieilles ou plus grasses, elles recevront moins d'aliment par kg de poids corporel.
Comme il est montré sur la figure 1, les truies au plus grand nombre de mises-bas peuvent recevoir une quantité significativement plus faible de vitamines et d'oligo-éléments par kg de poids corporel au fur et à mesure qu'elles vieillissent.
Boyd (2004) a démontré que ces truies alimentées en fonction de leur état corporel répondront à des apports accrus en vitamines et oligo-éléments en augmentant le nombre de porcs sevrés par portée et ceci pour les truies à rang de portées élevé (figure 2).
En revanche, si les truies sont nourries en fonction de leur poids corporel, les truies les plus lourdes recevront davantage d'aliment et en conséquence recevront des niveaux appropriés en oligo-éléments et en vitamines.
Figure 1: Ingéré de vitamines et d'oligo-éléments (VTM) en fontion de l'âge |
Calculé par rapport à l'ingestion d'un aliment standard de PIC USA 2002 ; le taux de vitamines et d'oligo-éléments est de 0,15% de la formule |
Figure 2: "Impact" des oligo-éléments sur des truies à rang de portée élevé |
Boyd, 2004 |
Il est très important de vérifier et de régler avec exactitude les systèmes d’alimentation (descentes, doseurs) pour s'assurer que la quantité d'aliment qui doit être distribuée est bien effectivement distribuée.
Résumé • Vérifier que toutes les truies arrivent bien à la mise-bas avec 18-20 mm d'ELD P2 • Nourrir les truies en fonction du poids corporel et de l'épaisseur de l'ELD. |
Frank Aherne - Alberta Pig Co - Canada