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Dans le Nord de l’Europe, des baisses de prix ont été enregistrées la semaine passée à l’exemple de l’Allemagne dont la référence s’est repliée de 3 cents sous la pression de certains abattoirs qui ont, à nouveau, pratiqué des « prix maisons » dans un contexte de demande relativement calme. Des baisses semblables ont déjà été observées en Allemagne par le passé, elles interviennent au cours de l’été quand la majorité des länder sont en congé scolaire. La faiblesse des offres ne suffit pas à contrebalancer un commerce au ralenti tant sur le marché intérieur qu’à l’export. En début de semaine, les abattoirs hollandais avaient déjà abaissé leur cotation sous l’influence des prix maisons allemands. Le prix d’acompte danois est resté stable après avoir toutefois reculé de 8 cents en 4 semaines, reflet d’un commerce au grand export en dormance. Le prix du kilo vif belge s’est lui aussi replié de 1 cent après 5 semaines consécutives de stabilité. Si l’équilibre offre / demande est ici préservé, les marges négatives des entreprises n’offrent aucune possibilité de résister à la baisse du prix production. Seul, le cours autrichien a résisté par un cours stable alors que les offres sont au plus bas et que la demande de produits de saison est au rendez-vous, mais la pression du marché international pourrait rapidement se faire sentir ici aussi.
Dans le sud de l’Europe, l’orientation des cours est différente bien que la progression se fasse lentement chaque semaine à coup de quelques millièmes. En Espagne, la résistance des abattoirs se fait plus forte à présent et la baisse dans le nord de l’UE est un frein supplémentaire à l’évolution positive du cours puisque la référence espagnole s’est stabilisée. En Italie, des conditions météo idéales favorisent la consommation des produits de saison, les poids sont à la baisse et les offres sont faibles. Toutefois, la difficile répercussion des hausses du vif sur le marché de la viande laisse envisager de futures hausses bien plus modérées.
Les orientations des marchés observées actuellement ne sont pas forcément inhabituelles à cette période de l’année, par contre le niveau des prix est particulièrement bas et les inquiétudes liées aux marchés de la rentrée, au moment où les offres vont s’étoffer, sont parfaitement justifiées. Comme constaté par Rabobank et relayé par l’hebdomadaire québécois « Echo Porc », la concurrence entre grands exportateurs ne va faire que s’accroitre avec un marché européen confronté à une consommation intérieure en baisse et qui va devoir exporter plus, une production américaine en forte hausse qui doit aussi exporter toujours plus et diversifier ses débouchés suite à ses divers conflits commerciaux, le Canada qui exporte 2 tiers de sa production, la production russe qui progresse et sera bientôt en mesure d’exporter et le Brésil qui après avoir perdu son débouché russe, tente de conquérir de nouveaux marchés en se tournant vers l’Asie. Avec la hausse de la production chinoise et le ralentissement de ses importations, c’est toute la demande mondiale qui diminue alors même que l’offre augmente, exacerbant la compétition entre les grands fournisseurs à coups de tarifs ultraconcurrentiels.
Le prix actuel des porcelets traduit peut-être cette inquiétude !
