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Conseils pratiques pour le diagnostic des maladies du porc

Ne jamais oublier les bases : lecture recommandée pour tous les jeunes et moins jeunes vétérinaires !

Qu'est-ce que le diagnostic ? Le diagnostic consiste à comprendre la cause de la maladie. La plupart des maladies porcines sont multifactorielles, une ou plusieurs bactéries et/ou virus peuvent donc être impliqués, ainsi que des facteurs liés aux conditions de vie des porcs : facteurs environnementaux, nutritionnels et de conduite.

Un diagnostic nous aidera à comprendre lesquels de ces facteurs sont les plus importants et, si nous comprenons la cause de la maladie, nous saurons quoi faire.

Commémoratifs

La première étape consiste à faire l'historique : que se passe-t-il réellement et quels sont les objectifs de l'exploitation ?

Antécédents de l'élevage :

  • Taille de l'élevage, quel type d'animaux ?, d'où viennent-ils ?
  • Que font les travailleurs de l'élevage ?
  • Quels signes observe-t-on chez les porcs ? Toussent-ils ? Mangent-ils ?
  • Que nous apprennent les enregistrements de l'élevage ?

La visite de l'élevage reste une étape fondamentale (figure 1). Nous devons y aller et voir ce qui se passe. Nous pouvons obtenir des vidéos, des photos et des données, mais chaque fois que nous visitons l'élevage, nous découvrons des choses que le personnel ne nous dira pas, peut-être parce qu'il pense que ce n'est pas important ou que cela ne vaut pas la peine de le dire au vétérinaire, ou parfois parce que c'est quelque chose qu'il veut vraiment cacher. D'autres fois, ils peuvent ne pas être conscients de ces problèmes.

Figure 1 : La visite de l'élevage. James Herriot a dit au vétérinaire de l'élevage : "Vous devez être présent !"

Figure 1 : La visite de l'élevage. James Herriot a dit au vétérinaire de l'élevage : "Vous devez être présent !"

Il faut parcourir les installations pour observer et évaluer. Arrêter de parler et écouter les porcs. Il faut apprendre à regarder les porcs et à entraîner notre vue. Il est important d'examiner chacun d'entre eux. Je dis toujours qu'il faut regarder chaque animal dans les yeux.

Quel est leur état corporel, comment est leur abdomen ? Parfois, l'abdomen est élargi mais la condition corporelle est mauvaise. Examinez les mangeoires : sont-elles bouchées ou présentent-elles des pertes d'aliments ? Y a-t-il consommation d'aliments ? Y a-t-il un gaspillage d'aliments ? Que contiennent les mangeoires ?

Quelle est la température rectale ? La température normale d'un porc en bonne santé, de la naissance à l'âge de plusieurs mois, est d'environ 39,2 ℃.

Emportez toujours un marqueur et marquez les porcs que vous voulez contrôler ou qui sont candidats à l'autopsie. Ne comptez pas sur votre mémoire ou celle du personnel de l'élevage pour les retrouver. Notez la case et le bâtiment dans lequel ils se trouvent.

Qu'est-ce qu'on sent ? Qu'est-ce qu'on ressent ? Quelque chose comme la façon dont vos vêtements collent à votre corps vous donne des informations sur l'humidité relative.

Le sens du goût fournit également des informations. Dans l'élevage d'un client, les truies ne mangeaient pas. Lorsque nous avons goûté l'aliment, nous avons découvert qu'il était terriblement amer car quelqu'un y avait ajouté de la tilmicosine.

Les tests invasifs comprennent les autopsies, les prélèvements sanguins ou les contrôles en abattoir.

Le pourcentage d'autopsies dépend de l'élevage : certaines exploitations ouvrent n'importe quel porc si elles ne sont pas sûres de la cause de la mort.

Pour effectuer une autopsie à des fins de diagnostic :

  • Sélectionnz quelques porcs ayant de la fièvre (supérieure ou égale à 39,7) et les abattre. Les porcs marqués pendant la visite pourraient être des candidats.
  • Les porcs trouvés morts ne sont pas aussi utiles. Ils sont souvent en mauvaise état et souffrent de maladies chroniques.
  • Il faut une surface solide qui peut être nettoyée, un couteau à désosser bien aiguisé (pas une lame de scalpel), des gants et, si vous prélevez des échantillons, des sacs, de l'alcool et un briquet.
  • L'ordre et l'hygiène sont essentiels :
    • Ouvrez d'abord le thorax pour vous assurer que les poumons ne sont pas contaminés.
    • puis le cerveau
    • et ensuite l'intestin, dans cet ordre.

Si vous examinez d'abord l'intestin, vous retrouverez ce qu'il contient dans le reste des tissus (figure 2).

Figure 2 : Pour éviter toute contamination croisée lors du prélèvement d'échantillons de cerveau, suivez un ordre strict pendant l'autopsie et utilisez un couteau robuste stérilisé à la flamme (et refroidi) pour ouvrir le crâne et des pinces/ciseaux stérilisés à la flamme et refroidis pour retirer le cerveau.

Figure 2 : Pour éviter toute contamination croisée lors du prélèvement d'échantillons de cerveau, suivez un ordre strict pendant l'autopsie et utilisez un couteau robuste stérilisé à la flamme (et refroidi) pour ouvrir le crâne et des pinces/ciseaux stérilisés à la flamme et refroidis pour retirer le cerveau.

Collecte des échantillons : Chaque échantillon doit être placé dans un sac séparé pour éviter toute contamination croisée. La collecte doit être effectuée avec soin et il faut utiliser de l'alcool et un briquet pour flamber les instruments.

Pour l'histopathologie, les tissus doivent être fixés dans du formol : 10 % de formol (1 part de formol pour 9 parts d'eau). Si le formol n'est pas disponible, toute quantité d'éthanol supérieure à 70 % peut être utilisée pour initier la fixation, puis le tissu peut être refixé en laboratoire. Ce n'est pas parfait, mais c'est mieux que rien et c'est mieux que pas d'échantillon du tout.

Prenez de petits morceaux à fixer (pas plus de 2 cm de diamètre). Rincez l'intestin avec du formol ou de l'éthanol afin que les villosités soient bien fixées.

Déterminez où prélever l'échantillon en fonction du problème : si vous avez un problème d'E. coli, n'oubliez pas que la bactérie à l'origine du problème se trouve dans le jéjunum et non dans le côlon.

Envoi d'échantillons au laboratoire

Il faut tenir compte du temps qu'il faudra pour que les échantillons parviennent au laboratoire. Séparer les tissus fixés et les tissus frais. Si possible, congelez les échantillons pour la PCR. Évitez d'utiliser du verre cassable et des glaçons, qui fondent. Utilisez des accumulateurs de froid ou des bouteilles d'eau congelées. Enveloppez le matériau de refroidissement avec du papier ou mettez-le dans un sac pour éviter l'humidité due à la condensation.

Histopathologie

L'histopathologie grossit ce qui peut être vu à l'œil nu. Elle aide à interpréter les résultats d'autres tests et peut souvent fournir un diagnostic.

Le processus de préparation des échantillons pour l'histopathologie prenait auparavant plusieurs jours, mais peut désormais être réalisé en 4 heures si nécessaire.

Parfois, nous pouvons trouver des choses que nous ne nous attendions pas à voir (figure 3).

Figure 3. Muscle cardiaque avec hémorragie, nécrose hyaline et alignement des noyaux montrant une carence en vitamine E et en sélénium. Ces porcs n'auraient pas un système immunitaire fonctionnant normalement.

Figure 3. Muscle cardiaque avec hémorragie, nécrose hyaline et alignement des noyaux montrant une carence en vitamine E et en sélénium. Ces porcs n'auraient pas un système immunitaire fonctionnant normalement.

Bactériologie

Les bactéries sont cultivées pour deux raisons principales :

  • Pour identifier la bactérie et effectuer un test de sensibilité afin de choisir l'antibiotique à utiliser.
  • Préparer les bactéries à fabriquer des autovaccins.

La PCR et l'ELISA sont des outils de diagnostic très populaires et excellents. La PCR permet de détecter la présence d'un agent pathogène potentiel. Le test ELISA permet de savoir quel est le taux d'anticorps chez l'animal. Le taux d'anticorps est la réponse à un vaccin ou à un agent pathogène.

En fait, ce ne sont que des tests de diagnostic ; ils ne nous disent pas pourquoi les porcs sont malades. Ce sont des éléments d'information, mais ils ne constituent pas le diagnostic. Il est parfois possible d'obtenir le diagnostic à partir d'un seul test, mais généralement, nous compilons les informations et les intégrons pour obtenir le diagnostic.

Le vétérinaire doit prendre du recul et voir ce qui se passe. Nous devons obtenir des données, transformer ces données en informations réelles, puis transformer ces informations en un diagnostic solide. Enfin, nous prendrons des mesures, évaluerons le résultat pour ajuster l'action, puis nous le réévaluerons.

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