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Dernières avancées sur les vaccins

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Au cours de ces dernières années, la recherche sur les vaccins a rapidement avancé et on peut espérer dans un futur proche l'apparition de nouveaux vaccins pou...
28 Juillet 2004
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Au cours de ces dernières années, la recherche sur les vaccins a rapidement avancé et on peut espérer dans un futur proche l'apparition de nouveaux vaccins pour les porcs.

Nouveaux modes de production

Vaccins synthétiques:
Un des premiers succès fut le développement de vaccins de synthèse qui sont d'une totale innocuité, stables, chimiquement bien définis et pouvant être produits à grande échelle et à bas prix. Le vaccin contre la fièvre aphteuse (FA) fut un des premiers exemples de cette technologie. Des peptides synthétiques ressemblant à ceux du virus de la FA furent ainsi préparés bien qu'on découvrit qu'ils étaient peu immunogènes s'ils n'étaient pas associés à des protéines. Ceci tient au fait que les peptides seuls perdent leur rigidité et ainsi leur configuration superficielle spécifique. Une récente publication décrit des essais satisfaisants avec un vaccin peptidique synthétique exprimé sur une enveloppe glycoprotéique du virus de la peste porcine classique (PPC), conjugué avec de l'albumine de sérum bovin.

Vaccins recombinants:
Un autre succès fut l'application de la technique de l'ADN recombinant à la production de vaccins de sous-unités. Les gènes de l'organisme pathogène que codent la protéine ou le polypeptide immunogène désirés sont intégrés dans le génôme d'un virus, d'une bactérie ou d'une levure vecteur et le vecteur ou son produit codé sont utilisés comme inoculum. On peut ajouter des agents potentialisateurs pour faciliter la transfection, l'intégration de l'ADN dans le génôme du vecteur et/ou fournir la transcriptase pour produire l'ADN à partir de l'ARN. Concernant les porcs, nous avons l'exemple de la variole porcine comme vecteur recombinant expérimental qui exprime des immunogènes de la Maladie d'Aujeszky. Un autre exemple est celui des peptides immunogènes du virus de la gastro-entérite transmissible (GET) administrés par voie orale sur un vecteur bactérien pour stimuler l'immunité de la muqueuse.

Vaccins marqués:
Les vaccins marqués constituent aussi une avancée relativement récente. Leur action consiste à provoquer l'apparition d'anticorps pouvant être distingués de ceux induits par le virus sauvage. Cela est très utile pour les programmes d'éradication régionaux. Le vaccin délété contre la Maladie d'Aujeszky fut un des premiers employés à cette fin. Au Mexique ont été récemment publiés des essais satisfaisants d'un vaccin marqueur de sous-unités recombinantes disponible sur le marché pour l'éradication de la PPC de régions ayant de petites exploitations de porcs en cases.

Vaccins à base de nucléotides:
Les vaccins à base de "nucléotides exposés" c
onstituent une découverte nouvelle et passionnante que n'a pas encore été appliquée au niveau commercial. En termes généraux, un gène viral qui code pour une protéine ou des protéines immunogènes est inséré dans un plasmide d'expression qui peut être répliqué dans une bactérie, être purifié et injecté à un animal de telle façon qu'ensuite la protéine choisie pour laquelle il code stimule une réponse immunitaire. L'immunogène est produit par les cellules transfectées de l'hôte.

Les vaccins à base de "nucléotides exposés" stimuleraient ainsi une immunité de longue durée, seraient stables, ne retourneraient pas à la virulence et pourraient agir comme des vaccins marqueurs. L'essentiel des travaux réalisés sur les vaccins à base de nucléotides pour les porcs concerne le virus de la FA mais il y a aussi des publications de travaux réalisés sur le virus de la Maladie d'Aujeszky, Escherichia coli K88, le virus du SDRP, le virus de la PPC et le virus de l'influenza porcine (grippe).

Nouvelles voies d'administration

La voie d'administration peut avoir une influence sur la protection induite par les vaccins. L'inoculation parentérale, principalement intra-musculaire (IM), est la plus fréquente et la plus pratique pour les porcs mais la voie sous-cutanée (SC), pour laquelle il y a aujourd'hui des instruments adaptés, peut offrir une alternative plus simple.
La voie SC a l'avantage d'éviter les réactions, comme les abcès, ainsi que le transfert d'infections sanguines.
La vaccination orale est aussi une possibilité. Elle a été utilisée chez le porc pendant de nombreuses années sous forme de "feedback" (rétroalimentation) à des truies et des cochettes de fécés ou d'intestins de porcelets pour stimuler l'immunité de la muqueuse face au virus de la gastroentérite transmissible (GET) ou à Escherichia coli entéropathogène. Le seul vaccin oral pour porcs disponible sur le marché (en Amérique du Nord) est un vaccin vivant atténué contre Lawsonia intracellularis, qui présente l'avantage de pouvoir être administré dans l'eau de boisson.

Nouveaux adjuvants

En même temps que le développement des vaccins eux-mêmes, on a aussi obtenu des succès sur les adjuvants, en particulier sur les émulsions "huile dans eau", "eau dans huile" et "eau dans huile dans eau" en utilisant des huiles biodégradables. Il y a beaucoup moins de risque qu'ils provoquent des réactions locales ou générales que les adjuvants huileux classiques et ils induisent une forte immunité de longue durée. C'est le cas des récents vaccins commerciaux contre Mycoplasma hyopneumoniae, pour lesquels on découvre souvent des avantages supplémentaires car, en plus d'éliminer M. Hyopneumoniae, d'autres infections intercurrentes comme le SDRP peuvent devenir cliniquement plus discrètes.

Nouvelles indications

Les futurs vaccins pourront avoir d'autres usages que la protection des animaux contre les infections. Un exemple est l'immuno-anticonception. Des chercheurs australiens ont décrit un vaccin contre l'hormone libératrice de gonadotropine (GnRH) chez des porcs mâles qui avait des effets sur l'odeur sexuelle, la croissance et les taux de graisse équivalents à ceux obtenus par castration chirurgicale. Un important facteur limitants à la mise à disposition commerciale de ce vaccin pourrait être le risque d'inoculation accidentelle du personnel.

Tom Alexander - Vétérinaire Consultant International (Royaume Uni)

Commentaires de l'article

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05-Jan-2012RetageRetagevery very good
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