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Diagnostic différentiel des diarrhées chez les porcs en croissance et en engraissement: causes non infectieuses

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Après le premier chapitre consacré aux causes infectieuses (publié du 15/10/04 au 3/11/04), nous continuons ici notre article sur le diagnostic différentiel des...
20 Janvier 2005
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Après le premier chapitre consacré aux causes infectieuses (publié du 15/10/04 au 3/11/04), nous continuons ici notre article sur le diagnostic différentiel des diarrhées chez les porcs en croissance et en engraissement par les causes non infectieuses.

Stress alimentaire

N'importe quel changement brutal de l'alimentation peut conduire à un désordre digestif mais les effets sont, en général, de courte durée. Les porcs qui sont en phase précoce de croissance, jusqu'à environ 25 kg de poids vif, ont tendance à moins bien tolérer les composants alimentaires de faible digestibilité et, par conséquent, dans ce groupe d'âge, les spécifications des aliments sont plus critiques pour éviter les diarrhées dites nutritionnelles.

Effet "blé nouveau"

Beaucoup d'éleveurs connaissent bien les conséquences de l'utilisation de céréales dans les 2-3 semaines suivant leur récolte. La diarrhée qui en résulte parfois est connue sous le nom d'effet "céréales nouvelles " (ou effet "blé nouveau") et son origine n'est pas très claire. L'explication la plus plausible est que ces céréales contiennent des composants agissant comme substrats pour une fermentation bactérienne anormale dans l'intestin.

Taille des particules

Les effets de la petite taille des particules ainsi que de la variation de cette taille sont assez bien documentés. D'autre part, l'ulcère gastrique a une incidence élevée chez les porcs abattus et la présence de ces ulcères gastriques peut entraîner des troubles digestifs chroniques. Il y a une puissante corrélation entre la présence d'ulcère gastrique et les aliments de mouture fine, particulièrement quand le transport des porcs provoque une réduction de l'ingestion d'aliments. Si on donne aux porcs un aliment constitué de particules de 550 microns, on maintient ou on aggrave légèrement les anomalies de l'épithélium oesophagien mais avec des particules de 750 microns, on obtient une guérison. Les broyeurs à marteau doivent être changés pour obtenir avec des broyeurs de meilleure qualité des particules de taille plus homogène et de taille supérieure, ce qui réduit significativement l'incidence des ulcères gastriques et de la diarrhée.

Stockage et hygiène

Les mauvaises conditions de stockage et d'hygiène peuvent entraîner une oxydation des graisses, le développement de mycotoxines et la contamination accidentelle par de nombreuses substances et donc, dans tous les cas, déclencher ou augmenter la diarrhée. Parmi les nombreux contaminants possibles, on trouve l'antimoine (peintures), le cadmium (fongicides), l'arsenic (herbicides, insecticides), le mercure (fongicides), les insecticides organo-phosphorés, le carbamate et les herbicides à base de dipiridal...etc.

Facteurs anti-nutritionnels

Parmi les facteurs anti-nutritionnels présents dans les matières premières et pouvant déclencher des épisodes de diarrhée, on trouve les saponines, les phytates, les lectines et inhibiteurs de la trypsine...mais le mécanisme de déclenchement des diarrhées n'a pas encore d'explication satisfaisante.

Role de la fibre


En revanche, on comprend mieux aujourd'hui le rôle de la fibre dans la pathogénèse de la diarrhée chez les porcs à l'engrais. La fibre alimentaire est composée de polysaccharides non amylacés (PNA) et de lignine. La composition typique est la suivante: orge 21%; blé 10%; son et enveloppes de blé 35%; farine de soja 25% et farine de graine de colza 33%.
Il semble qu'il y ait une corrélation entre les rations avec beaucoup de PNA et la prolifération de Brachyspira. La sensibilité des porcs à une infection artificielle par B. Hyodysenteriae est élevée s'ils reçoivent des aliments riches en PNA. Les porcs recevant une ration basée sur du riz cuit, par conséquent exempts de fibres, ne développèrent aucun épisode de dysenterie. Les porcs recevant une combinaison de riz cuit et de protéine animale présentèrent des féces et un contenu du côlon plus sec, un gros intestin plus souple, un pH du côlon plus élevé et un plus faible taux d'acides gras volatils totaux (AGVT) dans le côlon que les porcs alimentés avec du riz cuit plus lupin, blé plus lupin et blé plus protéines animales. Aucun porc ne développa de dysenterie après une infection artificielle contrairement aux trois autres groupes. Durmic et coll. (1998) utilisèrent une ration de riz blanc cuit plus protéine animale à laquelle on ajouta des PNA insolubles, des PNA solubles, des amidons résistants (AR) ou un mélange de PNA et AR. Les bactéries du côlon connues comme potentialisatrices de la colonisation par B. Hyodysenteriae se trouvèrent seulement chez les porcs recevant la ration PNA/AR et la maladie clinique se déclara.
Tout semble indiquer que les PNA agissent comme substrat pour Lawsonia intracellularis.
La réduction en AGVT implique une réduction globale de la fermentation bactérienne et par conséquent du nombre de bactéries. Le fait de cuire les céréales peut faire empirer les choses parce que cela entraîne plus de PNA solubles et cela peut expliquer un aspect de la pathogénèse de la colite provoquée par B. Pilosicoli.

Granulation

Il y a des indices suggérant que ce qu'on appelle la colite non spécifique est en relation avec la granulation des aliments. Quand la farine utilisée pour la fabrication des granulés est utilisée telle quelle, il n'y a pas de diarrhée ni de colite; en revanche, après avoir granulé les aliments puis après les avoir émietté, l'aliment entraîne les symptômes typiques de colite, ce qui fait penser que c'est la granulation qui en est responsable. L'explication pourrait venir du fait que le traitement thermique libère des PNA solubles, une théorie confirmé par le fait que l'addition de xylanases aux granulés aboutit à un produit fécal sec similaire à celui des porcs alimentés avec de la farine brute.

Abreuvement

Les installations pour abreuver les animaux sont inacceptables dans de nombreux élevages. Si les porcs ne peuvent pas boire facilement, ils en arrivent à chercher du liquide sur le sol ou à boire l'urine des autres porcs. Ce comportement a de graves implications sur la santé et c'est une méthode parfaite pour transmettre les pathogènes digestifs.
Certains types d'abreuvoirs sont particulièrement propices à la contamination bactérienne et des agents pathogènes comme E. Coli, Brachyspira et Salmonella peuvent y survivre pendant des périodes prolongées.

Antibiotiques

L'usage abondant d'antimicrobiens aura un profond effet sur la flore intestinale, particulièrement chez les porcelets après le sevrage. A ce moment se produisent d'importants changements de la physiologie intestinale et si on modifie la composition par l'utilisation continue d'antimicrobiens, cela peut influer négativement sur les processus de fermentation. Une fois que la pression de sélection antimicrobienne est réduite ou éliminée, la flore intestinale s'adapte à nouveau et dès ce moment la diarrhée peut s'améliorer subitement.

J. D. Mackinnon. Pig Health and Production Consultancy. Royaume-Uni

Commentaires de l'article

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02-Nov-2017 franck.chorierBonjour , moi je fais utiliser des levuresde qualité trés riches en acides animés et cela aussi bien sur la truie avant mise nas que sur les porcelets au sevrage .
f chorier
02-Jun-2021 malekifawieen cas de manque d'apetit des porcs ;quel produit me conseillez vous?
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