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Effet de la vaccination SDRP sur l'excrétion virale

Effet d'un vaccin viant modifié SDRP sur l'excrétion de la forme sauvage du virus dans une population infectée de porcs charcutiers.

29 Décembre 2015
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Article

Effect of modified-live porcine reproductive and respiratory syndrome virus (PRRSv) vaccine on the shedding of wild-type virus from an infected population of growing pigs. Daniel C.L. Linhares, Jean Paul Cano, Thomas Wetzell, Joel Nerem, Montserrat Torremorell, Scott A. Dee. Vaccine 30 (2012) 407– 413

 

Résumé de l'article

Qu'étudie-t-on ?

Une façon évidente de réduire les risques d’infection (ou de réinfection) d’un élevage par le virus du SDRP, est la diminution de la présence du virus dans l’environnement. Cette étude est conçue pour déterminer si l’usage du vaccin du SDRP avec le virus vivant modifié (VVM) diminue l’excrétion virale vers l’air en contribuant, potentiellement, à améliorer les résultats d’un programme de contrôle régional.
 

Comment l’étudie-t-on ?

On a utilisé 2014 porcelets de 3 semaines indemnes de SDRPv qui étaient logés dans deux salles indépendantes (sans communications aérienne) (environ 1000 porcelets/salle). A 8 semaines de vie, 10% des porcelets de chaque salle (2-3/case) ont été inoculés avec le SDRPv. A 8 et à 36 jours après l’infection, tous les porcelets d’une des salles (groupe vacciné) ont été vaccinés avec 2 ml de VVM SDRP MLV alors que les porcelets de l’autre salle ont reçu 2 ml de solution saline.

On a prélevé des échantillons de sang et de fluides oraux dans les deux salles à 0, 8, 36, 70, 96 et 118 jours post-infection pour détecter l‘ARN du SDRPv et les anticorps par PCR et ELISA.

De plus, on a prélevé des échantillons d’air 6 fois par semaine entre 0 et 118 jours post-infection qui ont été analysés en recherchant l’ARN viral par qPCR.
 

Quels sont les résultats ?

Dans le groupe vacciné, on a détecté significativement moins d’excrétion de SDRPv et moins de fluides oraux positifs en SDRPv par rapport aux porcelets non vaccinés.

Dans le groupe vacciné, on a détecté de l’ARN de SDRPv dans les échantillons d’air pendant moins de jours au total (14 jours). De plus, les échantillons positifs en ARN de SDRPv ont été détectés sur une période plus courte (25 jours).


Quelles conclusions tire-t-on de ce travail ?

Cette étude montre pour la première fois que l’utilisation d’un VVM SDRP est un outil efficace pour réduire la charge virale de SDRPv excrétée par les populations infectées par le SDRPv dans les fluides oraux et dans l’air.

Ces résultats encouragent l’usage de la vaccination avec le VVM SDRP chez les populations infectées pour améliorer les résultats d’un programme de contrôle régionale du SDRPv.

 

Enric MarcoLa vision du terrain par Enric Marco

C’est curieux, quand on parle de SDRP, beaucoup de conventions ne nous servent pas. Par exemple, quand on parle de biosécurité, les mesures appliquées peuvent plus ou moins fonctionner en fonction du type de la souche sauvage qui circule dans l’environnement de l’élevage et, comme on le sait déjà, toutes les souches n’ont pas la même capacité à se transmettre par l’air. Quand on parle de vaccins, ceux-ci ne fonctionnent pas comme nous l’espérons. S’ils peuvent produire une certaine diminution de l’excrétion ou, dans certains cas, une diminution de la durée des épisodes ou encore de leur gravité, ils ne confèrent pas de protection à l’usage de telle sorte que les animaux vaccinés réduisent de façon claire les signes cliniques comme cela arrive avec les autres vaccins comme le vaccin contre le virus de l’Aujeszky ou le circovirus (PCV2). Ces particularités sont responsables  du fait que  nous n'avons pas de critère unique sur ce que doit être notre action.

Mais comme nous l'avons dit dans les commentaires précédents, nous savons dans quels domaines agir pour ramener un élevage à la normale et nous savons que, dans des zones à forte densité, si nous voulons avancer dans la réduction du risque d'infection des élevages, les plans d'action doivent être communs. Les mesures communes qui devraient être appliquées seraient : la gestion centralisée des informations (communication des cas, séquençage du virus pour le suivi des épisodes) ; les actions sur le mouvement des animaux (restriction d’origines des cheptels de renouvellement ou des porcelets à engraisser) ; l’amélioration et le suivi de la biosécurité ; et l’application de plans prophylactiques communs. L’objectif de mettre en place des plans de prophylaxie communs dans ces zones n’est autre que d’essayer de diminuer le risque de déplacement du virus. Cependant, on recommande ce type de mesures sur la base de l’expérience précédente de la lutte contre d’autres infections, concrètement la maladie d’Aujeszky. Avec la maladie d’Aujeszky on a démontré expérimentalement que les animaux vaccinés et infectés diminuent beaucoup leur excrétion virale, pour certains vaccins cette diminution peut arriver à être entre 3 et 6 log10. Dans le cas concret de la vaccination contre le SDRP, la diminution de la virémie chez les animaux infectés a aussi été démontrée mais sa magnitude est très inférieure, elle n’arrive pas à 1 log10, et dans beaucoup de cas, elle affecte seulement la durée de la virémie, par conséquent, faire une prévision de quel sera l’impact réel de cette mesure dans un plan de contrôle régional est très difficile. Puisque la vaccination des truies reproductrices est largement étendue, le coût supplémentaire de cette mesure est minimal. Par contre, l’article apporte une donnée intéressante, dans les populations vaccinées même après avoir été infectées, malgré le fait que cela n’affecte pas la phase de la virémie (du moins dans ce travail) si on réduit la possibilité de transmission par voie aérogène, ce qui naturellement peut être d’une grande aide dans les plans communs de lutte. Cela apporte par conséquent, une méthodologie différente de celle qui est appliquée dans certaines des zones qui ont déjà commencé ces plans régionaux. D’après ce qui se détache de l’article, ce type d’actions pourrait avoir un impact réel, chaque fois que le vaccin sera administré à toute la population (sur des porcs d’engraissement et sur les truies reproductrices). Naturellement, le coût de ce type d’actions est élevé (particulièrement si nous parlons d’appliquer une double vaccination en engraissement) et donc disposer d’études coût-bénéfice faciliterait leur implantation.

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