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La session d'hier est la septième à se terminer avec le même résultat. Le prix espagnol est fermement ancré à 1,30 euro/kg vif et ne semble pas devoir évoluer à court terme.
Nous devons reconnaître (et saluer chapeau bas, si nous en portons un) que les abattoirs espagnols font preuve d'une résilience extraordinaire ; les différences de prix des porcs par rapport à nos voisins et concurrents restent les mêmes qu'il y a un mois ; notre prix est scandaleusement plus élevé que celui de n'importe lequel de nos concurrents européens. Comme nous l'avons dit, en Espagne, plus qu'un prix du porc, nous semblons avoir un "monument au prix du porc", au sommet d'un piédestal.
Évolution du prix du porc dans plusieurs pays européens de janvier à août 2020.
Nous devons admettre (et cela ne nous fait pas de mal de le faire) que notre prévision d'il y a un mois, selon laquelle le prix baisserait, s'est révélée fausse. La baisse n'est pas apparue et n'est pas attendue. Les abattoirs espagnols ne font pas de miracles mais presque. Quelqu'un devrait, un jour, écrire l'histoire et les tenants et aboutissants des abattoirs de porcs en Espagne.
L'Allemagne et ses marchés satellites (pays voisins : Belgique, Pays-Bas, Danemark) répètent la même cotation depuis des semaines (la Belgique est remontée un peu depuis le fond du peloton) dans une démonstration palpable que leur marché est en équilibre.
Nous savons que cette année est atypique comme aucune autre ; la pandémie a complètement bouleversé les habitudes de consommation et les flux touristiques (au grand dam des pays du pourtour méditerranéen). La consommation estivale dans les pays du sud de l'Europe est bien inférieure à la normale ; les pays exportateurs de touristes ont vu combien bon nombre d'entre eux préfèraient des vacances de proximité et leur consommation n'a pas souffert du classique vide estival.
La Chine poursuit sa marche commerciale en achetant dans l'Union européenne des quantités suffisantes pour que des stocks excessifs ne s'accumulent pas ; le flux constant vers la Chine est le facteur qui influence et détermine le plus les marchés européens.
Des forces antagonistes, toutes très puissantes, coexistent sur notre marché :
- Un élément en faveur de la baisse des prix est l'énorme différence avec nos voisins, l'ensemble de l'Europe ayant des prix de la viande dans la lignée du niveau d'achat de l'Allemagne ou de la Hollande, pas autant dans la lignée du prix du porc en Espagne.
- Les éléments qui s'opposent à la baisse des prix sont, d'une part, l'offre limitée de vif et, d'autre part, les conditions météorologiques et l'augmentation de la demande.
Que cela nous plaise ou non, le marché est en équilibre ; tous les opérateurs avec lesquels nous avons parlé pensent que l’évolution qui va modifier cet équilibre sera à la hausse. Traditionnellement, en Espagne on abat les porcs en septembre car on récupère les retards de l'été et l'offre augmente sensiblement. Il ne semble pas que cette offre accrue (par rapport au mois d'août) puisse couvrir le manque, pour le moment, perpétuel de bétail à abattre.
Une autre année historique se profile à l'horizon pour les éleveurs. Et il en va de la...
Nous terminerons aujourd'hui sur deux phrases célèbres très propices à la réflexion :
La santé, c'est l'unité qui fait valoir tous les zéros de la vie. (Bernard le Bovier de Fonterelle).
Celui qui veut continuellement «s'élever» doit s'attendre à avoir un jour le vertige. (Milan Kundera).
Guillem Burset
