Afin d'accroître notre connaissance sur l'action de l'agriculture sur la production de gaz induisant un effet de serre (les plus importants sont le gaz carbonique CO2, le méthane CH4 et le protoxyde d'azote N2O), l'Institut de Recherche et de Développement en Agroenvironnement du Québec (IRDA), le Prairie Swine Centre Inc. (PSCI), l'Université Laval et l'University du Saskatchewan débutèrent en 2001 une étude sur une période de 2 ans afin de mesurer les émissions de ce type de gaz dans les élevages de porcs en prenant en compte les bâtiments de production et les zones de stockage et traitement des lisiers.
Au Canada, on estime que les activités agricoles sont responsables d'environ 10% des émissions de ces gaz dont la moitié est représentée par l'élevage. Les résultats préliminaires de l'étude montrent que les émissions de ce type de gaz dans les élevages porcins du Canada sont semblables à ceux obtenus dans d'autres études réalisées dans le monde et que cette activité ne peut être considérée comme une importante source anthopogénique de gaz.
Tableau 1. Emissions de CO2, CH4 et N2O au Canada (selon leur origine).
CO2
|
CH4
|
N2O
|
||||
(t/an)
|
(%)
|
(t/an)
|
(%)
|
(t/an)
|
(%)
|
|
Toutes origines |
508.000
|
100
|
4.300
|
100
|
210
|
100
|
Agriculture |
2.000
|
0,39
|
1.070
|
25
|
115
|
53
|
Elevages porcins (1) |
-
|
-
|
127,7
|
3,0
|
3,4
|
1,6
|
Elevages porcins (2) |
295
|
0,058
|
127,7
|
3,0
|
4,5
|
2,1
|
(1)
Emission totale de gaz à effet de serre issus de la production porcine
et du traitement des lisiers. (2) Emission totale de gaz à effet de serre issus de la production porcine et du traitement des lisiers plus émissions liées à la production d'aliment (combustibles fossiles, fertilisants...). |
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une source importante d'émission de ce type de gaz, il y a des moyens de réduire ces émissions:
- L'élimination fréquente des lisiers
des bâtiments de production peut réduire les émissions
de CH4 et N2O.
- Concernant le stockage et l'utilisation des lisiers comme engrais agricole,
il est nécessaire de mener plus d'études comparatives entre
les différentes techniques existant pour pouvoir identifier les options
technologiques ayant un impact positif significatif sur la réduction
de l'émission de gaz et d'odeurs.
- Concernant le traitement des lisiers, les processus de biodigestion anaérobie peuvent convertir le CH4 en CO2 si on l'utilise pour générer de l'énergie. Si on prend en compte que 1 kg de CH4 a le même impact sur le réchauffement de l'atmosphère que 21 kg de CO2, ce processus qui convertit le CH4 en CO2 permet de réduire l'effet de serre. De plus, le fait de générer de l'énergie par ce processus contribue à réduire l'utilisation de combustibles fossiles pour produire la même énergie.
Prairie Swine Center. (http://adminsrv.usask.ca/psci/WhatsNew/February2004/GreenHouseGas.htm)