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La demande intérieure ne compense pas le repli chinois

La reprise semble longue à venir alors que les éleveurs espèrent de meilleurs cours pour compenser la hausse constante des coûts de production, devenus très élevés.

A l’heure où les ventes vers la Chine marquent le pas, le marché européen ne parvient pas encore à prendre le relais et malgré un marché de l’offre dans son creux de production, la demande n’est pas suffisante pour amorcer des hausses de cours significatives.

Malgré la levée progressive des restrictions, la réouverture partielle de la restauration collective et des températures plus clémentes qui ont soutenu une meilleure demande, le secteur de la viande en Europe fait état de nombreuses difficultés. En Allemagne, les éleveurs, pris à la gorge par des coûts de production de plus en plus élevés, ont demandé une valorisation du prix du porc déjà au plus bas sur l’échiquier européen, en faisant valoir le niveau très bas des offres. Sur le marché des pièces, les ventes de produits habituellement très prisés à cette période de l’année sont très décevantes et les 3 grandes entreprises d’abattage ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas la hausse.

En Belgique, la situation est similaire avec toutefois de meilleures perspectives attendues pour la fin de semaine. La situation de marché semble très contrastée entre des pressions de la part d’importateurs de l’Europe de l’Est et une bonne demande en vifs de la part des abattoirs allemands. Dans ce contexte incertain le prix au kilo vif a été reconduit.

En Espagne, le marché reste identique aux semaines précédentes. L’offre est toujours inférieure à la demande et les poids baissent semaine après semaine. Sans que les abattoirs recherchent à tout prix le dernier porc, la nécessité de couvrir les charges amène à surenchérir pour l’approvisionnement des outils, ce qui a conduit à une hausse de 1,5 cent du kilo vif. La baisse des volumes achetés par la Chine qui se fournit à présent majoritairement en coproduits, oblige les exportateurs espagnols à se tourner un peu
plus vers le marché européen au risque de surcharger un marché déjà bien occupé par les
viandes européennes et notamment allemandes.

Aux Etats‐Unis, le cours reste orienté à la hausse malgré le férié du lundi 31 mai. Les abattages de ce mois de mai traduisent le creux saisonnier de production. Au cours du week‐end, JBS, le plus grand abatteur de boeuf et le deuxième plus grand abatteur de porc aux États‐Unis, a été frappé par une cyber‐attaque qui l'a obligé à suspendre les opérations dans certaines usines. JBS représente environ 18 % de la capacité d'abattage de porcs. L’impact de cette attaque n’est pas encore évalué mais les éleveurs de porcs sont beaucoup plus à jour que ceux de bovins, en témoignent les poids, inférieurs de 1,3% à ceux de la fin mai 2019. Les perturbations dans l'abattage des porcs peuvent limiter la disponibilité de l'offre de porc et pousser les prix du porc à la hausse à court terme, car les transformateurs et les détaillants peinent à couvrir les besoins.

En Chine, la baisse du cours moyen se poursuit. Au 19 mai, le cours affiche un équivalent de 2,46 euro, en baisse de 36,2 % par rapport à la même référence 2020 et supérieur de 28% à celle de 2019. L’érosion du prix se poursuit alors que l’offre s’étoffe de plus en plus avec la récupération progressive de la production ; de plus, de nouveaux cas de FPA ont conduit à des abattages préventifs qui sont venus s’ajouter aux importations massives de viande que la Chine réalise depuis des mois. D’un autre côté, la demande peine à s’animer, la baisse des cours pourrait relancer la consommation.

MPB : cours pratiquement inchangé à 1,547 euro : + 0,3 cent

En France aussi, la reprise semble longue à venir alors que les éleveurs espèrent de meilleurs cours pour compenser la hausse constante des coûts de production, devenus très élevés. La fin de la période des fériés de mai (réduits à 2 jours cette année) avait laissé penser à des hausses de cours plus franches tandis que les températures sont plus clémentes, que les restrictions sanitaires sont peu à peu levées et surtout, que l’offre actuelle est dans son creux saisonnier. Cependant, seuls 3 millièmes de mieux ont été obtenus sur le prix du porc au Marché du Porc Breton malgré la vaine tentative des groupements vendeurs de provoquer des surenchères par la mise en invendus de quelques milliers de porcs. L’activité de la zone Uniporc Ouest s’est élevée à 380 984 porcs et les poids moyens sont stables à 96,22 kilos.

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