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Des recherches récentes ont démontré que les deux faces du système immunitaire, immunostimulation et immunosuppression, peuvent toutes deux être impliquées dans la MAP clinique. C’est en apparence paradoxal, mais tout est affaire de chronologie dans l’infection par le PCV2.
Preuves circonstancielles d'un effet de l’immunostimulation sur la MAP
• Expérimentalement, l’inoculation d’autres virus que le PCV2, comme le parvovirus porcin ou le virus SDRP, peu de temps avant l’infection PCV2, provoque une stimulation du système immunitaire, qui s’accompagne d’une réplication du PCV2 plus importante que celle qui a lieu chez les porcelets ne recevant que le PCV2. Une proportion plus élevée de porcs co-infectés va développer la MAP.
• Expérimentalement toujours, l’utilisation de vaccins vivants sur des porcelets infectés par le PCV2 a été associée à des lésions histologiques plus sévères que chez les porcelets non vaccinés (Allan et al., 2007).
• Sur le terrain, plusieurs enquêtes épidémiologiques (en particulier en France), ont identifié certaines pratiques vaccinales comme à risque. En revanche, d’autres pratiques vaccinales étaient trouvées protectrices.
Preuves circonstancielles d'un effet de l'immunosuppression sur la MAP
• Un déficit en immunité passive (maternelle) est un facteur favorisant l’apparition de MAP à l’échelle d’un sujet comme, lorsqu’il s’agit d’une erreur de conduite, à celle de l’élevage.
• Les changements observés dans les sous-populations de cellules du système immunitaire dans le sang périphérique et les tissus lymphoïdes, qui précèdent l’installation des lésions histologiques, sont également décrits. Elles peuvent s’accompagner de lésions organiques, comme l’atrophie thymique (organe lymphoïde primaire), qui compromet ensuite la qualité de la réponse des lymphocytes T du sujet. (Segalés et al., 2001; Chianini et al., 2002; Darwich et al., 2002). Cela peut se traduire par une moindre réponse à la vaccination (vérifié expérimentalement : Opriessnig, 2006).
• Les porcs atteints de MAP clinique sont en état d’immunosuppression :
| - ils présentent des lésions microscopiques graves des organes lymphoïdes (déplétion -lymphocytaire avec infiltration granulomateuse) ;
- quasiment tous les germes potentiellement responsables d’infections opportunistes ont été décrits dans des épisodes de MAP, évidemment pas tous dans le même épisode : par exemple Pneumocystis sp., Aspergillus sp., Cryptosporidium parvum, Chlamydophila sp., Candida sp., mais aussi des germes pathogènes primaires, comme les salmonelles ou le staphylocoque doré. |
Au bilan
Dans l’ensemble, toutes ces données démontrent que les deux états décrits, l’immunostimulation et l’immunosuppression, peuvent se produire chez des porcs infectés par le PCV2.
Cependant, cette affirmation ne doit pas être interprétée comme une contradiction : il faut prendre en compte la chronologie des événements sanitaires. Une immunité maternelle de mauvaise qualité est un facteur prédisposant à l’infection ; sur ces animaux en particulier, une stimulation du système immunitaire est un facteur de déclenchement de la MAP, tandis que l’immunosuppression est l’une des conséquences de cette cascade. C’est l’état que produit la forte réplication du PCV2, puis son stockage massif dans une forte proportion de cellules immunitaires qui, par le dysfonctionnement que cela induit, provoque signes cliniques et réceptivité accrue aux infections.
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Adaptée à la situation française et actualisée par les Drs JB Herin,N. Bridoux et F. Joisel
