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Cet article tente de donner un aperçu sur le fonctionnement et les méthodes que peut avoir un marché à terme. Concrètement, nous allons nous focaliser sur le marché à terme de la viande de porc en Europe.
Comment fonctionne le marché à terme ?
Tout d'abord, il est important de souligner que la finalité d'un marché à terme n'est pas celle de mener à bien une opération de transaction d'un produit physique, en l'occurrence ici la viande de porc.
Il s'agit d'effectuer une opération spéculative "sur papier" comme on dit dans le jargon. Dans les grandes lignes, cette opération spéculative consiste à négocier un contrat d'achat ou de vente d'un lot déterminé de produit (appelé "comoditie") à une échéance déterminée et à un prix bien déterminé.
Ce contrat ne se réalisera jamais puisque avant d'arriver à la date d'échéance où l’opération d’achat ou de vente devrait se réaliser, l’opérateur a l’obligation faire l’opération inverse, vente ou achat sur la même quantité de produit et à la même date limite d’exécution. L'écart de valeur entre les deux opérations détermine le solde monétaire à percevoir ou à payer selon le bénéfice ou la perte de l'opération.
Les conditions du contrat (délai et prix) sont publiées dans les différents bulletins de marché. Le prix varie continuellement au fil des séances. Celles-ci durent généralement une demi-journée avec un horaire fixé au préalable. Les conditions qui s’appliquent aux transactions sont celles de l’instant précis de l’opération d’achat ou de vente.
Intérêts du marché à terme
L’intérêt de cette pratique peut simplement être spéculatif quand l'opérateur pense qu'il y a de grandes chances que le marché ait un comportement précis, déterminé. En s'adaptant au mouvement du marché, et du moment que les prévisions de l'opérateur avisé sont correctes, il obtiendra un résultat économique favorable pour ses intérêts.
Le second intérêt est de couvrir un risque pour l'éleveur de porcs en vue d'une future opération d'achat ou de vente.
Prenons un exemple :
Un producteur décide de vendre un lot de porcs à un prix défini dans les deux mois. S’il se résigne à cela, c’est parce qu’il pense que le prix ne va pas monter. Cet éleveur, grâce au marché à terme, a la possibilité de vendre le lot au prix qu'il considère adéquat.
A partir de ce moment il y a deux possibilités :
| a) Les prix
du marché à terme augmentent, contrairement à
ce que le producteur pensait, et par conséquent il est obligé
d'acheter à terme à un prix supérieur à celui
qu’il a vendu. Résultat : il perd
sur le marché à terme mais, normalement, il
va percevoir plus sur le marché de la viande puisque le
prix est supérieur à celui qui il pensait percevoir. b) Les prix à terme baissent. Le producteur va acheter à un prix inférieur ce qui a été vendu mais le bénéfice qu'il réalise sur le marché à terme est atténué par la perte sur la vente de viande réelle puisqu'il vend en principe à un prix inférieur à celui qu'il s’était fixé. |
Ce principe fonctionne et il fonctionnera surtout quand le marché à terme s'adaptera dans les mois prochains au marché réel de la viande. Et cela aura d’autant plus de chances de se produire que le volume du marché sera plus grand et qu’il y aura plus de transparence.
Le marché à terme de la viande de porc n'est pas l'un des marchés les plus volumineux. Parmi ceux-ci nous pourrions citer les marchés du soja, des céréales, de l’or, du café, etc.
De toute manière, je crois qu'il y a d'immenses possibilités de développement et peut être un outil d'avenir très important pour les producteurs-vendeurs et les transformateurs-acheteurs pour essayer d’atténuer le grand risque auxquels sont soumis ces intervenants étant donné la grande volatilité des prix dans un environnement à faibles marges.
Pere Baucells - Groupe Baucells (Espagne)
