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Marchés européens déprimés

Alors que la météo se fait à nouveau plus clémente sur l’Europe, du moins pour quelques jours, les nuages s’amoncellent au‐dessus du marché porcin, en particulier dans le nord de l’Europe.

Les producteurs allemands ont une fois de plus cédé à la pression des grands abattoirs allemands en abaissant le prix de 5 cents sur fond de demande atone. Sur le marché intérieur, la baisse d’activité liée au 1er mai a laissé un léger excès d’offre alors même que la demande de viande ne décolle pas excepté pour quelques pièces comme les échines. Pour le reste, le recours au stockage est utilisé. En début de la semaine, l’abattoir Vion aux Pays‐Bas avait annoncé la couleur en abaissant son prix de 3 cents. L’influence des plus gros abattoirs allemands a été déterminante dans l’ampleur de la baisse de 5 cents tandis que les difficultés s’accumulent pour eux sur les marchés de l’exportation. La baisse du prix du jambon dans le commerce en Italie exerce une pression sur le marché. Dans le commerce du grand export, les exportateurs européens sont confrontés à des prix ultra‐compétitifs des concurrents américains sur des marchés tels que la Corée du Sud ou le Japon. Plus globalement, tous les exportateurs mondiaux se heurtent à une moindre demande chinoise dont la consommation marque le pas alors que sa production connaît une croissance assez inédite.

Les pays du sud de l’Europe échappent quelque peu à la vague baissière nord‐européenne, sauf pour l’Italie où le marché est très dépressif avec de grandes difficultés dans la vente du jambon. Des anticipations d’annonces dans la perspective de nouvelles baisses des cours ont apporté sur le marché une quantité importante de porcs charcutiers dont les poids sont très lourds.

En Espagne, le cours a résisté pour la 8ème semaine consécutive ! Les entreprises à forte activité exportatrice rencontrent les mêmes difficultés que leurs homologues allemandes avec moins de demande de sous‐produits vers la Chine, une forte concurrence des exportateurs américains sur les grands marchés asiatiques et un commerce du jambon très compliqué. La bonne nouvelle réside dans la baisse des poids qui traduit une activité très correcte des abattoirs et explique en partie la stabilité du prix.

Les semaines à venir vont être cruciales dans l’orientation générale des cours en Europe et le bilan final de cette année 2018. En Allemagne, la baisse des cours à ce moment de l’année est assez inédite, les prix enclenchant habituellement leur hausse saisonnière. D’autres baisses sont‐elles à venir ? L’activité dans Le nord de l’Europe sera entravée par plusieurs jours fériés durant le mois de mai alors même que la demande piétine et les volumes de viande grossissent.

La baisse saisonnière des offres et la hausse de la consommation estivale permettront‐elles de soutenir les prix ? L’ampleur des hausses de prix devrait toutefois être limitée cet été. Les stocks de viande qui se constituent actuellement faute de demande ne favoriseront pas non plus une future revalorisation du prix du porc.

De l’autre côté de l’Atlantique, les marchés américains poursuivent leur évolution positive mais partent de bien bas. Le dollar se raffermit mais reste favorable aux américains dans les transactions internationales. Sur le marché chinois, la consommation s’est un peu ralentie après le nouvel an en février tandis que la récupération rapide de la production a pour conséquence un moindre recours à l’importation.

mpb
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