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Poursuite de la baisse des cours

Les tendances de prix restent orientées majoritairement à la baisse sur la plupart des places de cotations européennes dans un contexte similaire aux semaines passées.

Les marchés de l‘offre et de la viande s’opposent diamétralement et la faiblesse saisonnière de l’offre ne suffit pas à inverser les courbes de prix face à une demande qui ne décolle pas alors que le marché européen croule sous d’énormes volumes de viande depuis le retrait brutal des acheteurs chinois.

En Allemagne, dans un contexte d’offre faible et des poids qui baissent régulièrement, la référence officielle a été reconduite pour la seconde semaine consécutive, il en est de même pour les grands abattoirs qui avaient déjà publié la semaine précédente des prix bien en-dessous du prix recommandé. Sur le marché de la viande, les prix sont restés stables après les sévères baisses précédentes. Ce contexte compliqué met en difficulté de nombreux élevages allemands qui pourraient disparaître et confirmer la tendance baissière de la production comme le montrent les derniers relevés du cheptel porcin allemand publiés par l’office fédéral des statistiques (Destatis). Au 3 mai, le cheptel total est en baisse de 1 430 600 têtes depuis le dernier recensement de novembre 2020 (-5,5%) et de 3,3 % depuis 1 an. En raison de la forte baisse des importations de porcelets (danois, néerlandais), les cheptels des porcelets et des jeunes porcs sont en recul respectif de 7,2% à 7,3 M de têtes et de 5,6% à 4,5 M de têtes. La baisse du cheptel reproducteur est de 8,3% à 1,63 million de têtes.

La dégringolade se poursuit pour le prix d’acompte danois avec une nouvelle baisse de 5 cents d’euro pour un total de 16 centimes en 3 semaines. Le retrait des achats chinois fragilise le marché danois, très orienté à l’export et dont le prix du porc avait profité, comme en Espagne, du commerce très lucratif avec la Chine.

A l’instar de la référence allemande, les prix en Belgique et en Autriche sont restés inchangés. Le marché belge, bien que les offres soient faibles, souffre d’un commerce insuffisant. En Autriche, la stabilité du cours reflète bien plus un équilibre de marché.

En Espagne, le prix du kilo vif a été réduit de 5 centimes. Le marché est clairement sous tension depuis le ralentissement du commerce avec la Chine. L’impossibilité de congeler la viande à ce niveau de prix oblige les entreprises à concéder de fortes baisses de tarifs sur les différentes pièces vendues en Europe. Sur le marché de l’offre, les disponibilités sont faibles comme l’atteste le repli continu des poids. Mais la consommation intérieure est peu dynamique et les abattoirs devraient réduire leur activité du mois de juillet à 4 jours par semaine.



Aux Etats-Unis, la baisse du cours du porc s’est confirmée la semaine passée. Les abattages de la semaine 25 avoisinent les 2,368 M de têtes et traduisent une réduction de l’offre comparée à la même semaine 2019.

En Chine, au 28 juin, le prix moyen amorce une légère reprise après 22 semaines de baisse durant lesquelles le prix avait perdu 50% de sa valeur. Cette baisse du prix moyen a été la conséquence d’une offre ponctuelle plus élevée au cours d’une période de basse consommation. A l’origine de cet excès d’offre de viande, il y a des abattages que la crise sanitaire et les prix bas ont précipité, c’est aussi la liquidation des stocks de viande accumulés en 2020 par les opérateurs chinois et qui cherchent à récupérer leurs fonds de roulement en mettant en vente ces stocks de viande sur le marché. Dans son intervention à l’Assemblée Générale du Marché du Porc Breton, Fanye MENG, représentant d’Inaporc en Chine, est revenu sur la production de porcs très lourds, souhaitée par les éleveurs, (plus de 70% des porcs déjà commercialisés en 2021 avaient un poids vif supérieur à 120 kilos). La mise en marché de ces porcs lourds a également provoqué une surproduction ponctuelle de viande. Face à la longue dégradation des cours pouvant mettre en péril de nombreux élevages, car les coûts de production sont très élevés en Chine, les autorités ont décidé d’intervenir dans la gestion des stocks pour réguler le marché du porc et garantir l’approvisionnement en viande de porc, très prisée en Chine (et donc garantir une stabilité politique et sociale). Les volumes importés ont été très élevés au cours des premiers mois 2021 et ce, malgré la baisse régulière du prix du porc en Chine. Mais dès le mois de mai, les volumes ont baissé de façon importante : -15,3% en viande et -7,1% en coproduits (par rapport au mois d’avril). Cela a conduit parfois à des ruptures de contrat et des containers ont pu rester bloqués en mer dans l’attente de nouvelles renégociations ! Selon Mr MENG, à partir du mois de septembre débute une période plus propice à la consommation de viande de porc (temps plus froid, jours fériés ...). Mais la Chine a engagé depuis plusieurs années une profonde restructuration de sa production porcine avec la recherche d’une meilleure productivité et la disparition progressive des élevages d’arrière-cour au profit d’élevages modernes. Cependant, la récupération de la production ne peut se faire sur une période aussi courte et les défis à relever sont encore de taille, à commencer par la fièvre porcine africaine qui sévit toujours sur le territoire et qui ne pourra être éradiquée qu’avec la mise au point d’un vaccin efficace.

MPB : -1,6 cent lundi -4,7 cents jeudi



La dégradation du cours au Marché du Porc Breton a été forte la semaine passée avec 6,3 cents perdus pour un cours qui s’établit à 1,433 euro. Tous les abattoirs se sont positionnés autour des prix moyens. La faiblesse de l’offre en ce moment permet aux groupements vendeurs une certaine résistance mais le férié du 14 juillet est proche et l’activité d’abattage sera encore plus réduite. En effet, la demande reste calme en ce début de mois, période délicate de transition entre la fin de l’année scolaire et les départs en congé. De plus, une météo capricieuse ne favorise pas la consommation des produits de saison. Le commerce français reste confrontéà la concurrence d’autres viandes européennes et la baisse des ventes à l’export pénalise les entreprises positionnées au grand export. L’activité d’abattage sur la zone Uniporc Ouest s’est élevée à 365 545 porcs, soit un nouveau reculde 4 000 porcs. Les poids moyens poursuivent leur baisse saisonnière à 94,85 kilos (- 129 g).

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