X
XLinkedinWhatsAppTelegramTelegram
0
Lire cet article dans:

Que se passe-t-il lorsque M. hyopneumoniae entre dans une population? Évaluation de l'infection naturelle chez les cochettes

Les principaux messages à retenir de cet article sont: M. hyo se transmet lentement dans les populations exposées, mais les porcs peuvent excréter pendant de longues périodes de temps.

Introduction

Un élément essentiel dans le contrôle et l'élimination de Mycoplasma hyopneumoniae (M. hyo) est l'évaluation de la durée d'excrétion de la bactérie dans les populations porcines, car cela déterminera le moment de l'introduction des femelles de remplacement, et donc la durée de fermeture de l'élevage. Plus important encore, cette information permettra de développer de meilleures stratégies pour l'adaptation sanitaire des cochettes. Bien que la durée d'excrétion chez les porcs infectés expérimentalement ait été évaluée, l'épidémiologie de M. hyo dans les populations de cochettes naturellement infectées reste largement inconnue (Pieters et al, 2009, Pieters et al, sous presse). L'objectif de cette étude était de décrire le profil de l'infectionpar M. hyo et sa persistance dans une population de cochettes exposées naturellement.

Matériel et méthodes

L'élevage où cette étude a été menée a récemment connu une éclosion de M. hyo, après être restée négative pendant plus de 5 ans. Dans cette étude prospective de cohorte , on a choisi au hasard un groupe de 63 jeunes truies à 21 jours d'âge,elles ont été identifiées par des boucles auriculaires et échantillonnées par écouvillonnage hebdomadaire laryngé pendant 5 semaines et mensuellement après. Des échantillons de sérum ont été prélevés à jours 21, 110 et 140 jours d'âge. Des prélèvements finaux ont été réalisés pendant leur séjour dans la salle de mise-bas, où un échantillon trachéal des truies de l'étude et de 5 de leurs porcelets ont été prélevés. Préoccupé par la faible sensibilité de la méthode d'échantillonnage laryngé dans les phases d'infection tardive, on a décidé de faire un prélèvement trachéal à 200 jours de vie (Fablet et al, 2010). Les échantillons trachéaux ont été prélevés en insérant l'extrémité d'une canule pour l'insémination artificielle post-cervicale (PCAI) dans la trachée. Après prélèvement de l'échantillon, la pièce de connexion a été séparée de la canule et insérée dans un tube stérile bouché avec 0,5 ml de PBS puis réfrigérée à 4 ° C. Afin d'évaluer l'infection au niveau du poumon, un total de 20 cochettes de l''étude ont été euthanasiées et soumises à un examen pathologique complet. Tous les prélèvements laryngés, trachéaux et pulmonaires ont été envoyés au Laboratoire de Diagnostic Vétérinaire de l'Iowa State University et analysés par PCR quantitative de M. hyopneumoniae; les échantillons de sérum ont été analysés pour les anticorps contre M. hyo par ELISA IDEXX.

Résultats préliminaires et discussion

Au cours de l'étude, 19 cochettes sont mortes ou ont été écartées à différents stades parce qu'elles ne répondaient pas aux critères de sélection des cochettes (figure 1). Au sevrage, 11% des cochettes ont été infectées et la dernière truie positive a été détectée comme étant positive 284 jours plus tard. Malgré la récente éclosion de M. hyopneumoniae, la prévalence au sevrage était faible. L'hypothèse a été établie que la faible prévalence pourrait être due à l'administration d'antibiotiques via l'aliment chez les truies, à une souche moins virulente de M. hyo ou à l'absence de sensibilité de la méthode laryngée pour une détection précoce. La prévalence à 80, 110, 140 et 170 jours était, respectivement, de 14,5%, 29,7%, 28,8% et 4,2%. Cette transmission lente et le faible niveau d'exposition, même dans un scénario d'épidémie, représentent l'un des plus grands défis pour le contrôle de M. hyo.

Graphique montrant la détection longitudinale de M. hyopneumoniae chez les cochettes.

Graphique montrant la détection longitudinale de M. hyopneumoniae chez les cochettes.

La réduction rapide de la capacité de détection a conduit à la décision d'utiliser une méthode de diagnostic plus invasive et sensible. Une comparaison en parallèle a été réalisée en utilisant des écouvillons laryngés et des prélèvements trachéaux. La détection de M. hyo dans les prélèvements laryngés était de 8,8% comparé à 42,2% dans les échantillons trachéaux à 200 jours. À 215 jours, 5,2% des écouvillons laryngés ont été testés positifs en PCR contre 52% dans les échantillons trachéaux. Cette dernière méthode de prélèvement semble être une méthodologie plus sensible pour la détection de M. hyo lors d'une infection chronique (Pieters et al, sous presse, Fablet et al., 2010). La prévalence a diminué à 33,3%, 18,75%, 5,8%, 0% et 0% à 245, 275, 305, 325 et 340 jours, respectivement. Quatre truies (6,3%) sont restées négatives en PCR tout au long de l'étude; cependant; Il y avait des preuves de séroconversion chez 100% des primo-actifs à 140 jours. Ceci révèle que, bien que 93,4% des cochettes aient présenté au moins un échantillon laryngé ou trachéal positif en PCR, toutes les cochettes exposées n'ont pas été détectées comme positives, même après des échantillonnages consécutifs. Cette limitation de la sensibilité doit être prise en compte lors de la conception de stratégies d'échantillonnage pour M. hyo (c'est-à-dire en déterminant le jour «zéro» ou le jour de la détection avant de rouvrir une population). Enfin, au moment de l'entrée en maternités, 20 truies et 5 de leurs porcelets, sur le point de sevrer, étaient négatifs en PCR.

La séroprévalence à 21 jours de vie était de 100%, ce qui montre un fort transfert d'anticorps maternels de la truie au porcelet. La séroprévalence à 110 jours était de 59,5%. Parmi ces cochettes séropositives, 39% étaient négatives en PCR en utilisant les écouvillons laryngés. La séroconversion est habituellement observée entre 4 et 8 semaines après l'infection, par conséquent, ces résultats indiquent que la méthode de l'écouvillonnage laryngé n'était pas efficace pour la détection de l'infection dans les échantillons précédents. Au contraire, 38% des cochettes étaient sérologiquement négatives à l'âge de 110 jours, parmi celles-ci 27% avaient déjà été positives en PCR par des prélèvements laryngés entre les jours 21 et 49 de la vie. Ceci montre la variabilité de la séroconversion pour M. hyo et confirme le fait que la réponse anticorps est un indicateur retardé de l'exposition. La séroprévalence à 140 jours a révélé que 100% des cochettes avaient subi une séroconversion, bien que 30% des cochettes séropositives n'aient pas donné de résultat positif en PCR en utilisant des écouvillons laryngés prélevés dans 8 échantillons différents.

L'histopathologie réalisée dans les poumons de 2 cochettes autopsiées à 215 jours a montré une péribronchiolite lymphocytaire, une congestion, avec une bronchopneumonie antérieure d'étiologie inconnue (photo 1). Tous les échantillons de poumons et de trachée étaient négatifs en PCR pour M. hyo. À 245 et 275 jours, les échantillons pulmonaires de 3 cochettes n'ont pas montré de signes macroscopiques ou histopathologiques de la maladie due à M. hyo et tous les échantillons étaient négatifs pour la PCR. Cependant, les échantillons trachéaux de ces cochettes prélevés avant l'euthanasie étaient positifs en PCR. Cette dernière observation pourrait indiquer une sensibilité potentiellement plus faible des échantillons bronchiques prélevés pour la détection de M. hyo par rapport aux échantillons trachéaux au stade de l'infection chronique.

Pneumonie enzootique: lésions pulmonaires macroscopiques  Source: conférence de pathologie, contribution de Pat Halbur

Pneumonie enzootique: lésions pulmonaires macroscopiques  Source: conférence de pathologie, contribution de Pat Halbur

Points à retenir

  1. L'excrétion et l'exposition des porcelets à M. hyo dans la salle de mises-bas, même après une introduction récente dans une population négative, peuvent être faibles.
  2. Le pic d'infection aiguë a été observé par écouvillonnage laryngé à l'âge de 49 jours (39%). Le pic d'infection chronique a été observé à 215 jours (52%).
  3. M. hyo se transmet lentement au sein des populations exposées. Même pendant une épidémie, la proportion de cochettes positives n'a jamais dépassé 52%.
  4. La dernière cochette positive a été détectée à 284 jours. Cela fournit démontre encore un peu plus que les populations peuvent excréter pendant de longues périodes de temps.
  5. Les écouvillons laryngés semblent manquer de sensibilité pour la détection de M. hyo dans l'infection intermédiaire à tardive, comme le démontre la séroconversion avec des écouvillons laryngés négatifs par PCR.
  6. Les écouvillons trachéaux semblent être un outil diagnostique plus sensible que les écouvillons laryngés.
  7. La réponse en anticorps à M. hyo est un indicateur retardé d'exposition .

Commentaires de l'article

Cet espace n'est pas destiné a être une zone de consultation des auteurs mais c'est un lieu de discussionouverts à tous les utilisateurs de 3trois3.
Publier un nouveau commentaire

Pour commenter, vous devez être utilisateur de 3trois3 et vous connecter

Vous n'êtes pas inscrit à la liste La newsletter de 3trois3

Un résumé tous les 15 jours des nouveautés de 3trois3.com

Connectez-vous et inscrivez-vous à la liste

Articles liés

Vous n'êtes pas inscrit à la liste La newsletter de 3trois3

Un résumé tous les 15 jours des nouveautés de 3trois3.com

Connectez-vous et inscrivez-vous à la liste