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Stabilité dans le nord de l’Europe, premières baisses en Espagne et en France

La situation se tend sur les marchés porcins européens car même si des reconductions de cours sont affichées dans le nord de l’Europe, la pression des abattoirs est constante et pourrait se traduire par des prix maisons ou par des réductions d’activité.

En Allemagne, après une semaine d’activité réduite en raison du férié du 3 octobre, les offres sont en hausse bien qu’inférieures aux années précédentes. La demande semble correcte mais sur le marché de la viande, aucune nouvelle revalorisation des pièces ne paraît plus possible en raison de l’inflation qui constitue un frein pour la consommation même si tous les secteurs de la filière porcine, aval et amont, ont besoin de consolider leurs marges pour couvrir les coûts de production qui vont nécessairement augmenter encore cet hiver, notamment avec la hausse du coût de l’énergie.

De nombreux pays du nord de l’Europe se sont alignés sur la tendance allemande comme en Belgique ou en Autriche avec les mêmes constats : des offres faibles en comparaison avec les années précédentes mais suffisantes pour une demande atone de la part d’acheteurs très prudents face à l’évolution future très incertaine des marchés.

En Espagne, le cours enregistre sa première baisse cette année. Toutefois, il ne s’agit que d’une légère baisse de 0,5 cent car le niveau des offres reste insuffisant au regard des énormes besoins des abattoirs espagnols. Cependant, les poids haussent fortement puisqu’ils ont repris 3 kilos en 4 semaines (tout en demeurant en semaine 41, 1,6 kg sous les poids de la même semaine 2021). Sur le marché de la viande, les prix sont stables, les ventes à l’export tournent au ralenti. Les abattoirs souhaiteraient donc des baisses de cours pour redynamiser les ventes.

Indifférent aux autres tendances européennes, le cours du porc en Italie poursuit sa hausse dans un contexte d’offre toujours très faible, même si les poids remontent mécaniquement avec la baisse des températures. La demande est portée par les commandes de fin d’année avec la production de jambons et de produits de saucisserie. Pourtant, en Italie aussi, les abattoirs peinent à passer les hausses et perdent en rentabilité, ce qui les conduit à plus de résistance.

Aux Etats-Unis la baisse du cours se poursuit mais à un rythme plus lent. L’offre est en hausse et les prix élevés de la viande freinent la demande, ce qui se traduit par une pression sur le prix du porc même si le niveau reste supérieur aux prix des années antérieures. L’activité d’abattage rebondit mais suit une tendance saisonnière habituelle. L’offre actuelle est inférieure d’environ 1,5 % à celle de l’an passé comme estimée par L’USDA. La fluidité est bonne, les poids sont inférieurs d’environ 1 kilo à ceux de l'an dernier pour la même semaine (40).

En Chine, le cours du porc continue sa progression et s’affiche à 27,73 CNY le 14 octobre 2022 (3,97 euros). Les autorités chinoises vont mettre sur le marché le cinquième lot de porc des réserves centrales afin de « maintenir l'approvisionnement et la stabilité des prix ». Le prix du porc est resté à un niveau relativement élevé ces derniers temps, selon la Commission nationale du développement et de la 4 réforme. Toujours selon la commission, « la capacité de production nationale de porc est généralement abondante, le prix du porc n'a donc pas de base pour des hausses durables ». La commission a ajouté qu'elle suivrait de près l'approvisionnement et la demande de porcs ainsi que la tendance des prix, et qu'elle continuerait à augmenter les réserves de viande de porc et élargir le déblocage de porc si nécessaire. (Source : Xinhua)

Selon une étude menée par l’USDA et relayée par CME Group, la production mondiale 2023 devrait augmenter de 1 % pour atteindre 111 MT, principalement imputable à l’augmentation de 2% de la production chinoise à 52 MT. Les exportations mondiales de porc devraient diminuer de 1,6 % pour atteindre 10,5 MT, en raison de la baisse des niveaux d'importation prévus en Chine, au Japon et en Corée du Sud, et d'une baisse marginale au Mexique. Ce rapport met en avant la production de viande du Brésil en 2023 dont celle de la viande de porc attendue en hausse de 3% à 1,3 M de tonnes.

MPB : baisse de 2,1 centimes dans la semaine à 2,033 euros

Au Marché du Porc de Plérin, le cours a enregistré, le lundi 10 octobre, sa première baisse depuis le 17 février dernier. Cette baisse minimale de 0,1 cent était cependant symbolique et laissait présager un retournement de situation. Cela ne s’est pas fait attendre puisqu’à l’issue de la seconde séance hebdomadaire, le jeudi 13 octobre, le cours a décroché de 2 centimes à 2,033 euros. Malgré cette baisse, le prix payé par le MPB se maintient en tête des prix européens, très proche du prix payé espagnol. Sans surprise, les offres de porcs sont en hausse saisonnière mais l’activité d’abattage à 373 550 porcs l’année dernière à la semaine 41 surpassait de 9 500 porcs (bases comparables) celle de cette semaine 41/2022 avec 369 015 porcs abattus (364 000 sans les nouveaux abattoirs entrés en 2022 dans la zone Uniporc). En revanche, les poids moyens sont en hausse sensible de 389 grammes à 94,84 kilos, mais encore inférieurs de 300 g à la même référence de l’an passé. Si le niveau des offres est toujours annoncé serré pour la fin de l’année, les 2 fériés à venir début novembre laissent augurer une tension plus vive entre les secteurs de la production et de l’abattage.

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