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Surface disponible par porc et performances de production

Quel est l'espace nécessaire pour optimiser les performances de production avec les poids d'abattage actuels ?

Article commenté

Effects of space allocation on finishing pig growth performance and carcass characteristics L. L. Thomas, R. D. Goodband, J. C. Woodworth, M. D. Tokach, J. M. DeRouchey, and S. S. Dritz. Transl. Anim. Sci. 2017.1:351–357. doi:10.2527/tas2017.0042
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Commentaire

Il existe de nombreux articles sur la densité en engraissement, mais ce qui est intéressant dans celui-ci, c'est qu’il respecte certains aspects importants: a) Maintien de la taille du groupe (9 animaux), alors que dans la plupart des articles, le nombre de porcs est modifié pour le même espace ce qui conduit à ce que le résultat est un effet mixte entre l’espace et la taille du groupe, b) les auteurs assurent qu’il n’y a aucune restriction d’espace pour les nourrisseurs et les abreuvoirs et c) les expériences ont été réalisées dans des conditions de thermoneutralité garantissant de bonnes conditions de confort. Pour cela, il est clair que cela aboutit à des conclusions assez solides.

La densité des animaux est un facteur clé en engraissement; de plus c'est l'un des critères les plus prisés par les consommateurs car ils associent un plus grand bien-être à une plus grande disponibilité de l'espace. Au cours des 20 dernières années, le poids moyen des porcs à l'abattoir aux États-Unis a augmenté (de 116 à 129 kg) sans que les installations d'engraissement aient été trop modifiées. Quelque chose de similaire se produit lorsque, sans modifier le poids d'abattage, la productivité des truies (sevrées/ truie / an) est augmentée en générant des lots de sevrage plus nombreux et par conséquent des problèmes de surpopulation ou d'entassement aux derniers stades de l'engraissement. Par contre, dans les pays chauds tels que l’Espagne, il est conseillé de travailler avec des densités plus basses par temps chaud afin d’éviter les épisodes de stress thermique; dans ces conditions, un porc occupe plus d'espace pour se reposer afin de favoriser le dégagement de chaleur par conduction. Etant donné qu'un porc reste couché pour se reposer plus de 80% du temps, s'assurer qu'il dispose d'un espace suffisant optimise son bien-être. Les réglementations de l'Union européenne relatives au bien-être animal exigent un espace minimum de 0,65 m2 par porc pour un poids vif de 100 kg (équivalent à une valeur de "K" de 0,030; "surface" = K * (PV)^0, 67), bien que des valeurs plus élevées soient recommandées dans certains pays.

Expérience

Les auteurs utilisent 405 porcs regroupés dans 36 enclos de 9 animaux et deux expériences équivalentes à deux bandes de production. Trois espaces différents (0,65, 0,74 et 0,84 m2 par porc) sont testés pour évaluer le poids vif maximal compatible avec les meilleurs résultats de production et l'effet possible sur la qualité de la carcasse. L'espace d'alimentation était de 7,9 cm linéaires / porc, un abreuvoir, sur caillebotis intégral, et de l'aliment toujours "à volonté".

Résultats

Les résultats ne montrent pas de différences significatives entre les traitements sur le rendement de la carcasse, l'épaisseur de la graisse dorsale ou la profondeur de la longe. Les auteurs indiquent que le principal effet de la restriction d'espace s'exerce sur l'ingestion d'aliments suivie de la croissance; mais, contrairement à d’autres études antérieures, l'indice de conversion ou l’efficacité alimentaire ne sont pas nécessairement modifiés. Ils indiquent également que le poids vif à partir duquel l'ingestion d'aliment est affectée serait de 120, 102 et 83 kg pour des espaces de 0,84, 0,74 et 0,65 m2 / porc. Ce résultat produit une valeur plus élevée de "k" entre 0,0334 et 0,0338. Par ailleurs, selon les auteurs, on ne sait pas si un espace supérieur à 0,84 pourrait améliorer les indices de production.

Conclusions et implications pratiques

En conclusion, l'espace nécessaire pour optimiser les performances de production des porcs logés en petits groupes et dans des conditions thermiquement neutres, abattus à 105 kg serait de 0,76 m2 / porc. Une surface de 0,65 m2 / porc ne garantit une ingestion optimale que jusqu’à 83 kg, dans le meilleur des cas, toutes les autres contraintes de production étant maîtrisées. La principale limitation de ces résultats est qu’ils ne permettent pas d’extrapoler les conclusions aux grands groupes, même si cela indique qu’il est en général nécessaire de laisser plus de place aux porcs à la fin de l’engraissement.

Résumé de l'article commenté

Effects of space allocation on finishing pig growth performance and carcass characteristics L. L. Thomas, R. D. Goodband, J. C. Woodworth, M. D. Tokach, J. M. DeRouchey, and S. S. Dritz. Transl. Anim. Sci. 2017.1:351–357. doi:10.2527/tas2017.0042

Contexte et méthodes: 405 porcs (PIC 327 × 1,050) ont été utilisés dans 2 expériences (Exp. 1, poids initial 66,1 ± 1,8 kg, Exp. 2 poids initial 60,8 ± 2,5 kg) pour évaluer la effets de la densité sur la croissance et les caractéristiques de la carcasse. Les porcs ont été logés aléatoirement dans des enclos lorsqu'ils sont entrés en engraissement. Les enclos ont été répartis en fonction du poids initial et ont été assignés au hasard à 1 des 3 traitements avec 7 ou 8 répétitions par traitement (Exp.1 et 2, respectivement). Il y avait 9 porcs par enclos et les divisions ont été ajustées pour fournir 0,84, 0,74 ou 0,65 m2 par porc. Dans chaque enclos, il y avait un nourrisseur pour aliments secs sur un seul côté avec deux accés de 35,6 cm x 11,4 cm (longueur x largeur) et un abreuvoir.

Résultats: Dans les deux expériences, le GMQ et la consommation ont diminué (linéaire, p <0,019) avec la réduction de l'espace par porc, sans différences sur la conversion. Dans l’expérience 2, il eut marginalement une amélioration linéaire (P = 0,061) de la conversion en réduisant l’espace disponible entre les jours 42 et 56. Le poids final était de 3,8 et 5,3 kg plus élevé (linéaire, P ≤ 0,005) dans les expériences 1 et 2, respectivement, en comparant les traitements de 0,84 à 0,65 m2 par porc. Avec une valeur "k" de 0,0336, la consommation et, par conséquent, le GMQ, auraient dû commencer à diminuer lorsque les porcs ont atteint 121,2; 101,7 et 83,3 kg à 0,84; 0,74 ou 0,65 m2 par porc, respectivement. Dans l'expérience.1, nous avons trouvé une réduction marginale de la consommation en réduisant l'espace à partir d'un poids moyen de 80,3 kg (j14, linéaire, P = 0,072). Dans la deuxième expérience, la consommation et, par conséquent, le gain de poids, ont linéairement diminué (P <0,029) à partir d’un poids moyen de 74 kg, à mesure que la densité augmentait, avant que les porcs atteignent la valeur "k" qui aurait dû influencer la performance. On ignore si la croissance a été affectée par le traitement de 0,84 m2, qui était le plus grand espace. En général, ces études indiquent que la réduction de l’espace a conduit à un gain de poids plus faible provoqué par une réduction de la consommation. Les données suggèrent que la valeur k acceptée de 0,0336 pourrait sous-estimer l'impact de la limitation d'espace sur la consommation et la prise de poids chez les porcs en finition.

Conclusion: notre essai a permis de déterminer les effets de la densité sur les performances sans affecter le résultat en limitant l'espace de nourrisseur par porc. Les différences de performances de l'expérience, comparées à celles attendues à partir des revues bibliographiques, peuvent être attribuables à la taille du groupe, au comportement ou à d'autres variables physiologiques. Nous ne savons pas si ces variables ont contribué aux effets négatifs sur les performances en réduisant l'espace.

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