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Systèmes de logement des truies gestantes en groupe (I)

La nouvelle législation européenne vise à éviter ou à réduire les principaux problèmes de bien-être chez les truies gestantes. Le placement dans des cages entraîne le développement de stéréotypies, ...

Introduction

Figure 1. Le placement en cages suppose une restriction importante des mouvements et aboutit parfois à des troubles du comportement et à diverses pathologies, comme des ulcères sur différentes parties du corps.

La nouvelle législation européenne vise à éviter ou à réduire les principaux problèmes de bien-être chez les truies gestantes. Le placement dans des cages entraîne le développement de stéréotypies, d'apathie, de stress social (de par l'impossibilité de résoudre les interactions avec les autres animaux), de boiteries et d'ulcères de décubitus provoqués par un espace restreint.

Les stéréotypies

Les stéréotypies sont certainement le problème lié au bien-être le plus étudié chez les truies gestantes. Le terme " stéréotypie " fait référence à toute séquence de mouvements répétitive, invariable et sans fonction apparente. La vidéo suivante (vidéo 1) présente les principales stéréotypies que l'on retrouve chez les truies gestantes.

Vidéo 2. Les agressions avec contact physique tendent à se réaliser au cours des premières 24 heures suivant le mélange des animaux. Par la suite, les agressions se limitent habituellement à de simples grognements.

Les agressions se produisent principalement lors du groupement ou regroupement d'animaux et permettent d'établir une hiérarchie. En général, les agressions avec contact physique interviennent principalement au cours des premières 24 heures qui suivent le regroupement des animaux. Il est important toutefois de tenir compte de facteurs comme la conception des installations, la taille du groupe et la manipulation lors du mélange d'animaux. En outre, les agressions sont réduites si les truies disposent d'espace suffisant pour se soustraire aux attaques de leurs congénères et de clôtures pour se protéger. Dans les grands groupes, le nombre d'agressions est réduit car des sous-groupes se forment et chaque animal dispose ainsi de plus d'espace pour esquiver les attaques. Pour autant, et dès que cela est possible, il est préférable de former de grands groupes.

Un des systèmes suggérés est celui des groupes dynamiques qui suppose un flux régulier d'animaux (certaines se rendent en salle de maternité et d'autres arrivent des premières cases de gestation). Dans ce cas, il est préférable d'introduire plusieurs animaux à la fois et d'exposer préalablement les animaux du groupe déjà formé à des stimuli visuels, auditifs ou olfactifs provenant des individus qui vont être introduits.

Dès lors que la hiérarchie est établie, le niveau d'agressions est affecté par le degré de concurrence pour les ressources. Il arrive que jusqu'à 10 % des animaux soient incapables de s'adapter à des systèmes de logement en groupe de par la concurrence qu'il existe pour accéder aux aliments. Il est donc important de sélectionner un système d'alimentation qui minimise les rivalités. Administrer une source d'aliment de faible densité comme la paille ou la pulpe de betterave pourrait être d'une grande utilité.

Commentaires de l'ISPAIA

L'observation d'escarres en élevage peut évoquer un problème de bien être mais il conduit surtout à discuter l'état du troupeau et à s'intéresser au plan d'alimentation. En effet, ils apparaissent sur les parties osseuses saillantes et donc plutôt sur des animaux maigres. Leur observation en gestante nous ramène alors en maternité, stade au cours duquel ils apparaissent souvent sur les truies qui maigrissent le plus.

Cette appréciation de l'état des truies nous amène aussi à évoquer les stéréotypies. Le logement a été effectivement souvent avancé comme étant la cause de ces manifestations. Néanmoins, Veuille et ses collaborateurs ont montré en France (1996) un taux élevé, entre 50 et 60%, et cela quel que soit le mode de logement. C'est en groupe qu'il y en avait moins mais les auteurs précisaient que cela était peut être du à des difficultés supérieures pour les observer. Ils considéraient que leur expression était vraisemblablement plus le reflet du rationnement auquel sont soumises les truies.

En conduite en groupe, il convient d'être tout particulièrement attentif à la gestion des agressions. Comme l'évoquait Pageat aux RIPP de 2002, il est judicieux de fractionner les grandes cases, d'aménager des cloisons pour offrir des zones de replis aux truies dominées. Spoolder, cité par Meunier-Salaün dans une revue sur le sujet en 2002, insiste lui aussi sur la constitution de sous-groupes en conduite dynamique. Ce mode d'élevage n'est pas encore bien développé en France. Par exemple, des cases de plus de 40 truies (dynamiques ou non) ne concernaient que 4,2 % des 310 éleveurs conduisant en groupe interrogés par l'ITP (Courbourlay, 2003). Pourtant, nul doute que nous allons envisager ce système. En Europe du Nord, des cases de 100 truies et plus conduites en dynamique existent. Karsten Dalby, vétérinaire danois invité aux RIPP de 2002, déclarait que c'était son système préféré.

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