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Techniques de laboratoire pour évaluer la réponse immunitaire des anticorps chez le porc

Cet article explique comment fonctionnent et sur quoi se basent les tests ELISA, de séroneutralisation (SN), d'hémagglutination (HI) et IPMA.

ELISA (dosage d'immunoabsorption par enzyme liée)

La technique ELISA (de l'anglais enzyme-linked immunosorbent assay) est largement utilisée pour la détection quantitative des anticorps contre les agents pathogènes dans les fluides biologiques et présente une spécificité et une sensibilité élevées. Elle est réalisée sur des plaques de microtitrage à 96 puits et est basée sur l'interaction antigène-anticorps et sur une réaction dépendant d'enzymes (colorimétrique, fluorescente ou chimioluminescente). Les valeurs de densité optique (DO) mesurées par un spectrophotomètre peuvent être directement ou indirectement proportionnelles à la concentration / quantité d'anticorps détectés.

Pour détecter des anticorps totaux anti-viraux ou anti-bactériens / mycoplasmes, on utilise un test ELISA indirect dans lequel un antigène de l'agent pathogène est fixé à la phase solide (puits) et on incube l'échantillon pour former un complexe anticorps-antigène. Ensuite, un anticorps secondaire conjugué est ajouté pour générer le signal de lecture. Ce système permet d'évaluer de nombreux échantillons avec un seul anticorps secondaire conjugué.


Figure 1: ELISA indirect pour la détection d'anticorps anti-Chlamydia dans le sérum.

Figure 1: ELISA indirect pour la détection d'anticorps anti-Chlamydia dans le sérum.

Les tests ELISA de compétition et d'inhibition quantifient les anticorps de l'échantillon en fonction de leur capacité à interférer avec un test pré-titré. Dans les deux tests, l'échantillon est ajouté à un système pré-titré et l'activité de liaison est déterminée à partir du degré d'interférence.

Par exemple, pour détecter la réponse humorale au SDRP, la protéine N du virus est utilisée pour capturer tous les anticorps spécifiques dirigés contre le SDRPv dans des plaques à 96 puits recouverts d'antigène. Un anticorps secondaire conjugué à la peroxydase est ensuite ajouté pour visualiser les anticorps anti-SDRPv capturés.

La réponse immunitaire humorale varie d'un animal à l'autre et les niveaux d'anticorps détectés ne reflètent pas nécessairement la virulence de la souche de SDRPv. De plus, les anticorps maternels peuvent interférer, générant des faux positifs. En général, les anticorps ELISA permettent la détection des anticorps totaux, qui sont l'ensemble des plasmocytes circulants et des lymphocytes B à mémoire spécifiques à des agents pathogènes particuliers, et donc, afin de détecter de façon adéquate la réponse mémoire humorale, il est essentiel de détecter les anticorps neutralisants les virus dirigés contre les épitopes immunodominants. La détection d'anticorps totaux par ELISA peut fournir des informations utiles sur la séroconversion et l'effet potentialisateur des vaccins et / ou d'infections subséquentes.

Séroneutralisation virale (SN)

Le test SN permet la détection et la quantification d'anticorps neutralisants spécifiques pour un virus dans un échantillon de sérum. Normalement les séries de dilution au 1/2 de l'échantillon de sérum sont pré-incubées avec une quantité connue de virus, puis ajoutées aux cellules cibles sensibles à l'infection virale. Cela permet aux virus non neutralisés d'infecter les cellules et de déterminer quelle est la dilution la plus élevée capable de neutraliser l'infection virale et la présence d'un effet cytopathogène.

Les dosages SN sont très sensibles et spécifiques, ils mesurent le titre d'anticorps neutralisant après infection ou vaccination. La quantification du titre peut être basée sur la présence ou l'absence de l'effet cytopathogène ou la preuve d'une infection virale par une technique immunoréactive. Le test SN est utile pour évaluer le niveau de réactivité croisée sérologique entre les antisérums et les isolats viraux pour évaluer et corréler la protection croisée.

Figure 2a: Séroneutralisation (SN) pour la détection d'anticorps dirigés contre l'herpèsvirus bovin de type 1 (BHV-1) dans le sérum.

Figure 2a: Séroneutralisation (SN) pour la détection d'anticorps dirigés contre l'herpèsvirus bovin de type 1 (BHV-1) dans le sérum.

Figure 2b: Séroneutralisation(SN) pour la détection des anticorps contre le virus de la diarrhée virale bovine (BVDv) dans le sérum.

Figure 2b: Séroneutralisation(SN) pour la détection des anticorps contre le virus de la diarrhée virale bovine (BVDv) dans le sérum.

Test d'hémagglutination (HI)

Il s'agit d'un test sérologique pour la détection des anticorps qui repose sur le principe selon lequel l'hémagglutinine des virus grippaux, comme d'autres virus, a un effet hémagglutinant sur les globules rouges. C'est donc la méthode standard pour la détection d'anticorps anti-influenza. Cela signifie que le sang coagulera lorsque ces virus seront ajoutés, car les globules rouges se lieront à l'hémagglutinine à la surface du virus.

Les anticorps spécifiques induits en réponse immunitaire humorale à l'infection ou à la vaccination avec le virus peuvent inhiber l'agglutination en se liant aux hémagglutinines.

Si l'échantillon contient des anticorps spécifiques contre l'hémagglutinine, une réaction antigène / anticorps se produit lorsque le virus de la grippe est ajouté. Cela sera mis en évidence avec l'addition suivante d'érythrocytes: ils ne s'agglutineront plus car la réaction sera inhibée.

Le titre sérique peut être utilisé pour déterminer les dilutions auxquelles l'hémagglutination est encore inhibée. La valeur réciproque de la dilution la plus élevée à laquelle l'hémagglutination est encore inhibée fournit le titre d'anticorps.

Figure 3: Test d'hémagglutination pour la détection des anticorps anti-Brucella dans le sérum.

Figure 3: Test d'hémagglutination pour la détection des anticorps anti-Brucella dans le sérum.

Test d'immunoperoxydase en monocouche (IPMA)

Le test IPMA est largement utilisé pour la détection d'anticorps contre les virus, en particulier ceux qui n'ont pas d'effet cytopathogène, comme le PCV2. Les anticorps neutralisants (NA) sont les principaux responsables de la protection et de la disparition de l'infection. Comme il existe une corrélation positive entre les titres d'anticorps IPMA et les titres d'anticorps NA, les titres d'IPMA peuvent être considérés comme une mesure indirecte de NA. L'IPMA n'est pas le test de choix pour les diagnostics de routine, car il dépend de cultures cellulaires infectées par des virus et l'analyse de nombreux échantillons de sérum est relativement lente. Pour ces raisons, le test IPMA est souvent remplacé par des tests plus automatisés, qui ont une lecture objective finale, comme l'ELISA.

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