Avortement / mort-né/ porcelets chétifs et placentas |
La maladie infectieuse provoque souvent les mêmes signes cliniques que l'on observerait si l’agent était en rapport avec d'autres organes ou avec une infection généralisée, comme une température importante, de l'inappétence continue, des avortements, des retours anormaux en chaleurs ou une plus grande incidence de mort-nés, de momifiés ou de porcelets chétifs.
Si aucun de ces signes n'est observé, il est probable que le problème est en rapport avec la conduite d’élevage ou des causes physiologiques ou nutritionnelles.
Si une simple analyse de sang n'apporte pas d'information, des tests sérologiques comparatifs (cinétiques d'anticorps) seront nécessaires pour un diagnostic fiable.
Ci-dessous les sept maladies principales sont citées par ordre de probabilité, à l'exception des trois premières qui, dans des régions indemnes, doivent être toujours écartées en premier lieu.
1) Pestes porcines (PPA et PPC)
Portée morte de PPC |
Il existe plusieurs techniques antigéniques (PCR, RT-PCR, immuno-histochimie, hybridation in situ) et aussi des tests ELISA antigène. Il existe aussi différents tests sérologiques pour les animaux rescapés (anticorps).
2) Virus de la maladie d'Aujeszky
Cette maladie produit des avortements 10-20 jours après la maladie clinique à tout moment, particulièrement pendant les 2 premiers mois de gestation. Les truies peuvent présenter tous les symptômes d'une infection: fièvre, anorexie, prostration…etc. Les analyses d'une plus grande fiabilité sont l'histologie avec des inclusions et l'immuno-histochimie. Il existe plusieurs tests ELISA.
3) Brucellose (Brucella suis)
Elle est généralement transmise par le verrat, ce qui provoque un avortement précoce et, en général, des orchites sur les verrats. On peut faire une culture à partir des ganglions lymphatiques. Des titres positifs apparaîtront sur le troupeau, mais il peut y avoir une réaction croisée avec Yersinia et, dans beaucoup de cas les faux positifs sont plus nombreux que ceux touchés par B. suis.
La brucellose devra ensuite être prise en compte pour ce qui concerne les risques de zoonose..
4) Leptospirose (L. interrogans variété sérologique pomona et parfois aussi muenchen et bratislava)
Après l'introduction d'animaux infectés, des avortements se produisent sur les 2-3 dernières semaines de gestation ; ils peuvent être accompagnés de sécrétions vulvaires avec parfois des porcs chétifs. On peut isoler l'agent infectieux des tissus fœtaux et de l'urine de la truie. On trouvera des anticorps dans les liquides thoraciques des porcelets mort-nés. Les échantillons comparatifs de sérum montreront des augmentations des titres sur les truies ayant avorté.
5) SDRP
Possibles épidémies de troubles de la reproduction avec des avortements, de la mortinatalité, des momifiés et une augmentation de la mortalité avant sevrage. L'isolement du virus à partir du poumon, des amygdales, du sérum ou des ganglions lymphatiques est de grande utilité, comme le sont les méthodes de détection de l'antigène (hybridation in situ et PCR). Il existe aussi une grande variété de techniques sérologiques
6) Parvovirus porcin
Dissémination intra-utérine de l'infection |
7) SMEDI
C'est une maladie mal définie et semblable à la parvovirose. Elle est sporadique, affecte principalement les truies primipares et produit des portées de petite taille, des mort-nés, des momifiés, de la mortalité embryonnaire et de l’infertilité. Le virus est difficile à isoler, le poumon fœtal étant la partie la plus appropriée pour l’isolement. On peut trouver des anticorps chez le fœtus (de plus de 16 cm).
Différence entre un poumon de mort-né (à gauche) et un poumon ayant respiré |
Les six facteurs qui provoquent des problèmes non infectieux sont des facteurs de conduite d ‘élevage, des facteurs d’ambiance, des facteurs d'alimentation et de nutrition, et, les plus importants ceux concernant le verrat, la truie…ainsi que le superbe « pot pourri » connu sous le nom d’infertilité saisonnière !
Stan Done. Veterinary - Laboratories Agency (Royaume-Uni)