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Cas clinique: Conduite en bandes

Description de l'élevage
21 Juillet 2009
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Description de l'élevage
Il s'agit d'un élevage qui a été loué pour la production de porcelets en PS.

  • C'est un petit élevage, avec 52 places de maternité qui fonctionne en bandes à la semaine.
• Il dispose de 6 salles de maternité aux nombres différents de truies : 4 salles de 8 places et 2 salles de 10 places.
• De plus, il dispose seulement de 2 salles de 280 places de sevrage chacune et une petite salle pratique d'une capacité d'environ 70 porcelets.



En ayant 6 salles de maternité et avec un nombre différent de places, il est impossible que les salles de maternité soient en tout plein-tout vide strict en fonctionnant en bandes à la semaine. Le pire est encore la situation au sevrage, où on doit constamment mélanger les porcelets de différents âges et où on réussit rarement à vider une salle pour pouvoir la nettoyer.

Pour résoudre ces problèmes, on décide que l'élevage doit fonctionner par bandes supérieures à une semaine.

L'espace en gestantes est le suivant :

  • 4 cases d'une capacité de 15 truies chacune, 2 d'entre elles sont utilisées pour l'adaptation des cochettes,
• 170 places gestante en cages.

Comme l'élevage est loué et comme on est en temps de crise, on ne peut envisager aucun type d'extension de l’élevage, ni du côté maternité, ni du côté ni du côté gestante et ni du côté sevrage.


Première approche
La répartition du nombre de salles de sevrage et de maternité est assez mauvaise, car aucune ne permettra de fonctionner en bandes à la semaine.



Une bonne option serait la conduite en bandes toutes les 3 semaines. Avec un objectif d'environ 26 mises-bas par bande, l'élevage fonctionnerait parfaitement. Cependant, cela représenterait de perdre des mises-bas par rapport à la situation actuelle. On passerait de 12 actuellement par semaine à 26 toutes les 3 semaines ce qui ne convient pas à la société qui doit payer un loyer fixe et le salaire d'un employé et d'un aide indépendamment des porcelets sortis.

Pour fonctionner en bandes toutes les 2 semaines, (objectif de 26 mises-bas / 2 semaines), il manquerait d'espace en gestantes (on aurait besoin de 250 places) et par conséquent on ne peut pas choisir cette solution. C'est le même problème, et encore plus grave, que l'on rencontrerait dans le cas d’une conduite en bandes toutes les 4 semaines (objectif de 52 mises-bas / 4 semaines).

La seule option qui reste est la conduite en bandes toutes les 5 semaines (52 mises-bas / 5 semaines). Cependant, cet élevage marche de façon trop juste pour appliquer ce système. Le grand problème de ce système est qu'au sevrage, beaucoup de truies sont déplacées d'un coup et cela demande de l’espace avec des cases ou des salles de gestantes supplémentaires.

On aurait besoin au minimum de 208 places (objectif de mises-bas (52) x 4 lots présents en gestante ). Ceci sans compter l'espace supplémentaire pour les truies à retour, les anœstriques, les nullipares qui doivent être adaptées aux lots…Pour être bien, il faudrait un minimum de 225 places en gestantes.

L'élevage dispose seulement de 200 places en gestantes. Un autre problème serait qu'un porcelet sortirait relativement jeune de l'exploitation (avec 3 semaines de lactation + 4,5 de PS).


Approche complémentaire (1)
En fonctionnant par bandes toutes les 5 semaines, le plus courant est de sevrer à 21 jours pour que le cycle de reproduction de la truie soit de 20 semaines (16,5 de gestation + 3 de lactation + 0,5 de venue en chaleurs). 20 est divisible par 5, ce qui fait que l'on a exactement 4 lots de truies dans l'élevage. Cependant, on a la possibilité de sevrer à 28 jours avec le petit problème d'allonger le cycle des truies à 21 semaines, ce qui n'est pas divisible par 5.



Dans ce cas, l'ordre des tâches courantes est modifié : les inséminations (I) et les mises-bas (MB) se déroulent sur une même semaine. Le rythme normal des tâches : S/I/MB/0/0 passe à S/I+MB/0/0/0. Cependant, une fois par cycle, on aura un lot avec un rythme "normal".

Semaine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
Tâches S I+MB 0 0 0 S I+MB 0 0 0 S I+MB 0 0 0 S I MB 0 0 0

S: Sevrage, I:Insémination, MB: Mise-bas, 0: aucune des autres activités.

Cette répartition de tâches ne présente pas vraiment d'inconvénients et, d’emblée, on règle le problème de sortir un porcelet trop petit car on gagne une semaine de plus en lactation.

Approche complémentaire (2)
  • Tout en augmentant l'âge au sevrage, on pourrait sevrer une partie des truies quelques jours avant (par exemple environ 20 truies le lundi de la semaine du sevrage). Ces truies seraient sevrées 3 jours avant ce qui est prévu (avec environ 25 jours de lactation).
• Leurs porcelets entreraient dans la première salle de sevrage.
• Les salles de maternité vidées seraient nettoyées rapidement pour faire entrer 20 truies du lot qui devrait mettre bas la semaine suivante.
De cette façon on gagnerait 20 places qui sont celles qui nous manquent pour finir de sevrer le reste du lot.



Proposition finale
Une solution à envisager serait de commencer à inséminer le vendredi/samedi, mais cela présente l'inconvénient d’avoir à faire pas mal d'inséminations en fin de semaine et de répartir à l’excès le total des inséminations sur les 5-6 jours.



L'autre possibilité serait d'administrer un progestagène synthétique aux truies sevrées le lundi pour empêcher eur venue en chaleur, de façon à ce qu'elles y arrivent comme si elles avaient été sevrées le jeudi avec le reste du lot. Pour ce faire, le traitement doit commencer le dimanche avant le sevrage et se terminer le jeudi du sevrage. Ainsi, on inséminerait la plupart des truies le lundi et le mardi.

La répartition des activités sur la semaine des sevrages serait la suivante :

SEMAINE 1: SEVRAGES
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Déplacer les truies en gestation et contrôle de la gestation confirmée   Introduire les truies dans les salles de mises-bas disponibles        
SEVRAGE DE LA MOITIE DU LOT   Déplacer les truies en gestation et contrôle de la gestation confirmée SEVRAGE DE LA MOITIE DU LOT Terminer de nettoyer la maternité avant la mi-journée    
Nettoyer la maternité   Dernier jour de progestagène synthétique aux truies sevrées Nettoyer la maternité Demander la semence pour les inséminations du lundi suivant    
Progestagène synthétique aux truies sevrées            

Ce système permet de fonctionner en bandes toutes les 5 semaines dans des élevages qui ont été conçus pour fonctionner en bandes à la semaine avec des rotations en maternité de 5 semaines et qui, pour cette raison se retrouvent avec un manque de places en gestantes au passage d'une conduite en bandes toutes les 5 semaines.

Commentaires
Ce cas traite de la mise en place d'une conduite en bandes toutes les 5 semaines dans des élevages avec peu d'espace en gestante.

Le plus courant c'est que les élevages qui fonctionnent en bandes toutes les 5 semaines sèvrent des porcelets à 21 jours. Cependant, il est possible d'augmenter l'âge au sevrage à 28 jours dans le but de mieux amortir les installations et d'introduire des porcelets plus âgés en PS.

Le sevrage à 28 jours continue de permettre le tout plein tout vide
.

Le remplissage de salles de maternité d'un élevage qui fonctionne en bandes toutes les 5 semaines en sevrant à 21 jours est résumé sur le tableau suivant. Les évènements signalés arrivent à l’essentiel des truies du lot.

Semaine 1 2 3 4 5
Salle 1

Entrée des truies : au plus tard le lundi

Mise-bas : autour du jeudi

Truies à 3 jours de lactation en fin de semaine

Truies à 10 jours de lactation en fin de semaine Truies à 17 jours de lactation en fin de semaine

Truis à 21 jours de lactation le jeudi (jour du sevrage)

Nettoyage des salles
ide sanitaire

Entrée des truies : à la fin de la semaine ou au début de la suivante

Si les lots sont parfaitement structurés (sans truies avancées), on dispose de 2 semaines pour nettoyer, réaliser le vide sanitaire et introduire les truies.
Ce grand temps de vide sanitaire est très bon d'un point de vue sanitaire parce qu'il laisse de la marge pour bien nettoyer et laisser "reposer" les installations.
Mais, d'un point de vue productif, il peut être vu comme une perte d'amortissement des bâtiments.
On pourrait allonger le sevrage d'une semaine (à 28 jours) et il nous resterait encore une semaine pour réaliser le vide sanitaire et l'introduction des truies.

Le sevrage à 28 jours modifie légèrement la répartition des tâches

Avec un sevrage à 21 jours, on atteint une durée de cycle de reproduction de 20 semaines (16,5 de gestation + 3 de lactation + 0,5 de venue en chaleurs). Ces 20 semaines sont divisibles par l'intervalle entre les lots (5) en donnant un nombre entier (4).

Comme l'intervalle entre les inséminations est de 5 semaines, au bout de 15 semaines (la semaine 16) 3 lots ont passé et donc la semaine 16 on reprend les inséminations.
Les mises-bas arrivent la semaine 17 puisque la durée de gestation de la truie est de 16 semaines et demie.

L'ordre des tâches est : S/I/MB/0/0/S/I/MB/0/0
S: Sevrage, I:Insémination, MB: Mise-bas, 0: aucune des autres activités.

Cependant, quand on passe à un sevrage à 28 jours, le cycle de reproduction s'allonge à 21 semaines. 21 n'est pas divisible par 5 ce qui entraîne une distorsion dans la réparation des tâches.
En retardant le sevrage d'une semaine, on retarde aussi l’insémination. Tout ceci entraîne deux effets ::

  1. Les inséminations sont groupées avec les mises-bas sur la même semaine,

2. Il y a un lot qui "s'allonge" d'une semaine chaque fois qu'un cycle se termine (chaque 21 semaines).

De cette façon, la programmation des tâches pendant un cycle complet (21 semaines) reste le suivant :

S / I + MB / 0 / 0 / 0 / S / I + MB / 0 / 0 / 0 / S / I + MB / 0 / 0 / 0 / S / I / MB / 0 / 0 / 0

Le décalage des tâches n'est pas trop grave et il peut même être favorable car il centre les principales activités de l'élevage sur seulement 10 jours tous les 35. Ce seront 10 jours de travail très intensif car on concentrera les 3 principales tâches de l'élevage (sevrage, insémination, mises-bas). Comme on regroupe les évènements de 5 semaines, le niveau de travail pendant ces 10 jours sera celui d'une exploitation de plus de 1000 truies. L'intervention de 2 ouvriers sera nécessaire et avec un horaire très intensif. Ensuite on aura 3 semaines avec très peu de volume de travail.

D'autre part, l'administration de progestagène synthétique sert à retarder la venue en chaleurs des truies qui ont déjà été sevrées. Elle a un effet similaire à celui de la progestérone et doit être administrée tous les jours dans la ration alimentaire tant que l'on ne veut pas que la truie vienne en chaleur.

De cette façon, on peut sevrer une partie du lot de truies plusieurs jours avant et parfaitement coordonner la venue en chaleur avec le reste du groupe de truies sevrées le jeudi. Cette pratique permettra de gagner des places en gestantes car on ne déplacera pas toutes les truies d'un seul coup.

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