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réponse de Bruno Lemaire

lili

1 29-Sep-2010 11:06 (il y a 13 ans 5 mois 28 jours)

Réponse de Bruno LE MAIRE à la lettre ouverte de l’APLI, Coordination Rurale et Confédération Paysanne publiée dans Ouest France, adressée au Ministre.


Vous m’avez interpellé dans une lettre ouverte publiée par Ouest France le 15 septembre dernier. Je réponds bien volontiers à vos observations.

1. Je suis un homme de dialogue. Vous le savez, puisque ma porte vous a toujours été ouverte depuis plus d’un an. Les réunions de travail sur les filières comme les réunions de préparation de la Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche (LMAP) se sont toujours tenues en présence de tous les syndicats représentatifs. En revanche, je refuse la violence. Je
m’étonne que vous n’ayez pas encore condamné les actions qui ont eu lieu à Rennes lors du SPACE.
Depuis la rentrée, je me suis rendu dans des exploitations agricoles en Normandie, en Saône-et-Loire, dans le pays basque, en Alsace, dans le Var. J’ai rencontré des centaines de paysans dans la difficulté, certains frappés par les calamités naturelles, d’autres étranglés par l’augmentation du prix de l’alimentation animale : nous avons cherché des solutions ensemble. Nous ne construirons l’avenir de l’agriculture française que dans le rassemblement et le dialogue.

2. L’élevage est aujourd’hui ma préoccupation majeure. C’est pourquoi le Président de la République et le Premier ministre ont accepté de débloquer 300 millions d’euros sur trois ans pour accompagner le développement de nos filières. C’est un effort considérable dans une période de rétablissement des comptes publics. Cet effort, je tiens à vous le dire, est celui de tous les Français.
Personne n’a donc le droit de le mépriser. Je vous invite à participer aux travaux sur la mise en place de ces plans, dans un esprit constructif.

3. Je crois profondément dans l’agriculture française. Elle a tous les atouts pour réussir.
Depuis un an, quelles que soient les difficultés qui demeurent dans certaines régions, la situation s’est améliorée. Les faits sont là : le secteur des fruits et légumes a connu une meilleure saison, notamment grâce à l’accord de réduction volontaire des marges signé sous l’autorité du Président de la République; le prix du lait est remonté à 300 euros la tonne, contre 260 euros à la même période l’année dernière; la viticulture se renforce; la filière ovine se rétablit. Nous sommes donc dans la bonne direction. Mais pour confirmer ces résultats et améliorer encore le revenu des producteurs, nous avons besoin des nouveaux instruments économiques prévus par la LMAP : des contrats écrits entre producteurs et industriels, sous le contrôle de la puissance publique, comme vous l’avez souhaité, pour donner de la visibilité sur plusieurs années; un dispositif de protection des terres agricoles pour lutter contre la spéculation; un observatoire des prix et des marges renforcé qui, contrairement à ce que vous indiquez, aura les moyens de corriger les injustices constatées. Notre projet aboutira au renforcement des producteurs et au maintien d’une agriculture forte et diversifiée partout sur le territoire français.

4. La loi a confié un rôle important aux interprofessions. Quoi de plus normal que de laisser l’initiative aux acteurs du secteur agricole ? Mais comme je l’ai déjà indiqué, l’État reprendra la main si les interprofessions ne parviennent pas rapidement à un accord, notamment sur la définition des modèles de contrat. Par ailleurs, comme je l’ai dit au Parlement, il est dans l’intérêt des interprofessions d’ouvrir le dialogue avec toutes les organisations syndicales représentatives. Cessons de nous quereller entre nous, alors que les défis sont immenses. Travaillons dans un esprit de responsabilité, et sans nier les réalités économiques européennes.
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