Diarrhée néonatale chez les porcelets - Coccidiose et Clostridium

Dans les articles précédents, nous avons abordé certains des principaux agents pathogènes à l’origine de la diarrhée néonatale chez les porcs: Escherichia coli entérotoxinogène, Clostridium perfringens de type C et virus (TGEV, PEDV, rotavirus). Dans cette quatrième et dernière chronique, nous décrirons la coccidiose et le clostridium.

La coccidiose chez le porc est causée par un parasite appelé Cystoisospora suis (C. suis; anciennement appelé Isospora suis). Il existe plusieurs autres coccidies (du genre Eimeria), qui peuvent infecter les porcs, mais elles n’ont généralement pas de conséquences négatives, même si dans certains cas, elles peuvent causer des maladies chez les jeunes adultes. C. suis est un agent pathogène fréquent chez les porcelets sous la mère, dans le monde entier. Par exemple, il a été rapporté qu’il est présent plus de 75% des exploitations en Allemagne, en Autriche et en Suisse, et dans près de 70% des élevages en Chine ou en Pologne. C’est un parasite protozoaire intracellulaire, avec un cycle de vie qui peut être divisé en trois étapes.

Premièrement, les porcelets sont infectés par l’absorption orale d’oocystes sporulés présents dans les fèces d’animaux précédemment contaminés. Une fois les oocystes ingérés, les sporozoïtes sont libérés de ces oocystes et ils peuvent pénétrer dans les cellules épithéliales de l’intestin grêle, se répliquer et détruire progressivement les cellules intestinales. Cette étape endogène conduit à une nécrose des entérocytes, entraînant des lésions intestinales telles que l’atrophie des villosités et la fusion. Les dommages intestinaux entraînent souvent une diarrhée non hémorragique et malabsorptive, aqueuse ou grasse, généralement jaunâtre à blanche avec une odeur désagréable. Des lésions pathologiques et des signes cliniques peuvent être observés environ 3 à 5 jours après l’infection (généralement entre 5 et 21 jours), tandis que l’excrétion d’oocystes dans les fèces se produit après cinq jours.

Généralement, la morbidité est élevée alors que la mortalité est relativement faible, mais l’état de santé du porcelet peut être grandement affecté en présence de co-infections bactériennes ou virales. L’impact économique de la coccidiose chez les porcs peut être important car les porcelets qui ont été touchés montrent souvent un faible gain de poids et des performances réduites.

Pour éviter la coccidiose chez les porcelets, la clé est d’empêcher le contact avec le parasite, en réduisant le nombre d’oocystes dans l’environnement ou en les inactivant par des mesures d’hygiène appropriées, par exemple un nettoyage à la vapeur ou l’utilisation de désinfectants aux propriétés anticoccidiennes. Chez les animaux contaminés, l’utilisation de médicaments anticoccidiens est utile. Parce que C. suis provoque des dommages intestinaux au cours de son cycle, le soutien des entérocytes pendant la phase difficile peut aider à réduire l’impact négatif de la maladie.

Dans un essai à grande échelle mené en Espagne (étude 20-039-P-P), il a été observé que la mortalité avant le sevrage était plus élevée dans les maternités positives à la coccidiose. Lors de l’utilisation du Tonisity Px (une boisson protéinée isotonique, qui cible et soutient directement les entérocytes) du jour 2 au jour 8 de vie, il a été observé que la mortalité avant le sevrage était considérablement réduite dans les salles positives à la coccidiose. Par conséquent, cela suggère que Tonisity Px peut être utilisé avec succès comme un soutien complémentaire de la santé intestinale, avec les traitements anticoccidien.

Clostridium perfringens type A et Clostridium difficile

Les bactéries Clostridium sont des bacilles à Gram positif formant des spores. Le C. perfringens de type A et le C. difficile ont été décrits comme des causes importantes de diarrhée néonatale chez les porcelets, mais l’importance de ces agents pathogènes n’est pas claire, car les deux bactéries font partie du microbiote intestinal normal chez les porcelets et leurs toxines peuvent également être trouvées à des niveaux comparables dans le contenu intestinal de porcelets sains, ou malades.

Clostridium perfringens type A (CpA) produit des toxines et ne semble pas causer de diarrhée par adhérence ou destruction de l’épithélium intestinal. Chez l’homme, le CpA produit une entérotoxine et provoque une intoxication alimentaire. Il a été suggéré que cette toxine est impliquée dans l’entérite CpA chez les porcs, mais la présence du gène de l’entérotoxine dans le CpA porcin n’est pas très courante.

Les signes typiques de l’entérite CpA chez les porcs nouveau-nés comprennent une diarrhée crémeuse et blanchâtre qui peut être observée environ un à deux jours après la naissance. Dans l’intestin, une nécrose du sommet des villosités peut être observée, mais pas toujours.

Le Clostridium difficile est une cause importante de diarrhée chez l’homme. Cette bactérie peut également provoquer une diarrhée néonatale chez les porcs, par l’action de toxines spécifiques. Il affecte les porcelets principalement au cours de la première semaine de vie, et les symptômes sont observés dans environ un tiers des portées touchées. Les porcelets infectés par le C. difficile ont souvent des fèces molles à presque liquides, une perte d’état corporel et parfois une dyspnée, une distension abdominale et un œdème scrotal.

D’autres agents pathogènes, tels que différentes souches d’E. Coli ou d’Enterococcus faecium, ainsi que les salmonelles ou certains parasites et virus, peuvent également causer la diarrhée chez les porcs nouveau-nés, mais ils sont considérés comme beaucoup moins courants que ceux dont nous avons discuté dans cette série d’articles.

Le tableau ci-dessous résume les causes infectieuses les plus importantes de la diarrhée porcine néonatale, l’âge typique auquel les porcs sont touchés et les symptômes typiques.