Cet article présente les performances environnementales de 534 élevages du réseau GEEP. Ces références collectives reposent sur les diagnostics GEEP validés par les structures de conseil accompagnant les éleveurs. GEEP (Gestion Environnementale des Élevages Porcins) est un outil web gratuit d’aide à la décision utilisé par les éleveurs pour évaluer le bilan environnemental de leur atelier porcin et comparer leurs résultats à des références collectives dans le cadre de démarches de progrès. Son utilisation par le réseau d’éleveurs est basée sur le volontariat et croissante depuis 10 ans, avec une centaine de nouveaux diagnostics par an.
Les diagnostics de 534 élevages, établis au cours des 10 années de suivi de 2012 à 2022, sont utilisés dans le cadre de cet article. Plus de la moitié des diagnostics utilisés (56%) sont postérieurs à 2018. Ces 534 élevages représentent 11 % des porcs vendus en France.

Typologie des élevages GEEP
| LOCALISATION | 65% des élevages sont situés dans le Grand-Ouest de la France, 16% dans le Sud-Est, 10% dans le Centre/Nord-Est et 9% dans le Sud-Ouest. |
| ORIENTATION | 54% des élevages sont naisseurs-engraisseurs, 20% des élevages ne possèdent pas de truies. |
| TAILLE | La taille moyenne des élevages avec truies est de 276 truies, celle des élevages sans truies est de 4735 porcs charcutiers annuels vendus. |
| TYPE D’ALIMENTATION |
49% des élevages ont exclusivement de l’aliment composé. 38% des élevages fabriquent à la ferme au moins 75% de leur tonnage d’aliments. |
| TYPE DE SOLS EN BÄTIMENT |
91% des élevages sont majoritairement sur caillebotis intégral, 2% sur caillebotis partiel. 6,5% sont en système principal litière. 0,5% des élevages ont toute ou partie de leurs animaux en plein air. |
Bilan Carbone
Le Bilan Carbone d’un élevage moyen GEEP produisant des porcs charcutiers est de 3,09 kg eq CO2 / kg poids vif (écart-type ; 0,50).
Pour un élevage produisant des porcelets de 8kg, le bilan carbone moyen est de 5,62 kg eq CO2/kg poids vifs (écart-type = 0,90).
Les émissions de GES d’un élevage produisant des porcs charcutiers sont liées :
- à 56% à l’alimentation des porcs : elles sont dans ce cas, majoritairement associées à des émissions de N2O et CO2.
- la gestion des effluents au bâtiment, stockage ou traitement, représente 42% des émissions de GES qui sont largement dominées par des émissions de CH4
- les 2% restants sont liés aux émissions des autres intrants : énergie, eau, animaux achetés.
Ces émissions de GES baissent sur 10 ans, avec une réduction d’environ - 4% par an sur les 4 dernières années.
| Facteurs réduisant émissions GES | Facteurs augmentant émissions GES |
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Consommation d’énergie
Les principaux postes consommateurs se situent au niveau des bâtiments, avec la ventilation et le chauffage qui représentent 85% des consommations totales.
Le bilan sur 10 années montre une relative stabilité.
| Facteurs réduisant les consommations d'énergie | Facteurs augmentant les consommations d'énergie |
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Consommation d’eau
La consommation d’eau d’un élevage porcin est largement dominée par l’abreuvement à volonté des animaux pour couvrir leurs besoins physiologiques (près de 94% de l’eau totale utilisée en élevage). Le reste résulte des activités de nettoyage désinfection et de pratiques telles que le lavage d’air, le lisier flottant, la brumisation….
La consommation d’eau reste stable depuis 10 ans.
On peut s'attendre à une augmentation de cet indicateur dans les prochaines années en raison d'un niveau d'abreuvement des animaux plus élevé lors des périodes de canicules, probablement plus fréquentes, longues et chaudes comparées à aujourd'hui.
| Facteurs réduisant la consommation d’eau | Facteurs augmentant la consommation d’eau |
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Excrétions d’azote et de phosphore
L’azote et le phosphore excrétés par les animaux résultent de la différence entre les apports via l’alimentation et la rétention corporelle. Les quantités non valorisées par les animaux se retrouvent dans les excrétions (urine et fèces). Concernant l’azote, une partie des quantités excrétée est perdue par volatilisation et celle qui reste dans les effluents est valorisée agronomiquement pour la fertilisation des cultures (azote épandable). L’intégralité du phosphore excrété reste dans les effluents.

Les excrétions d’azote et de phosphore diminuent depuis 10 ans, d’environ -4% par an sur les 4 dernières années.
| Facteurs réduisant les excrétions d’azote et phosphore |
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Émissions d’ammoniac
Les émissions d’ammoniac ont lieu lors des étapes de stockage des effluents en bâtiment et en fosse extérieure ou sur fumière, et lors des étapes de traitements éventuels (traitement biologique, compostage, …).
L’indicateur moyen des émissions de NH3 diminue régulièrement, d’environ - 6% par an sur les 4 dernières années pour les porcs sevrage-vente.
| Facteurs réduisant les émissions d’ammoniac |
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La mise en œuvre des bonnes pratiques réduisant les émissions d’ammoniac progresse sur le terrain :
- Les dispositifs d’évacuation fréquente des effluents au bâtiment (tous les 15 jours à plusieurs fois par jour) existent chez 21% des élevages de l’échantillon GEEP.
- 10% des élevages ont mis en place du lavage d’air et/ou de la brumisation.
- Au stockage, 32 % des élevages ont couvert leur fosse, ce qui représente près de 30% du volume d’effluent des élevages GEEP.
- Le traitement des effluents qui englobe différents processus : station de traitement du lisier, compostage, méthanisation, concerne 14% des élevages.
Néanmoins, la mise en place de ces techniques dans les élevages est contrainte par leur applicabilité dans les bâtiments existants et leur coût d’investissement.




