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Performances environnementales des élevages porcins français sur 10 ans

Cet article présente les performances environnementales de 534 élevages du réseau GEEP (Gestion Environnementale des Élevages Porcins).

28 Août 2025
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Cet article présente les performances environnementales de 534 élevages du réseau GEEP. Ces références collectives reposent sur les diagnostics GEEP validés par les structures de conseil accompagnant les éleveurs. GEEP (Gestion Environnementale des Élevages Porcins) est un outil web gratuit d’aide à la décision utilisé par les éleveurs pour évaluer le bilan environnemental de leur atelier porcin et comparer leurs résultats à des références collectives dans le cadre de démarches de progrès. Son utilisation par le réseau d’éleveurs est basée sur le volontariat et croissante depuis 10 ans, avec une centaine de nouveaux diagnostics par an.

Les diagnostics de 534 élevages, établis au cours des 10 années de suivi de 2012 à 2022, sont utilisés dans le cadre de cet article. Plus de la moitié des diagnostics utilisés (56%) sont postérieurs à 2018. Ces 534 élevages représentent 11 % des porcs vendus en France.

Typologie des élevages GEEP

LOCALISATION 65% des élevages sont situés dans le Grand-Ouest de la France, 16% dans le Sud-Est, 10% dans le Centre/Nord-Est et 9% dans le Sud-Ouest.
ORIENTATION 54% des élevages sont naisseurs-engraisseurs, 20% des élevages ne possèdent pas de truies.
TAILLE La taille moyenne des élevages avec truies est de 276 truies, celle des élevages sans truies est de 4735 porcs charcutiers annuels vendus.
TYPE D’ALIMENTATION

49% des élevages ont exclusivement de l’aliment composé.

38% des élevages fabriquent à la ferme au moins 75% de leur tonnage d’aliments.
TYPE DE SOLS EN BÄTIMENT

91% des élevages sont majoritairement sur caillebotis intégral, 2% sur caillebotis partiel. 6,5% sont en système principal litière. 0,5% des élevages ont toute ou partie de leurs animaux en plein air.

Bilan Carbone

Le Bilan Carbone d’un élevage moyen GEEP produisant des porcs charcutiers est de 3,09 kg eq CO2 / kg poids vif (écart-type ; 0,50).

Pour un élevage produisant des porcelets de 8kg, le bilan carbone moyen est de 5,62 kg eq CO2/kg poids vifs (écart-type = 0,90).

Les émissions de GES d’un élevage produisant des porcs charcutiers sont liées :

  • à 56% à l’alimentation des porcs : elles sont dans ce cas, majoritairement associées à des émissions de N2O et CO2.
  • la gestion des effluents au bâtiment, stockage ou traitement, représente 42% des émissions de GES qui sont largement dominées par des émissions de CH4
  • les 2% restants sont liés aux émissions des autres intrants : énergie, eau, animaux achetés.

Ces émissions de GES baissent sur 10 ans, avec une réduction d’environ - 4% par an sur les 4 dernières années.

Facteurs réduisant émissions GES Facteurs augmentant émissions GES
  • Baisse de l’indice de consommation, baisse de la quantité d’aliments consommée et par conséquence :
    • réduction des émissions de GES associées à la production des matières premières, la fabrication de l’aliment et son transport ;
    • réduction des quantités d’azote et de matière organique excrétées et des émissions en aval liées aux effluents.
  • Fabrication d’aliment à le ferme (FAF) : lorsqu’elle utilise des matières premières plus locales, avec des modes de production moins impactants et l’absence de séchage des matières premières (économie d’énergie),
  • Méthanisation des effluents avec un effet amélioré en cas d’évacuations fréquentes des effluents hors du bâtiment.
  • Production d’énergie renouvelable (méthanisation, panneaux photovoltaïques, bois énergie) avec autoconsommation
  • Fabrication d’aliment à le ferme (FAF) : lorsque le taux d’incorporation du tourteau de soja dans la ration est supérieur à celui des aliments achetés. Cette matière première a un fort impact sur le changement climatique quand elle vient du Brésil en lien avec la déforestation.
  • Présence de litière : ce matériau combiné aux excrétions génère des émissions de N2O, alors qu’elles sont quasi-nulles sur caillebotis.

Consommation d’énergie

Les principaux postes consommateurs se situent au niveau des bâtiments, avec la ventilation et le chauffage qui représentent 85% des consommations totales.

Le bilan sur 10 années montre une relative stabilité.

Facteurs réduisant les consommations d'énergie Facteurs augmentant les consommations d'énergie
  • Entretien régulier des équipements, bon réglage des consignes de chauffage-ventilation, …
  • Bâtiment sur litière en ventilation statique : pas de consommation d’énergie pour la ventilation et moins de besoin de chauffage en maternité
  • Production d’énergie renouvelable (méthanisation, panneaux photovoltaïques, bois énergie) avec autoconsommation
  • Niveau d’automatisation des élevages (équipements énergivores).
  • Présence d’une station de traitement des effluents.
  • Bâtiment sur litière : consommation de carburant pour la manipulation de la paille

Consommation d’eau

La consommation d’eau d’un élevage porcin est largement dominée par l’abreuvement à volonté des animaux pour couvrir leurs besoins physiologiques (près de 94% de l’eau totale utilisée en élevage). Le reste résulte des activités de nettoyage désinfection et de pratiques telles que le lavage d’air, le lisier flottant, la brumisation….

La consommation d’eau reste stable depuis 10 ans.

On peut s'attendre à une augmentation de cet indicateur dans les prochaines années en raison d'un niveau d'abreuvement des animaux plus élevé lors des périodes de canicules, probablement plus fréquentes, longues et chaudes comparées à aujourd'hui.

Facteurs réduisant la consommation d’eau Facteurs augmentant la consommation d’eau
  • Entretien régulier et bon réglage des équipements (abreuvoirs, brumisation, …)
  • Fabrication d’aliment à la ferme (FAF) : incorporation de matières premières humides (maïs humide, lactosérum) dans la ration, d’où une réduction des besoins d’abreuvement
  • Bonne maîtrise de la température ambiante dans les bâtiments
  • Lavage d’air
  • Brumisation et cooling même si ces équipements peuvent aussi parallèlement réduire les besoins d’abreuvement des animaux en réduisant la température ressentie dans le bâtiment

Excrétions d’azote et de phosphore

L’azote et le phosphore excrétés par les animaux résultent de la différence entre les apports via l’alimentation et la rétention corporelle. Les quantités non valorisées par les animaux se retrouvent dans les excrétions (urine et fèces). Concernant l’azote, une partie des quantités excrétée est perdue par volatilisation et celle qui reste dans les effluents est valorisée agronomiquement pour la fertilisation des cultures (azote épandable). L’intégralité du phosphore excrété reste dans les effluents.

Les excrétions d’azote et de phosphore diminuent depuis 10 ans, d’environ -4% par an sur les 4 dernières années.

Facteurs réduisant les excrétions d’azote et phosphore
  • Baisse de l’indice de consommation : réduction de la quantité d’aliments ingérés et donc de l’azote et du phosphore ingérés.
  • Augmentation du nombre de phases alimentaires (biphase, multiphase) pour adapter l’alimentation au plus près des besoins nutritionnels des animaux.
  • Baisse de la teneur en protéines et en phosphore des aliments.

Émissions d’ammoniac

Les émissions d’ammoniac ont lieu lors des étapes de stockage des effluents en bâtiment et en fosse extérieure ou sur fumière, et lors des étapes de traitements éventuels (traitement biologique, compostage, …).

L’indicateur moyen des émissions de NH3 diminue régulièrement, d’environ - 6% par an sur les 4 dernières années pour les porcs sevrage-vente.

Facteurs réduisant les émissions d’ammoniac
  • Facteurs réduisant l’azote excrété : baisse de l’indice de consommation, augmentation du nombre de phases alimentaires, baisse de la teneur en protéines des aliments.
  • Pratiques limitant les émissions d’ammoniac : lavage d’air au bâtiment, couverture de fosses au stockage,…

La mise en œuvre des bonnes pratiques réduisant les émissions d’ammoniac progresse sur le terrain :

  • Les dispositifs d’évacuation fréquente des effluents au bâtiment (tous les 15 jours à plusieurs fois par jour) existent chez 21% des élevages de l’échantillon GEEP.
  • 10% des élevages ont mis en place du lavage d’air et/ou de la brumisation.
  • Au stockage, 32 % des élevages ont couvert leur fosse, ce qui représente près de 30% du volume d’effluent des élevages GEEP.
  • Le traitement des effluents qui englobe différents processus : station de traitement du lisier, compostage, méthanisation, concerne 14% des élevages.

Néanmoins, la mise en place de ces techniques dans les élevages est contrainte par leur applicabilité dans les bâtiments existants et leur coût d’investissement.

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