En Allemagne, la pression s’est accentuée la semaine dernière. La réduction du nombre d’abattages hebdomadaires entraîne un excédent croissant de porcs, notamment dans le nord-ouest du pays. Le sud présente un équilibre un peu meilleur, mais les disponibilités y restent également supérieures aux besoins. Il en résulte une hausse du poids moyen des animaux abattus, en progression de 200 g sur une semaine. Le marché de la viande ne donne toujours pas de signaux positifs. Les abattoirs agissent avec prudence, ne souhaitant pas stocker ou congeler de la viande à des prix jugés trop élevés. Si certains estimaient qu’il fallait limiter la baisse du prix directeur à 10 centimes, c’est finalement une baisse de 15 centimes qui est avancée.
En Espagne, les chiffres confirment l’installation de la tendance automnale : l’offre et le poids des carcasses augmentent, tandis que les abattages demeurent élevés. Le poids moyen des carcasses a progressé de plus de 700 g cette semaine. Les producteurs continuent d’expédier leurs porcs plus tôt afin de libérer de la place pour les porcelets et d’anticiper les baisses attendues, tandis que les plus grands élevages semblent déjà à jour dans leurs livraisons. La hausse continue des poids traduit également une croissance plus rapide des animaux. Après une forte progression depuis août, les volumes se sont stabilisés au cours des trois dernières semaines, freinés par l’incertitude quant aux débouchés. L’équilibre du marché évolue : les abattoirs ne prévoient pas d’accroître leur activité, tandis que les éleveurs pourraient proposer davantage de porcs. L’excédent concerne surtout la viande, dont les prix ne sont pas soutenus. Les exportations stagnent, le marché chinois est quasiment inexistant et personne ne souhaite congeler à ces niveaux de prix. Le marché européen se retrouve ainsi saturé en produits frais en concurrence directe.

En Belgique, la production reste supérieure à celle de l’an dernier, notamment en raison de poids d’abattage élevés. Le marché intérieur demeure morose, sans évolution notable, et les exportations se maintiennent sans revalorisation des prix. Comme on pouvait s’y attendre, le marché belge réagit fortement au nouveau prix directeur allemand.
Changement de tendance en Italie : les premiers signaux négatifs apparaissent. Les difficultés persistantes du marché de la viande, pénalisées par une faible consommation et la concurrence étrangère, se traduisent par une première baisse après une longue période favorable. L’offre s’est améliorée, probablement en réaction à ce retournement. Le marché de la viande a enregistré d’importantes pertes, entraînant une réduction attendue des abattages.
Aux États-Unis, les prix des porcs sont restés stables, proches de niveaux historiquement élevés pour la période. La valeur de la carcasse a légèrement reculé, tirée vers le bas par la dépréciation de plusieurs coupes majeures. Les abattages se maintiennent à un niveau saisonnier habituel.
En Chine, la tendance du marché porcin chinois montre une nouvelle baisse, marquée par une offre toujours excédentaire et un afflux de porcs lourds. La demande reste faible, pénalisée par la chaleur et une consommation atone après les fêtes. Les éleveurs limitent leurs ventes, mais la pression baissière demeure dominante.
France
Le MPF en réaction à la baisse allemande
Alors que la semaine avait débuté par une baisse très modérée d’un millième d’euro, dans un contexte de commerce fluide pour l’Hexagone, le marché s’est brusquement tendu jeudi dernier, au lendemain de l’annonce d’un recul de 15 centimes du prix directeur allemand. Lors de la séance, après quelques enchères légèrement orientées à la baisse, d’autres se sont rapidement positionnées sur un repli plus marqué de 5 centimes. Les quelques enchères refusées à la vente auront sans doute permis de limiter le recul à 4,4 centimes. Pour le reste du marché, la majorité des propositions se situait entre 1,545 € et 1,555 €.
Uniporc : progression des abattages et des poids
Après plusieurs semaines de stabilité, les volumes d’abattage progressent, limitant ainsi la hausse saisonnière du poids moyen. L’écart avec l’an dernier se réduit si l’on prend en compte les volumes de l’abattoir supplémentaire intégré en 2025 dans la zone UNIPORC, tout en demeurant supérieur. À l’approche du jour férié du 11 novembre — le dernier avant les fêtes de fin d’année —, la situation apparaît relativement saine.

