En Espagne, le marché était déjà soumis à une pression baissière dans une logique d’ajustement à la position allemande, avec des abattages toujours élevés et une offre largement suffisante. Mais en fin de semaine, les autorités sanitaires espagnoles ont confirmé des cas de fièvre porcine africaine (FPA) sur des sangliers dans la région de Barcelone. Cette annonce pourrait avoir un impact majeur sur le marché espagnol, en raison des restrictions sanitaires susceptibles d’être imposées sur les exportations vers les pays tiers. Reste à savoir si ces mesures ne concerneront que la Catalogne ou l’ensemble du pays. Dans tous les cas, le marché porcin espagnol va être soumis à une pression accrue, avec des répercussions sur l’ensemble des marchés européens.
En Allemagne, suite à la forte baisse de la semaine précédente, l’offre demeure élevée. Les niveaux de poids montrent que l’ajustement des prix contribue à maintenir un certain équilibre entre l’offre et la demande, même si la situation reste contrastée selon les régions. L’ensemble du secteur de la transformation est désormais pleinement mobilisé pour la préparation des produits festifs de fin d’année, ce qui soutient une demande élevée, mais qui peine malgré tout à absorber l’intégralité de l’offre. Désormais, les acteurs allemands devront également composer avec la pression espagnole, susceptible de remettre en cause un équilibre déjà précaire.

En Belgique, la baisse enregistrée la semaine précédente a surpris, tout en restant cohérente avec la position allemande. Les abattages ont été 3 % supérieurs à la moyenne annuelle. Les poids demeurent 880 g inférieurs à ceux de l’an dernier, mais progressent de 150 g par rapport à la semaine précédente. Depuis la baisse de prix, le commerce s’est durci et le marché apparaît fragile, malgré une prévision de stabilité qui devient désormais moins certaine.
En Italie, la pression baissière persiste. Les prix italiens restent trop élevés au regard des niveaux européens. Le produit est certes différent, avec des carcasses plus lourdes, mais l’écart de prix demeure trop important pour être soutenable. Les négociations ont malgré tout abouti cette semaine, une nouvelle fois sur une baisse notable.
Aux États-Unis, le marché du porc poursuit son affaiblissement : les prix au comptant reculent, et la valeur de la carcasse enregistre une dixième semaine de baisse, affectée par le repli des principales pièces de viande. Les abattages augmentent légèrement sur un an mais restent inférieurs aux niveaux habituels avant Thanksgiving.
En Chine, sur la période, le marché du porc montre une légère érosion des prix. Les disponibilités restent limitées, sans progression notable des sorties, tandis que la demande demeure prudente et manque de dynamisme. Cette combinaison entretient une pression baissière et freine toute reprise nette du marché.
France
MPF : entre stabilité et léger recul
La semaine passée, le Marché du Porc Français a montré une certaine stabilisation des positions des acheteurs. Cette stabilité apparente repose en réalité sur un équilibre fragile articulé autour de trois types de postures : les enchères qui se maintiennent à la barre symbolique des 1,50 €, celles qui reconduisent le prix moyen de la séance précédente et, enfin, celles qui se positionnent autour de 1,49 €. Malgré cet équilibre, le prix a tout de même reculé de 0,1 centime lors de la séance de jeudi.
Uniporc : recul du poids mais aussi des abattages
La semaine dernière, les abattages ont reculé par rapport à la semaine précédente, mais aussi par rapport à 2024, ce qui est rare cette année, d’autant plus que le périmètre UNIPORC a été élargi en février avec l’entrée d’un nouvel abattoir représentant entre 4 000 et 5 000 porcs par semaine. Néanmoins, le marché reste très équilibré puisque les poids reculent et suivent les niveaux observés l’an dernier. Cette tendance devrait désormais se maintenir jusqu’aux fêtes de fin d’année.



