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Marché porcin allemand en septembre : baisse des prix et incertitudes

Septembre a été marqué par une baisse du prix du porc, un recul de la cotation du porcelet et une demande nettement plus prudente.

En septembre, le marché allemand du porc a semblé marquer une longue respiration, une pause tranquille entre la fin de l’été et l’entrée dans l’automne. En début de mois, les éleveurs ont maintenu leurs positions. La cotation s’établissait à 1,95 €, et le marché paraissait remarquablement stable. Progressivement, le climat s’est infléchi : la demande en viande au détail s’est affaiblie et la saison des barbecues s’est clairement terminée, entraînant une perte de dynamisme. À la mi-septembre, le prix de référence officiel avait reculé à 1,85 €, niveau auquel il s’est ensuite stabilisé. Une situation comparable se retrouvait dans les élevages comme dans les abattoirs : les animaux étaient écoulés sans difficulté, mais la demande peinait à reprendre. Dans la seconde moitié du mois, les rapports de prix ont confirmé cette stabilité atone autour de 1,85 €.

Le marché des porcelets a évolué dans le même sens. Au début du mois, la situation restait équilibrée, avec la référence pour les 25 kg autour de 61,50 €. Mais à mesure que les engraisseurs se montraient plus prudents, les prix ont commencé à reculer : d’abord à 59,00 €, puis à 54,00 € en fin de mois. Ce net repli illustre la forte sensibilité du marché amont face au ralentissement du commerce de la viande.

Concernant les truies, le marché est demeuré globalement stable avant de s’assouplir légèrement. Après un départ à 1,05 €, la cotation officielle est descendue à 1,00 € à la mi-septembre. L’offre disponible trouvait aisément preneur, mais les vendeurs espéraient toujours un regain de demande de la part du secteur de la transformation.

Un contexte politique et structurel discret mais omniprésent

Dans le Land de Hesse, la clôture de protection contre la peste porcine africaine (PPA) installée l’année précédente dans le marais de Pfungstädter a été démontée en septembre. Ce geste, modeste en apparence, symbolise néanmoins un retour progressif à la normale dans une région qui a dû rester particulièrement vigilante pendant de longs mois.

Un signal beaucoup plus fort est venu de Chine. Depuis le 10 septembre, Pékin impose un dépôt de garantie sur les importations européennes de viande porcine. Les taux varient considérablement selon les entreprises et peuvent dépasser 30 %, tandis que les sociétés sans taux individuel doivent s’acquitter de dépôts encore plus élevés. Cette mesure, qui frappe un flux d’exportation déjà réduit, est perçue dans la filière comme une réponse aux droits de douane européens sur les automobiles. L’Allemagne reste exclue du commerce direct avec la Chine en raison de la PPA, mais les répercussions se font sentir dans toute l’Europe, pesant sur la confiance et sur le moral du marché.

Au fil du mois, les observateurs ont noté une tension croissante au sein de l’Union européenne. La concurrence entre États membres s’est intensifiée, tandis que la prudence des acheteurs s’est accentuée. Le jour férié de la dernière semaine, qui a réduit la capacité d’abattage, n’a rien fait pour améliorer l’ambiance.

À l’échelle internationale, septembre a illustré une phase où les décisions politiques mondiales et les dynamiques de production européennes s’entremêlent de plus en plus étroitement.

Selon les prévisions de l’ISN, la production porcine européenne devrait poursuivre sa baisse, les cheptels de truies ayant déjà diminué selon les recensements. En Allemagne, les abattages devraient rester stables en 2025, mais avec moins d’animaux vivants importés. Cela laisse envisager une offre modérée et un certain soutien à moyen terme dès que la demande repartira.

Quelles perspectives pour les prochaines semaines ?

Premièrement, la faiblesse actuelle des prix des porcelets ne devrait être que temporaire : lorsque les engraisseurs reprendront leurs mises en place avec davantage de confiance et que le commerce de la viande élargira son offre automnale, les prix devraient se redresser. Des effectifs de truies limités et la perspective d’une production européenne en repli confortent cette analyse.

Deuxièmement, le marché allemand du porc charcutier demeure très sensible au comportement des consommateurs. Une hausse de la demande pour les morceaux ou les saucisses avec la baisse des températures pourrait rapidement provoquer des tensions sur l’offre. Cela apporterait l’impulsion recherchée, mais l’excédent européen actuel est prêt à combler toute pénurie.

Troisièmement, la situation du commerce mondial reste incertaine et agit pour l’instant davantage comme un frein que comme un moteur. Les dépôts tarifaires imposés par la Chine pèsent lourdement sur l’Europe et entraînent un redéploiement massif des volumes sur le marché intérieur. Cet afflux de viande exerce une pression sur les prix et accentue la concurrence entre transformateurs. Même si l’Allemagne n’exporte pas directement vers la Chine, le marché en ressent les effets à travers une baisse des revenus et une offre plus abondante. La demande intérieure reste stable, mais insuffisante pour absorber les volumes accumulés. Par conséquent, l’automne ne devrait pas apporter de véritable répit. À court terme, les entrepôts frigorifiques pleins et la disponibilité élevée dans l’UE laissent présager plusieurs semaines encore difficiles, avec une pression persistante sur les prix avant tout signe de reprise.

En résumé : en septembre, le prix du porc est descendu à 1,85 €, les prix des porcelets ont reculé et la demande s’est nettement montrée plus prudente. À l’échelle européenne, les volumes importants de viande continuent de peser sur le marché et limitent tout espoir de redressement des cours. Si la faible disponibilité d’animaux vivants en Allemagne offre un soutien à plus long terme, la conjoncture immédiate reste compliquée. Les abattoirs évoluent dans un environnement extrêmement concurrentiel et les ventes demeurent lentes dans de nombreuses régions. Les prochaines semaines diront si la demande au détail parvient à relancer un peu la dynamique. Faute de quoi, producteurs et opérateurs devront affronter une nouvelle période difficile. Pour l’heure, il paraît également peu probable que la Chine retire ses droits de douane, le gouvernement de Pékin s’efforçant surtout de réduire sa propre surproduction intérieure.

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