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Recomandation de l'Anses sur les protéines animales

Étant donné que la Commission européenne envisage la réintroduction de protéines animales transformées dans l’alimentation des porcs et des volailles, l’Anses a publié un avis avec des recommandations.

19 Juillet 2021
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Les cas d’encéphalopathie spongiforme bovine, ou maladie de la vache folle, sont devenus extrêmement rares en Europe. La Commission européenne a donc proposé aux États membres d’alléger, sous certaines conditions, la réglementation qui interdit l’utilisation de protéines animales dans l’alimentation des animaux d’élevage. L’Anses a été saisie pour évaluer les risques pour la santé animale et humaine que représenterait cette réintroduction des protéines animales.

Le projet de la Commission européenne actuellement à l’étude est d’autoriser l’utilisation de protéines animales transformées (PAT) issues de volailles dans l’alimentation des porcs, et de PAT de porcs dans celle des volailles. Les protéines animales transformées sont exclusivement constituées de sous-produits d’animaux abattus pour la consommation humaine (lire encadré ci-dessous). Il est également envisagé d’autoriser des PAT d’insectes pour les porcs et les volailles.

Éviter les maladies à prions

Le principal risque de l’incorporation de protéines de volailles et de porcs dans l’alimentation animale est la transmission et l’amplification d’encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST). Ces maladies sont transmises par des prions, des particules protéiques infectieuses, qui peuvent se propager si des produits issus d’un animal infecté se retrouvent dans un aliment destiné à un animal de la même espèce. On parle alors d’amplification de la maladie.

La réglementation européenne actuelle édicte certaines règles pour éviter ce risque. La première est le « non-cannibalisme » : il est exclu de donner à un animal des protéines animales transformées issues de sa propre espèce. En outre, les ruminants étant connus pour être potentiellement porteurs d’EST, comme l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la tremblante du mouton et de la chèvre, leurs PAT sont interdites pour l’alimentation de tous les animaux d’élevage.

Enfin, le projet de texte européen prévoit, en cas d’autorisation des PAT de volailles dans l’alimentation des porcs et inversement, une séparation effective par espèce des sites de production, depuis l’abattoir jusqu’à la livraison des aliments chez l’éleveur. Cependant, la réglementation examinée prévoit que des dérogations puissent être accordées sous la responsabilité des États membres. Dans les faits, en France, comme dans d’autres pays européens, certains abattoirs et usines de production d’aliments concernent plusieurs espèces.

La nécessité d’une séparation stricte de la chaîne de production des aliments

«La démarche des experts de l’Anses a été d’identifier les situations à risque au cours desquelles des EST, connues ou inconnues sur le terrain, pourraient être transmises, amplifiées et difficilement maîtrisables une décennie plus tard, à l’instar de ce qui s’est produit pour l’agent de l’encéphalopathie spongiforme bovine dans les années 80 » , explique Charlotte Dunoyer, cheffe de l’unité Évaluation des risques liés à la santé, à l’alimentation et au bien-être des animaux, à l’Anses. « Cette épizootie s’est très certainement développée à partir d’un tout petit nombre de cas, voire d’un seul, qui ont été ensuite amplifiés par le recyclage intra-espèce des sous-produits de bovins. »

Le risque principal d’une transmission d’une EST serait une contamination croisée : quand des sous-produits animaux qui ne sont pas destinés à une espèce se retrouvent fortuitement dans son alimentation. Ces contaminations peuvent avoir lieu à la fois avant la fabrication des PAT (à l’abattoir et lors de la collecte des sous-produits), pendant la fabrication des PAT ou après, dans les usines de production d’aliments pour animaux qui les utilisent, ainsi que lors des différents transports.

Les abattoirs mixtes, traitant plusieurs espèces, sont le maillon faible de cette chaîne de production, le risque de transmission y est évalué comme le plus élevé. En effet, il a été montré expérimentalement que les porcs peuvent développer la maladie s’ils sont contaminés par certaines EST de ruminants. Ce pourrait par exemple être le cas si, en amont de la fabrication de PAT de volaille destinées à l’alimentation des porcs, des parties de carcasses de ruminants se retrouvaient par erreur mélangées à celles de volailles. Le risque minimal est atteint lorsque la séparation par espèce de l’ensemble des sites de la chaîne de production est effective. L’Anses recommande donc de respecter strictement cette règle.

9 juillet 2021/ ANSES/ France.
https://www.anses.fr

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