Les verrats d'un centre d'insémination couvrent une large partie des truies saillies. Avec les systèmes traditionnels d'insémination artificielle, un verrat peut effectuer entre 350 à 800 saillies/an et toute défaillance non détectée à l'avance peut avoir des répercussions très négatives sur la productivité de l'élevage.
Un choix de techniques complémentaires
Pour obtenir un diagnostic immédiat du degré de fertilité de l'éjaculat, nous devons nous appuyer sur différentes techniques d'évaluation séminale développées en laboratoire. La technique idéale pour une utilisation courante doit remplir les conditions suivantes: rapide, objective, simple et précise. Réunir toutes ces qualités en une seule technique est impossible, c’est pourquoi nous devons nous appuyer sur plusieurs techniques qui, interprétées conjointement, nous permettent d'effectuer un diagnostic précis. Sánchez et al. (1992) ont établi un tableau de paramètres combinés qui permettent une classification des éjaculats avec laquelle on obtient un accroissement de 63 porcelets de plus pour 100 saillies effectuées.
Des altérations aux conséquences variables
Le degré de modification que peut subir la semence peut être très variable et avec aussi une répercussion très différente. Il est possible que seul le rendement quantitatif de la semence soit altéré mais qu’elle soit parfaitement utilisable, alors que dans d'autres cas le spermatozoïde ou le plasma séminal subissent des modifications qui ne permettent pas de délais prolongés de conservation ; dans d'autres cas, la capacité fécondante est affectée en diminuant ainsi les résultats de reproduction.
On peut distinguer les états suivants de pathologie séminale :
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Spermatozoïde avec la queue en fouet |
Agglutination
spermatique |
Spermatozoïde
sans queue |
Des techniques très pointues
L'utilisation de techniques microscopiques ou de tout autre type (tableau 1) pour évaluer et classer les éjaculats destinés à réaliser des doses séminales, est fondamentale pour atteindre de bons résultats de fertilité.
Dans le domaine de la recherche, les travaux utilisant les fluorochromes sont de plus en plus fréquents et nous permettent d'effectuer des études objectives très précises sur l'état des différentes structures cellulaires du spermatozoïde (membrane plasmatique, acrosome, condensation chromatique).
On obtient aussi des avancées très importantes dans l'utilisation de programmes informatiques qui permettent d'analyser des images microscopiques, en permettant de quantifier précisément des champs d’observation où on étudie la motilité, la morphologie spermatique ou des spermatozoïdes teints de différents colorants ou de fluorochromes.
Les cytomètres de flux sont des équipements qui malgré leur coût élevé, sont de plus en plus utilisés dans les laboratoires qui travaillent la semence et permettent des études très précises de populations spermatiques à partir d'un nombre très important de cellules.
Tableau 1 : Techniques d'examen pour évaluer la qualité de la semence de verrat
Macroscopiques | Biochimiques |
Volume |
pH |
Microscopiques | |
% Motilité |
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Analyses informatiques d'images | |
Notation de la motilité |
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Analyses biologiques | |
Analyses immunologiques vis à vis de certains antigènes de la semence |
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Les tests de pénétration homologue (avec des ovocytes d'ovaires de truies de réforme) et hétérologue (ovocytes de hamster) sont des tests qui permettent de vérifier l’ensemble des fonctions optimales du spermatozoïde: intégrité cellulaire, capacitation, pénétration et décondensation. Bien que ce soient des essais très chers, ce sont ceux qui s'approchent le plus de la capacité fécondante du spermatozoïde in vivo.
Raúl Sánchez Sánchez. Dpt. Reproduction Animale - INIA. Espagne