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Immunité et sérotypage du Haemophilus parasuis

L'apparition d’un épisode de maladie de Glässer dans un élevage dépend principalement de l'état immunologique des animaux et de la virulence des souches circulantes d'Haemophilus parasuis. ...

L'apparition d’un épisode de maladie de Glässer dans un élevage dépend principalement de l'état immunologique des animaux et de la virulence des souches circulantes d'Haemophilus parasuis.

Dans les premiers jours de vie, les porcelets reçoivent de leurs mères autant la bactérie que les anticorps colostraux protecteurs. Les animaux sont donc colonisés par H. parasuis alors qu'ils sont protégés par l'immunité maternelle, jusqu'à ce qu'ils soient capables de produire leur propre réponse immunitaire. Le résultat est un équilibre entre la colonisation et les anticorps qui maintient les souches sous contrôle et évite le développement de la maladie. La diminution du temps de contact entre la mère et ses porcelets par la pratique courante du sevrage précoce, favorise l'apparition de quelques porcelets pas complètement colonisés ou n’ayant pas acquis un niveau suffisant d'anticorps maternels. Lors du mélange avec d'autres portées, ces porcelets se trouveront face à des souches différentes et sans anticorps pour pouvoir faire face à la maladie.

Dans les premiers jours de vie, les porcelets reçoivent l'immunité et les bactéries de leur mère. Ensuite, ils produisent eux-mêmes leur propre réponse. En bleu, pourcentage de porcelets chez lesquels on a isolé H. parasuis. En vert, les anticorps sériques (IgD) de ces mêmes animaux.

On peut classer les souches d'H. parasuis en groupes selon leur sérotype (voir chapitre Epidémiologie et typage). On a défini 15 sérotypes d’H. parasuis mais il en existe en plus, une quantité importante de souches qui n'appartiennent à aucun de ces sérotypes. Quand on a défini les 15 sérotypes, on a réalisé des infections expérimentales avec la souche de référence de chaque sérotype et on a observé une grande variation de virulence entre elles. Dès lors, on a décidé que toutes les souches appartenant à un sérotype avaient le même degré de virulence que la souche de référence correspondante.
Dans certains cas, il paraît probable que cette association soit vraie comme dans le cas des souches du sérotype 5. Le sérotype 5 a été défini comme un sérotype hautement virulent et c’est l'un des plus prévalents puisque, par sa virulence, les souches appartenant à ce sérotype sontt fréquemment isolées d’animaux atteints de la maladie de Glässer. C'est aussi l'un des sérotypes les plus utilisés pour effectuer des infections expérimentales et cela a permis de confirmer sa haute virulence.

Il y a cependant d'autres données qui sont moins consensuelles. En 1993, Nielsen a réalisé des études d'immunité et de protection croisée et a observé qu'après une inoculation intranasale de souches vivantes des sérotypes 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7, des anticorps étaient produits avec une réaction croisée homologue et hétérologue (voir tableau). De plus, les animaux inoculés avec les sérotypes 2, 3, 4 ou 7 étaient protégés face à une infection intra-nasale avec une souche de sérotype 5. Ces résultats montrent que l'infection intra-nasale produit des anticorps circulants répondant à des antigènes communs à différents sérotypes. A l’inverse, en 2001, Takahashi et ses collaborateurs ont observé qu'une bactérine du sérotype 2 ne protégeait pas face une infection intra-trachéale avec le sérotype 5 et vice-et-versa. D'autre part, en 1997, Rapp-Gabrielson et ses collaborateurs ont trouvé que l'immunisation par des bactéries de différents sérotypes par voie intramusculaire, suivie d'une infection par voie intra-trachéale, apportait une protection variable.

Il convient de souligner la protection hétérologue conférée par une bactérine combinée des sérotypes 4 et 5 face aux sérotypes 13 et 14, mais non pas le 2 ou le 12, et, plus surprenant, le manque de protection conférée par une bactérine du sérotype 12 face à une souche différente du même sérotype 12.

Titres en anticorps de porcelets inoculés par voie intra-nasale avec des souches de référence de différents sérotypes d'Haemophilus parasuis

Antigène du sérotype
Sérotype inoculé 1 2 3 4 5 6 7
1 64 0 16 0 0 0 0
2 0 16 0 0 0 0 0
3 32 0 16 0 0 0 0
4 0 16 0 16 8 0 16
5 0 16 0 8 16 16 8
6 0 8 0 8 8 16 8
7 0 16 0 8 8 8 16
Nielsen, R. Acta Vet. Scand. 1993, 34:193-198

Les contradictions apparentes de la littérature pourraient être dues à l'utilisation de voies d'inoculation différentes, tant pour l'immunisation que pour l'infection postérieure et aussi à l'utilisation de souches différentes à l'intérieur d'un même sérotype. Le sérotype est défini par les propriétés immunologiques de l'antigène soluble des souches (vraisemblablement lipopolysaccharides et lipooligosaccharides), mais la composition spécifique de cet antigène est inconnue. La connaissance spécifique des molécules qui déterminent le sérotype pourrait contribuer à expliquer les réactions croisées entre les souches d'H. parasuis, ce qui serait utile pour établir les stratégies vaccinales.

Virginia Aragón. CRESA. Espagne

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