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Éradication du virus SDRP : d'où venons-nous et où allons-nous ?

Le virus du SDRP continue à provoquer l'une des maladies les plus dévastatrices et coûteuses de la filière porcine au niveau mondial. Bien qu'il s'agisse d'un viru...
27 Février 2006
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Le virus du SDRP continue à provoquer l'une des maladies les plus dévastatrices et coûteuses de la filière porcine au niveau mondial. Bien qu'il s'agisse d'un virus relativement nouveau, découvert en 1991, durant les 5 dernières années, on a fait des progrès significatifs dans les programmes de lutte face à cette maladie.

Évolution des programmes d'éradication et de prévention.


Si nous faisons le point sur les programmes d'éradication et de prévention mis en place durant les dernières années, on constate qu'ils sont passés par différentes étapes jusqu'au point où, finalement, il paraît y avoir un accord sur la direction que la filière porcine doit suivre et sur les programmes qui doivent être mis en place.

Au départ, il y a eu un "boom" sur l'application de programmes d'éradication à la suite de l'élan impulsé par les entreprises de génétique puisqu'elles furent les premières à mettre en place ces programmes.
Certaines d'entre elles ont pris l'initiative d'éliminer le virus de leurs élevages et elles ont dû mettre en place des protocoles dans ce sens. On a essentiellement suivi des programmes de dépeuplement-repeuplement, des programmes de "fermeture" des élevages (interruption temporaire du renouvellement du cheptel) et dans quelques cas des programmes de prélèvement et d'élimination (test and removal) et des dépeuplements partiels.

Le programme qui a réellement été définitif et novateur avec une mise en oeuvre facile a été celui de "fermeture de l'élevage" qui a donc permis d'éliminer le virus sans devoir dépeupler l'élevage. Jusqu'à ce moment on croyait qu'il n'était pas possible d'éliminer le virus des grands élevages sans devoir à dépeupler parce que le virus entraîne des infections de type persistant. Toutefois on a démontré que cela était possible et si le programme était correctement effectué, les chances de succès étaient de plus de 90%.

Au fur et à mesure que les programmes d'éradication ont avancé avec succès dans les élevages génétiques, ils ont aussi commencé à être mis en place dans les élevages conventionnels.

Au niveau de ces élevages, on a malheureusement eu de nombreux échecs et beaucoup ont été réinfectés moins d'un an après la fin du programme d'éradication. Après beaucoup de frustrations et d'analyses, on a conclu que le problème ne venait pas de l'échec de ces programmes mais de la réinfection de ces élevages. Par conséquent, au niveau des élevages conventionnels, il était difficile de maintenir les élevages indemnes étant donné la facilité avec laquelle ceux-ci étaient réinfectés par de nouveaux virus SDRP.

A ce moment là, les programmes de contrôle et d'éradication de SDRP ont pris une nouvelle direction, consistant à prévenir les nouvelles infections. On a vu que ce point était important dans les élevages positifs, négatifs ou dans les élevages en voie d'éliminer le virus. Parfois on peut penser que, dans des élevages déjà positifs, il n'est pas nécessaire de renforcer les mesures de bio-sécurité puisqu’ils sont déjà infectés. Ceci est une erreur car, dans ces élevages déjà positifs, il est important de prévenir l’entrée de nouvelles souches car, sinon, il y a le risque que la production soit déstabilisée.

Origine des infections

Différentes études où l'on a analysé comment se fait la réinfection des élevages, ont démontré que dans plus de 80% des cas, les infections étaient d'origine latérale, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas dues à l'entrée d’animaux ou de semence infectée.

Dans les infections d'origine latérale, on a souligné le transport, la situation géographique des élevages par l'effet de transmission dans la zone (mais rarement par aérosol), le mouvement du personnel et du matériel entre les élevages, et surtout le manque de mise en application cohérente des programmes de bio-sécurité par une partie du personnel.

De même, la recherche effectuée à l'Université du Minnesota a souligné et a illustré avec quelle facilité le virus SDRP survit dans l'environnement dans des conditions d'humidité et de froid, et par conséquent la facilité qu'il a à se déplacer entre les élevages. On a aussi démontré que le virus peut être très facilement transporté par les camions s'ils ne sont pas propres et, plus important encore, s'ils ne sont pas complètement secs.

Les élevages se sont rendus compte qu'ils devaient renforcer les mesures de bio-sécurité avant d'essayer à nouveau d'autres programmes de contrôle et/ou d'éradication. Dans ces élevages, on revoit les mouvements d'animaux afin que ceux-ci se déplacent seulement dans une direction (marche en avant), tout en diminuant ou en cessant le mélange d'animaux de différentes origines au sevrage, on renforce les mesures de bio-sécurité dans les zones de transport, et dans beaucoup de cas on installe des quais de séchage avec air pulsé pour les camions.

On met également en place des programmes de formation du personnel afin de s'assurer que les programmes de bio-sécurité reprennent un rôle clé de tout le processus.

Que se passe t-il dans les autres pays ?

On est arrivé à la conclusion que réaliser des programmes d'éradication isolés que ce soit dans des élevages appartenant à de grandes compagnies ou dans des élevages situés dans des zones à forte densité a peu de chance de réussite à court ou moyen terme.

Par conséquent, on adapte dans les élevages des programmes qui concernent tout le système de production avec un plan organisé les mettant en place simultanément dans plusieurs élevages en tenant compte de leur situation, du déplacement des animaux et d'autres facteurs importants propres à chaque site.

De même les programmes d'éradication prennent une dimension régionale. C'est-à-dire, on identifie des régions géographiques où les producteurs se mettent d'accord pour appliquer ces programmes de manière coordonnée et ensemble. Des exemples ont montré que cela avait réussi, comme au Chili où l'on espère que tout le pays sera négatif l'an prochain, et aussi à Sonora, au Mexique et dans l'Etat du Minnesota dans lequel plusieurs comtés bien déterminés sont déjà en train de travailler en ce sens. On espère que durant les deux prochaines années, il y aura davantage d'initiatives de ce genre et que les éleveurs prendront les rênes pour la mise en place de ces programmes. Il existe déjà des exemples de sociétés de production avec des effectifs de 22.000, 30.000 et 70.000 mères dans un état avancé d'élimination du virus ou ayant terminé récemment cette élimination.

Conclusion

En résumé, il n'y a aucun doute sur la direction prise par la filière porcine par rapport au SDRP. Le coût de cette maladie est trop grand pour pouvoir vivre avec. Dans beaucoup de pays comme les Etats-Unis, le Chili et le Mexique, on met en place des programmes visant l’éradication. Au fur et à mesure que certains pays redeviennent négatifs, ceci leur donnera des avantages pour l'exportation et le commerce que les pays positifs n'auront pas.
Dans des pays où il existe déjà des campagnes d'éradication comme celle contre la maladie d’Aujeszky, les éleveurs devraient considérer les programmes d'éradication du SDRP comme une opportunité à saisir rapidement.

Montserrat Torremorell. Sygen International/PIC. USA

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