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Les principales molécules impliquées dans ces problèmes d’odeurs sont l’androsténone et le scatol, déposés dans le tissu adipeux. L’androsténone est une hormone d’origine testiculaire dont la teneur peut être réduite par la sélection génétique. Le scatol est produit dans l’intestin et ses principales voies de réduction sont l’alimentation et la propreté du logement des porcs.
Parmi les facteurs de risque importants d’odeur de viande des porcs mâles entiers : la pratique de l’autorenouvellement et l’utilisation en reproduction des verrats souffleurs. Les mâles issus de l’autorenouvellement sont souvent de type génétique maternel, moins conformés et donc propices à l’apparition des odeurs sexuelles. Les verrats souffleurs qui participent à la reproduction sont à prendre en compte s’ils sont issus de la production de l’élevage ou frères de truies de renouvellement. Certains éleveurs utilisent des types génétiques plutôt considérés à risque. En complément des facteurs de risque liés à la génétique, dans certains cas, les animaux peuvent être abattus lourds. La durée de mise à jeun doit être suffisamment longue (24 heures) favorisant une meilleure propreté des porcs et donc à la réduction du risque d’odeur.
Les quantités de paille ajoutées en litière accumulée ont un effet important sur l’apparition des odeurs sexuelles en lien avec la propreté des animaux. Elles présentent de fortes variations selon les élevages et méritent une attention particulière en lien avec la propreté des animaux. Des matières premières riches en fibres sont parfois distribuées en fin d’engraissement. Cet apport peut représenter un intérêt pour atténuer le taux de carcasses malodorantes.
Accroitre la quantité de paille distribuée et incorporer farine de luzerne dans l’aliment
L’intérêt d’accroitre la quantité de paille distribuée dans la case a été testé afin d’améliorer la propreté des porcs, associée à l’incorporation de farine de luzerne dans l’aliment distribué 1 mois avant abattage afin de limiter la production intestinale de scatol.
Deux lots étaient comparés. Le 1er lot (témoin) était logé dans les conditions habituelles et recevait l’aliment standard en engraissement, tandis que le 2nd lot (test) recevait 20 % de paille supplémentaire en cours d’élevage ainsi qu’un apport avant abattage, et recevait un aliment contenant 10 % de farine de luzerne. Les porcs ont été abattus, leurs caractéristiques de carcasse relevées et des prélèvements de gras dorsal ont été effectués afin de déterminer les teneurs en androsténone et en scatol de ces tissus.
L’association de l’apport de paille supplémentaire et de l’incorporation de farine de luzerne dans l’aliment se révèle intéressante pour réduire le dépôt de scatol dans le gras de carcasse des porcs mâles entiers (tableau).
Tableau 1. Característiques de carcasse et teneurs en scatol et androsténone du gras dorsal.
| Témoin | Test | |
|---|---|---|
| Poids carcasse (kg) | 98,8 | 95,7 |
| TMP (%) | 59,2 | 59,8 |
| G2 (mm) | 15,7 | 14,8 |
| M2 (mm) | 58,7 | 58,3 |
| Scatol (μg/g gras liquide) | 0,14 | 0,06 |
| Androsténone (μg/g gras liquide) | 1,16 | 0,73 |
Les porcs du lot test présentent des teneurs en scatol et androsténone significativement diminuées par rapport aux porcs du lot témoin. Si l’effet sur le scatol est expliqué par l’apport massif de fibres dans l’aliment et l’amélioration de la propreté des porcs par l’apport de paille supplémentaire, l’effet sur l’androsténone serait dû à un retard du développement de la puberté, suite à la distribution d’un aliment moins concentré en nutriments.
Ce travail montre l’importance de la propreté des porcs sur la fréquence du risque d’odeurs des viandes de mâles entiers. L’apport de fibres dans l’aliment est aussi utile pour obtenir le même objectif de réduction, d’autres ressources en fibres sont utilisables et à un taux d’incorporation plus faible…
Dans le cadre du programme CASDAR Farinelli en partenariat avec les acteurs de la filière de porcs biologiques (FNAB, ITAB, INRAE, Biodirect, Unebio, Lycée agricole du Rheu).
