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Ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2015

Le tonnage vendu de principes actifs en 2015, s’élève à 514,3 tonnes d’antibiotiques, il s'agit du tonnage le plus faible enregistré depuis le début du suivi.

17 Novembre 2016
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Selon le rapport de l'ANSES "Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2015" le tonnage vendu de principes actifs en 2015, s’élève à 514,3 tonnes d’antibiotiques, il s'agit du tonnage le plus faible enregistré depuis le début du suivi. Il était de 1311 tonnes en 1999. Sur les années 2014 et 2015, le volume total moyen des ventes est proche de 650 tonnes d’antibiotiques par an et en diminution de 28,4 % par rapport à 2011.

Compte tenu des différences d’activité et de posologie entre les différents antibiotiques, les tonnages vendus ne traduisent pas précisément leur utilisation. Ainsi, les antibiotiques récents sont généralement plus actifs et nécessitent l’administration d’une quantité plus faible. Pour évaluer l'exposition des animaux aux antibiotiques, il est nécessaire de prendre en compte la posologie et la durée d'administration, mais aussi l'évolution de la population animale au cours du temps. En rapportant les estimations de poids vifs traités à la masse de population animale potentiellement traitée aux antibiotiques, on obtient une estimation du niveau de l’exposition (ALEA : Animal Level of Exposure to Antimicrobials). Cet indicateur est corrélé au pourcentage d’animaux traités par rapport à la population animale totale et constitue un indica teur objectif de l’exposition aux antibiotiques.

Depuis le début du suivi, l’indicateur d’exposition des animaux aux antibiotiques (ALEA) a diminué de 13,6 % en France (moyenne 2014-2015 par rapport à 1999). Sur les 4 dernières années, l’exposition globale a diminué de 20,1 % (moyenne 2014-2015 par rapport à 2011). Une baisse de l’exposition a été observée pour toutes les espèces par rapport à l’année 2011 (bovins - 9,5 %, porcs - 24,1 %, volailles - 22,1 %, lapins - 17,8 %, chats et chiens - 9,5 %).

Exposition aux Fluoroquinolones et Céphalosporines de dernières générations

Les Céphalosporines de 3e et 4e générations et les Fluoroquinolones sont considérées comme particulièrement importantes en médecine humaine car elles constituent l'alternative ou une des seules alternatives pour le traitement de ce rtaines maladies infectieuses chez l'homme. La loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt fixe un objectif de réduction de 25 % en 3 ans de l’utilisation des antibiotiques appartenant à chacune des familles des Fluoroquinolones et des Céphalosporines de 3 e et 4 e générations. L’année 2013 est prise comme référence pour cet objectif qui est à atteindre au plus tard fin décembre 2016.

L’exposition par voie parentérale aux Céphalosporines de dernières générations a diminué de 21,3 % en moyenne sur les deux dernières années (moyenne 2014-2015) par rapport à 2013, toutes espèces confondues. L’ALEA pour ces antibiotiques a diminué pour les bovins (-21,1 %) et les porcs (-46,5 %), mais a augmenté pour les carnivores domestiques (+4,8 %).

Une diminution de l’exposition aux Fluoroquinolones de 22,3 % a été observée en moyenne sur les deux dernières années (moyenne 2014-2015) par rapport à 2013, toutes espèces et voies d’administration confondues. L’ALEA pour ces antibiotiques a diminué pour chaque espèce : les bovins (-23,6 %), les porcs (-23,8 %) , les volailles (-15,2 %) et les carnivores domestiques (-16,7 %).

Exposition à la colistine

La publication en novembre 2015 décrivant le premier mécanisme de résistance à la colistine transférable par plasmide conduit à la mise en place d’une surveillance renforcée pour cet antibiotique. Après une augmentation jusqu’en 2007, l’exposition à la colistine a peu évolué entre 2008 et 2011, puis a diminué sur les quatre dernières années. Cette exposition a diminué de 25,3 % par rapport à l’année 2011 (toutes espèces et voies d’administration confondues).

Le tonnage à destination des porcs

Le tonnage à destination des porcs a beaucoup diminué depuis 1999. Sur les années 2014 et 2015, il est en moyenne de 235 tonnes, soit 64 % plus faible qu’en 1999 et 34 % plus faible qu’en 2011. Le poids vif traité jour rapporté à la biomasse a diminué de 34,4 % par rapport à l’année 2011. La moyenne du poids vif traité sur les années 2014 et 2015 est 41 % plus faible que le poids vif traité en 1999 et aussi 28 % plus faible qu’en 2011. L’ALEA moyen calculé sur les années 2014 et 2015 est de 0,837. Compte tenu de cette moyenne et des variations de la population de porcs potentiellement traitée aux antibiotiques, l’exposition des porcs aux antibiotiques a baissé de 34,0 % depuis 1999 et de 24,1 % depuis 2011. D’après les valeurs de l’ALEA sur ces deux dernières années, les porcs sont traités majoritairement avec des Tétracyclines, des Polypeptides, puis avec des Pénicillines, des Sulfamides et Triméthoprime, et des Macrolides. Fin 2010, la filière porcine prenait l’initiative de limiter l’usage des Céphalosporines de dernières générations. L’exposition à cette famille a baissé de 46,5 % sur les deux dernières années (par rapport à 2013). L’exposition aux Fluoroquinolones a baissé de 23,8 % sur cette même période.

 

Mercredi, 16 novembre 2016/ ANSES/ France.
https://www.anses.fr

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