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L’assouplissement des mesures sanitaires profite à une demande d’une gamme bien plus élargie de produits porcins. L’ouverture pratiquement généralisée des bars et restaurants en Europe apporte un nouveau souffle aux marchés intérieurs. L’ouverture également des frontières et une meilleure circulation de la population laissent envisager des perspectives bien plus optimistes. A l’export, la demande reste vive en provenance des pays asiatiques (Japon, Chine, Corée du Sud).
En Allemagne, le rapport offre / demande est proche de l’équilibre avec une offre saisonnière en baisse et une demande qui s’améliore. La vente de produits à griller est forte, globalement l’ensemble des pièces a été valorisé ; seules les ventes de jambon sont plus laborieuses. Le jeudi 11 juin sera férié en Allemagne et avec les férié de la Pentecôte, les besoins des abattoirs restent encore suffisants et ne nécessitent pas pour l’instant une revalorisation du prix du porc.
En Belgique, la demande sur le marché intérieur a été très bonne à l’occasion du week‐end de la Pentecôte et l’ouverture des restaurants et autres lieux de consommation hors foyer le lundi 8 juin laisse augurer d’une meilleure demande. Malgré cela, les abattoirs retardent les enlèvements de porcs dans l’attente de hausses de prix sur le marché de la viande.
En Autriche, le marché de l’offre est à présent plus fluide et la baisse des poids en est l’indicateur. Des promotions sur le marché de la viande ont permis d’écouler les surplus et d’assainir le marché. Le rapport offre / demande est en faveur de la production qui a obtenu une revalorisation de 3 cents du prix du porc.
En Espagne, l’offre diminue avec notamment quelques rétentions de la part des éleveurs qui attendent maintenant de nouvelles hausses de cours. Les poids moyens sont en baisse mais restent toujours supérieurs de l’ordre de 3 à 4 kilos par rapport à l’an passé. L’activité est forte comme avant la crise sanitaire au point même que certains abattoirs craignent de manquer de porcs. Sur le marché intérieur, la demande est meilleure mais toujours en‐dessous des attentes en raison notamment d’un manque d’impulsion dans le secteur du tourisme. Les ventes à l’export connaissent un nouvel essor vers les marchés asiatiques (Chine, Japon, Corée du sud) sur des bases tarifaires relativement basses. Dans ce contexte, le cours du porc au kilo vif a augmenté de 1,2 cent.
En Italie, la situation s’améliore nettement avec la levée des restrictions comme l’interdiction de circuler entre régions. Les frontières sont à présent ouvertes et beaucoup attendent une relance du secteur du tourisme. Les ventes de produits à griller sont très bonnes et consolident la rentabilité des abattoirs qui ont tout de même obtenu une nouvelle baisse des prix jusqu’à 1,8 cent.
Aux Etats‐Unis, la tendance des cours reste baissière. Les abattages de la semaine 22 ont été de 1,966 M de têtes soit 8% inférieurs à ceux de la semaine précédente, mais le lundi 25 mai était férié. L’activité est 8% inférieure à la même semaine 2019 (pour 4 jours d’abattage). L’annonce de la Chine qui a demandé aux entreprises d’Etat de suspendre leurs achats de porc américain a résonné comme un coup de tonnerre sur les marchés. Selon les experts US, il est concevable que les exportations d'avril aient représenté près d'un tiers de toute la production de porc américaine et que les exportations vers la Chine aient été proches de 10 % de toute la production américaine. L’avantage des exportations vers la Chine est que les produits expédiés nécessitent peu de main d’œuvre (qui fait défaut actuellement). Les fermetures d'usines en avril et en mai ont déjà provoqué un ralentissement de la demande de porcs. Le ralentissement des exportations ne fait qu'aggraver cette situation, d'où l'attitude baissière sur le marché porcin actuel.
En Chine, les prix des porcs ont enregistré une légère hausse en fin de mois après 13 semaines consécutives de baisse de près de 25%. Selon un rapport des autorités chinoises, la production porcine du pays devrait atteindre 48 millions de tonnes cette année, 5 millions de tonnes de plus que l'an dernier. Cependant, la rapidité avec laquelle il faudra reconstruire la production porcine du pays dépendra largement de la possibilité d'éviter de réinfecter une nouvelle production porcine avec la peste porcine africaine. Plusieurs cas récents de peste porcine africaine ont été signalés ces derniers mois. Selon le bureau de Reuters, le ministère chinois de l'Agriculture a signalé la semaine dernière un cas de peste porcine africaine dans un troupeau de 9 900 porcs dans la province du Gansu.
MPB : cours stable dans la semaine à 1,346 euro
Le cours est resté stable durant cette semaine de la Pentecôte malgré les reports accumulés par la succession de jours fériés, par l’arrêt partiel de l’abattoir Kermené et la fermeture de l’abattoir de Tradival dans le Loiret et par les perturbations liées à la pandémie. La vente du jeudi 4 juin a été marquée par le retour aux achats de l’abattoir Kermené dont l’activité a retrouvé un rythme normal en fin de semaine. Cela a engendré tout de même de nombreux invendus en raison des retards accumulés par l’outil d’abattage, qui va mettre plusieurs jours à tout résorber. Les faibles amplitudes des enchères au cours des 2 ventes ont cependant montré une volonté commune de tous les abattoirs présents au MPB de garder une stabilité des cours, qu’on retrouve par ailleurs, globalement sur les autres marchés européens. Comme partout en Europe, la levée des restrictions et le retour à des semaines complètes stimulent la demande. L’activité de la semaine s’est élevée à 330 895 porcs abattus, ce qui reste d’un bon niveau étant donné la reprise progressive de l’abattoir costarmoricain. Les poids sont en hausse de 287 g à 97,14 kilos, 1,8 kg supérieurs aux poids de l’an passé.
