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Prix du porc : Bilan 2022

En Allemagne, le prix de base moyen s’élève à 1,81 euro, en hausse de 35,2 % par rapport à la référence 2021. En Espagne, le prix moyen du kilo vif s’élèverait à 1,515 euro en hausse de 20,9%.

De façon traditionnelle, la fixation du prix dans certains pays européens comme en Allemagne ou en Espagne, a été suspendue la dernière semaine de l’année et ne reprendra qu’aux premiers jours de janvier. Malgré l’intense activité d’abattage réalisée durant les premières semaines de décembre pour répondre aux commandes des fêtes de fin d’année, certains cours sont restés stables jusqu’aux derniers jours 2022 comme en Allemagne ou en Espagne tandis que d’autres (Pays-Bas, Belgique, Danemark) ont subi la forte pression des abattoirs. Le ralentissement d’activité observé les 2 dernières semaines ne devrait pas générer trop de reports d’abattage en raison de la baisse globale du cheptel européen et de la position favorable des fériés en fin de semaine.

En Allemagne, selon les données transmises tout au long de l’année par l’association AMI, le prix de base moyen s’élève à 1,81 euro, en hausse de 35,2 % par rapport à la référence 2021. Bien que ce prix soit le plus élevé jamais enregistré (du moins depuis le passage à l’euro), l’année 2022 aura été désastreuse pour la filière porcine allemande, l’explosion des coûts de production apportant le coup de grâce à de nombreux élevages déjà fragilisés par l’apparition de la Peste Porcine Africaine et de l’épidémie de Covid en 2020. Le dernier recensement du cheptel allemand du mois de novembre fait état d’une baisse de 10,2 % du cheptel total, soit 2,4 M de porcs en moins. Depuis 2012, le nombre de porcs a diminué de 24,7 %, soit 7 millions de têtes, tandis que le nombre d'exploitations a baissé de 43,5 % (13 000 exploitations). Pour les producteurs de porcelets, la situation est également très critique même si les prix ont beaucoup progressé depuis la mi-novembre (61 €), car le compte n’y est toujours pas avec des coûts de production à 76,20 €.

Le ralentissement du commerce en fin d’année et l’inertie des ventes vers les pays tiers créent des tensions sur le marché du porc et les abattoirs font pression pour baisser les cours : au Danemark, le prix d’acompte a perdu l’équivalent de 5 cents d’euro. Aux Pays-Bas, l’abattoir Vion a baissé son prix de 5 cents, en Belgique certains abattoirs ont abaissé leur prix de 4 cents.

En Espagne, le marché du porc a terminé l’année 2022 dans un contexte d’offres inférieures à la forte demande des abattoirs. L’activité de fin d’année a toutefois été réduite en raison des congés de fin d’année pour de nombreuses entreprises. La situation ne pourra être réellement considérée que lorsque les reports auront été absorbés en début d’année. Sur le front de l’export, les affaires sont également au ralenti et il faudra attendre quelques semaines avant de voir, là aussi, quelle sera l’ampleur de la reprise. Selon les données transmises par Mercolleida chaque semaine, le prix moyen du kilo vif s’élèverait à 1,515 euro en hausse de 20,9%. Les dernières statistiques d’abattage (octobre) font état d’une baisse de 1,97% en nombre de têtes et de 1,64% en tonnage.

Aux Etats-Unis, le prix du porc semble en reprise cette dernière semaine de l’année 2022. La vague de froid qui a paralysé une partie du pays a pu entraîner des problèmes de logistique et déséquilibrer le rapport offre / demande. Les abattages ont été très impactés par les intempéries, ils sont en baisse de 32% par rapport à la semaine précédente et de 8,2% par rapport à la même semaine 2021. Le recensement du cheptel au 1 er décembre fait apparaitre une baisse de 2% à 73,1 M de têtes. Le cheptel reproducteur à 6,154 M de têtes a légèrement augmenté. L’inventaire du 1 er décembre est le plus bas depuis 2016. Selon l’USDA, la production américaine 2023 pourrait être de nouveau en légère baisse.

En Chine, le cours a beaucoup baissé depuis la mi-octobre, d’environ 40%, même s’il tend à se redresser ces derniers jours. Les autorités expliquent cette chute du prix par une faible demande. La levée des restrictions anti-Covid, en provoquant une flambée des contaminations, a eu l’effet inverse de celui escompté. L’Etat qui avait libéré de grandes quantités de stocks de viande pour tenter de stabiliser le cours alors en hausse s’apprête à présent à reconstituer ces réserves pour, à nouveau, soutenir le prix.

MPB : Le cours moyen 2022 en hausse de 29,5%

Le cours moyen 2022, défini au Marché du Porc Breton, s’affiche à 1,725 euro, en hausse de 29,5% par rapport à la référence 2021 (1,332 €). Ce prix moyen est le plus élevé de toute l’histoire du MPB. Toutefois, au regard de l’explosion des coûts de production à la suite du conflit en Ukraine, la rentabilité n’est pas atteinte pour de nombreux élevages qui ont dû faire face à une envolée des prix des céréales puis à une hausse sans précédent du coût de l’énergie.

La baisse de production en France est moins prononcée que celles rencontrées dans certains pays du Nord de l’Europe. Les abattages de la zone Uniporc Ouest (environ 86% des abattages français) sont en baisse de 2,42 % (- 466 000 porcs). Les poids moyens s’établissent à 95,28 kg, en baisse de 500 grammes par rapport à 2021.

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